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COOPER Edmund – Pygmalion 2113

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Description

Titre original « Deadly Image » Edmund Cooper, 1958.

Traduit de l’anglais par Claude Saunier

Extrait 1

  John Markham fut pensionnaire six jours de plus au Sanatorium de Londres-Nord. C’était la période normale de convalescence après ce que les docteurs androïdes appelaient le RAS, le Réveil d’une Animation Suspendue.

   Bien qu’il fût un monstre survivant d’un autre âge, il n’était pas le seul cas d’animation suspendue dans le sanatorium, comme il l’apprit par la suite. En fait, la plupart des autres pensionnaires se remettaient d’une période de RAS, ou se préparaient à se faire congeler pour une période d’une semaine à un an.

   Au XXIIe siècle, l’animation suspendue était en passe de devenir le traitement standard de toutes les neuroses profondes. L’étrange était que cela donnât des résultats.

   Vers la fin de son séjour, lorsqu’il se fut suffisamment adapté pour parler normalement à un androïde, Markham demanda à un des docteurs de lui expliquer la théorie sur laquelle s’appuyait le traitement. Il découvrit qu’elle différait très peu en principe des techniques d’hibernation du XXe siècle. On faisait subir au patient un trauma subconscient, destiné à effacer les signes de neuroses. Le temps de traitement n’avait pas grande importance, l’efficacité venant des processus de suppression et de retour de la conscience. Le temps variait seulement dans la mesure où cela avait une influence sur les problèmes individuels.

   Markham demanda à voir une des installations où se pratiquait l’animation suspendue. Les androïdes répondirent d’abord de façon évasive, sans toutefois refuser. Ils dirent à Markham qu’on n’avait pas l’habitude de montrer les détails de l’opération aux pensionnaires plus qu’il n’était nécessaire. Ce à quoi Markham répondit qu’étant ingénieur, le côté technique de la chose l’intéressait. Finalement Marion-A le fit descendre dans une chambre frigorifique souterraine qui lui rappela étrangement la chambre K.
   Au lieu d’être remplie de caisses de nourriture, la chambre était tapissée de rangées de grands tiroirs du genre tiroirs à classement. Il voulut en ouvrir un. Marion-A refusa, bien qu’elle présentât ce refus comme une suggestion, puis comme un conseil, enfin comme une recommandation pressente.

   Elle expliqua à Markham que chaque tiroir contenait un être humain en état d’animation suspendue. La règle du sanatorium était qu’on ne dérangeât personne avant le retour à la conscience. Chaque tiroir portait une étiquette en plastique avec le nom de l’occupant, la date d’entrée et la date de retour à la conscience. Il frissonna involontairement, malgré ses vêtements chauffants.

 

Extrait 2  

   Shawna Vandellay ouvrit la porte au moment où Markham allait frapper, et elle l’attira impétueusement à l’intérieur. Elle lui mit un grand verre dans les mains tout en le présentant à un homme bronzé, de haute taille et qui avait l’air d’être un athlète.

   - Cet objet est Paul Malloris, dit Shawna. Ma première sobssession. Il prosodie merveilleusement quand il ne voit rien de mieux à faire. (Elle rit) Mais la chère brute a d’habitude des choses bien plus intéressantes à faire. Je ne vois aucune raison pour que les histoires d’amour ne durent pas des années, après tout. Vous serez sûrement d’accord, vous êtes passionnément primitif vous-même, n’est-ce pas, cher Survivant ?

   - D’abord riposta Markham, je ne comprends rien à ce que vous dites. Qu’est-ce qu’une sobssession ?

   - Contraction de obsession sexuelle, expliqua Paul Malloris. Il se trouva que j’étais libre quand Shawna commença à être fatiguée de sa virginité. Nous avons fixé nos libidos l’un sur l’autre. Tout à fait ridicule, vraiment, mais distrayant. Je lui avais parié cent billets que ça ne durerait pas un mois ; ça a déjà duré trois mois. Et voilà. Shawna est ma belle.

   6 et il est ma bête, ajouta fièrement Shawna. Une très gentille bête, et très velue, psychosomatiquement parlant.

   - Je vois, dit Markham, qui ne voyait rien du tout. Plus je découvre ce monde, moins je me rends compte de tout ce que j’ai à apprendre.

   Il but une bonne partie du verre qu’elle lui avait donné. C’était un cocktail assez raide, et moins inoffensif qu’il n’en avait l’air, comme Markham le découvrit bientôt.

   - Mon doux survivant, dit Shawna, vous êtes un vrai trésor. S’il n’y avait l’objet, je me fixerais bien sur vous. Est-ce que votre femme vous manque beaucoup ? Grand Androïdes ! Naturellement, elle vous manque. Vous l’avez dit à la télé. Pauvre, apure Survivant. Vous avez probablement besoin d’amour.

   - J’en ai assez d’être appelé le Survivant, protesta Markham, la langue épaisse, en finissant son verre. J’ai l’impression d’être un patriarche. Je m’appelle John et qui diable n’a pas besoin de beaucoup d’amour ? Grands dieux, je suis soul !

   La pièce commença à tourner, il se dirigea comme il put jusque vers la chaise la plus proche, qu’il put atteindre. Il tomba à quatre pattes et se mit à pousser des petits cris.

 

 

Descriptif

Editions J’ai lu 480 année 1973, bon état général, couverture souple, tranche et dos un peu marqués et passés, pages jaunies, livre d’occasion broché format poche de 11,7x16,7 cm, 320 pages   

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