Le livre de poche

COOK Robin – Sphinx

Réf: pt-ldp7582
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Description

Titre original « Sphinx » Robin Cook, 1979.

Traduit de l’américain par Monique THIES

Extrait 1

   La réaction d’Erica Baron fut de pur réflexe. Les muscles de son dos et de ses cuisses se contractèrent. Elle se redressa et fit volte-face. Elle était penchée pour examiner un bol de cuivre gravé lorsqu’elle avait senti une main se glisser et l’attraper entre les jambes. Bien qu’ayant été l’objet de regards parlants et de commentaires visiblement salaces depuis sa sortie de l’hôtel Hilton, elle ne s’était pas attendue à être tripotée. Partout ailleurs, elle aurait été profondément choquée, mais pour sa première journée au Caire, cela lui parut encore pire.

   Son agresseur avait une quinzaine d’années. Un sourire satisfait découvrait une rangée de dents jaunes. La main était encore tendue.

   Sans tenir compte de son sac en toile à bretelles, Erica, de la main gauche, écarta d’un coup sec le bras du garçon. Puis, sans réfléchir, de toutes ses forces, elle expédia son poing droit dans le visage insolent.

   Le résultat fut étonnant. Le garçon, stupéfait, perdit l’équilibre et tomba sur l’étal du marchand d’objets en cuivre. La table se renversa, la marchandise s’éparpilla avec bruit sur les pavés. Un autre garçon portant du café et de l’eau sur un plateau de métal à trépied fut pris lui aussi dans l’avalanche ajoutant à la confusion.

   Erica fut horrifiée. Seule dans la foule du bazar du Caire, elle se cramponnait à son sac, incapable de comprendre comment elle avait pu frapper quelqu’un. Elle se mit à trembler, persuadée qu’on allait se précipiter sur elle. Mais, déjà, les rires éclataient. Le marchand lui-même, dont la marchandise roulait dans la rue, se tenait les côtes. Le garçon se releva et, une main sur sa joue, ébaucha un sourire.

   - Maareish, déclara le commerçant (plus tard Erica devait apprendre que cela signifiait : » Peu importe » ou « On n’y peut rien »).

   Feignant la colère, il fit signe au garçon de déguerpir et, après avoir adressé un bon sourire à Erica, entreprit de ramasser ce qui lui appartenait.

   La jeune fille s’éloigna, le cœur battant très fort et comprenant qu’elle avait encore beaucoup à apprendre sur Le Caire et l’Egypte moderne. Elle était égyptologue mais, malheureusement, cela ne lui avait appris que ce qu’était l’Egypte ancienne. Sa connaissance de l’écriture hiéroglyphique ne l’avait nullement préparée au Caire de 1980.

 

Extrait 2

   Elle acheta un Herald Tribune vieux de deux jours, un journal de mode italien et plusieurs ouvrages consacrés à la découverte de la tombe de Toutankhamon. Elle s’offrit même un exemplaire du livre de Carter, bien qu’elle l’ait déjà lu à maintes reprises.

   Le temps passa rapidement. On annonça son train. Un porteur nubien au sourire éclatant prit sa valise et la guida jusqu’à son compartiment. Il n’y avait pas beaucoup de voyageurs, lui dit-il, et elle pourrait étaler ses affaires. Elle s’installa, se plongea dans son journal.

   Elle sursauta au son d’une voix agréable qui lui disait :

   - Bonjour !

   - Yvon ! fit-elle, très surprise.

   - Bonjour, Erica. Je suis stupéfait de vous avoir trouvée. Puis-je m’assoir ?

   Elle dégagea le siège voisin du sien.

   - Toutes les places par avion étant retenues depuis longtemps, j’ai pensé que vous prendriez le train.

   Elle lui adressa un demi-sourire. Elle lui en voulait encore mais ne pouvait s’empêcher de se sentir flattée qu’il ait pris la peine de la rechercher. Il avait les cheveux en désordre, comme s’il avait couru.

   - Erica, je voudrais que vous acceptiez mes excuses pour ce qu’il s’est passé avec Markoulis.

   - Il ne s’est en fait rien passé. Ce qui m’a le plus tracassée, c’est ce qui aurait pu se passer. Vous deviez bien vous en douter puisque vous aviez insisté pour que la rencontre ait lieu dans un endroit public.

   - En effet, mais surtout parce que j’ai entendu parler de la façon dont il se comporte avec les femmes. Je ne voulais pas qu’il puisse se permettre de dépasser la mesure.

   Une légère secousse ébranla le train. Yvon se leva pour s’assurer que le train ne partait pas puis, rassuré, revint s’asseoir.

   - Je vous dois un dîner, dit-il. C’était entendu. Je vous en prie, restez au Caire. J’ai appris certaines choses concernant les assassins d’Hamdi.

   - Quoi ?

   - Qu’ils ne sont pas du Caire. J’ai quelques photos à vous montrer. Peut-être reconnaîtrez-vous quelqu’un.

   - Les avez-vous apportées ?

   - Non, je n’ai pas eu le temps. Elles sont à l’hôtel.

   - Yvon, je pars pour Louxor. Ma décision est prise.

 

Descriptif

Editions Le Livre de Poche 7582 année 1995 ISBN 2253059463, état général correct, couverture souple, tranche et dos moyennement marqués et passés, pages un peu jaunies, tranches des pages moyennement salies, livre d’occasion broché format poche de 11,2x17,8 cm, 288 pages

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