BERG Paul – Deux panthères = Dynamite

Réf: esp-sege63
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Description

Extrait 1

   Lucie sortit de la salle de bains, seulement vêtue d’un paréo rouge vif, et jeta un coup d’œil sur la pendulette posée sur sa table de nuit. Elle marquait 7 heures moins 10.

   Maéva l’avait prévenue, comme elle prévenait honnêtement tous les clients qui descendait chez elle : le samedi soir, il fallait dîner de bonne heure et ensuite accepter de ne pas dormir de la nuit… où aller se coucher très loin du Grand Hôtel du Pacifique. Car le samedi soir, à partir de 8 heures, on faisait la bringue dans la grande salle.

   Cette bringue n’était qu’un bal populaire mais l’orchestre tonitruant et les clameurs des danseurs suffisaient à empêcher le quartier de dormir. Tout le quartier y participait donc, et bien souvent, la salle n’était plus assez grande. On empiétait alors sur la place où la fraîcheur de la nuit donnait de nouvelles forces aux participants. Le bruit redoublait et portait donc plus loin, ce qui réveillait les gens habitants aux alentours. Leur seule solution était de venir sans tarder se joindre aux autres. Le vacarme grandissait encore et bientôt la moitié de Nouméa se retrouvait chez Maéva, ou aux alentours, ce qui revenait au même.

   Lucie décida de garder son paréo pour aller dîner. Tant qu’à faire, elle ne mit pas non plus de chaussures et descendit pieds nus, la fraîcheur du carrelage lui paraissant délicieuse. Au passage, elle remarqua que Lussec était déjà installé au bar et buvait nostalgiquement en solitaire. Elle passa sans le regarder mais elle sentit son regard s’attacher sur ses épaules.

   Lussec, un coude sur le comptoir, un verre de whisky à la main, la détailla sans vergogne, appréciant les contours indiscrètement dessinés par le paréo, et ne consentit à détourner son regard que lorsque Lucie s’assit à sa table et lui fit face. Il reporta alors son attention sur son whisky dont il avala une solide gorgée.

   Lucie remarqua que cela ne semblait pas être la première et qu’il était déjà un peu ivre. Elle cessa de le détailler et fit errer son regard sur les autres convives. Ils étaient nombreux, et depuis deux semaines qu’elle était là, elle les connaissait tous. Elle distribua quelques sourires, fit deux ou trois inclinaisons de la tête et porta enfin son regard sur la porte d’où devait surgir le dîner.

 

Extrait 2

   Les trois types sautèrent comme s’ils avaient été piqués par un serpent. Ils le regardèrent avec stupéfaction pendant une fraction de seconde, puis avec un bel ensemble, reluquèrent son pistolet avec un air méchant. L’un des trois donna même l’impression d’être complètement ahuri lorsque Lucie, à son tour, fit surgir un Béretta d’il ne savait où et le pointa sur eux.

   Un petit, trapu et noiraud, qui semblait plus hargneux que les deux autres, fit doucement glisser sa main sous sa chemise qu’il avait laissé flotter par-dessus son pantalon.

   - Stop ! fit Malran. Depuis cet après-midi le carnage est commencé. N’allonge pas la liste des victimes !

   Il s’appuya contre une aile de la voiture de Lucie et dévisagea attentivement les trois hommes.

   - Est-ce que Bolhan est parmi eux ? demanda-t-il à la jeune femme.

   Elle secoua la tête.

   - C’est aucun de ces trois-là, fit-elle.

   Le noiraud se mit à ricaner. Du pouce il désigna la Ford arrêtée tout près.

   - Si c’est Bolhan que vous voulez, allez donc jeter un coup d’œil dans le coffre ! Il y est. Mais il doit manquer d’air !

   Malran inclina la tête en apprenant ce détail. Les trois types étaient donc des représentants du groupe Fürth qui avaient pris la relève. Le massacre de l’après-midi semblait bien avoir déclenché les hostilités et on pouvait dire qu’ils n’avaient pas perdu de temps pour réagir.

   Mais ils avaient tout de même fait un faux pas, puisqu’ils se trouvaient du mauvais côté des pistolets.

   - Moi, fit Malran en plantant ses yeux dans celui du noiraud qui semblait le bavard de la bande, je me fiche complètement de Bolhan. Mais il semble que ce type s’obstinait à me suivre. A la longue, ça a fini par m’agacer et j’avais résolu d’en finir. Et c’est vous que je trouve… Qu’est-ce que ça veut dire ?

   - Qu’il était pas à la hauteur. Alors, on l’a remplacé…

   Malran pinça les lèvres.

   - Vous paraissez pas bien malins, non plus, constata-t-il. Et de toute façon, qu’est-ce que vous espérez ?

 

 

Descriptif

Editions Société d’Editions Générales Espionnage 63 année 1966, état général moyen, couverture souple, tranche et dos marqués, intérieur assez frais, livre d’occasion broché format poche de 11,3x17,5 cm, 192 pages

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