Tallandier

ANNE-MARIEL – Un amour d’Amérique – Cercle Romanesque

Réf: f-tcramaa
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Description

Extrait
 
   La brume, venue du Pacifique, escamotait méthodiquement toutes les lumières de Los Angeles, figeant les buildings dans un nuage d’ouate et leur donnant une perspective sans relief, comme le négatif flou d’une mauvaise photo.
   Cependant, à l’aéroport, les avions continuaient leur carrousel, mais, d’une minute à l’autre, le personnel s’attendait à une suspension du trafic.
   Dans le bâtiment d’Air France, une hôtesse, le front appuyé contre une des hautes vitres qui donnaient sur les pistes d’envol, dit à un steward qui, lui aussi, à quelque pas, évaluait la densité du brouillard :
   - Nous ne décollerons pas. Le départ du 707 va sûrement être retardé. Dans un quart d’heure, on ne verra pas à deux mètres.
   Mais comme pour lui donner un démenti, le vent, imprégné de sel marin, s’éleva tout à coup. Il repoussa les traînées blanchâtres qui s’effilochèrent comme une fumée, dévoilant tout d’abord les lueurs phosphorescentes des balises ; puis, les tubes au néon des bâtiments brillèrent sur le ciel livide. Quelques minutes plus tard, les lumières de Los Angeles retrouvèrent leur éclat. L’immense cité tout entière scintillait de ses mille feux.
   - Les passagers du vol 707 Los Angeles-Paris direct son priés de se présenter au contrôle ! clama, à tour de rôle, en anglais et en français, une voix dans le haut-parleur.
   Les voyageurs, qui attendaient dans le hall vitré, quittèrent leurs sièges. Parmi eux, une jeune femme, le regard absent, portant un tailleur beige et une petite valise de cuir fauve, s’avança vers la porte, à l’extrême droite.
   Elle tendit comme un automate son passeport et son billet à l’employé qui contrôlait l’entrée des pistes. Puis, elle s’engagea dans le passage menant à l’aire d’envol. La température d’automne était fraîche ; elle frissonna, tandis qu’une mèche de cheveux, se plaquant sur sa joue, lui masqua une partie du visage et l’aveugla à demi. Elle tenta vainement de la repousser, car le vent qui, brusquement, s’était levé, faisait claquer les pavillons et obligeait les passagères à jouer en équilibre avec leurs coiffures, leurs foulards et leurs bagages.
  

Editions Le Cercle romanesque Librairie Jules Tallandier année 1967, état général correct, couverture rigide, deux petites tâches sur la couverture et une sur le dos un peu passés, tranche un peu passée pages jaunies, livre relié moyen format de 12,6x18,3 cm, 252 pages

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