DOUGLAS Larry – Meurtre en technicolor

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Description

Larry Douglas est le pseudonyme du romancier Henry Trémesaigue.

Extrait 1

   Le vieux docteur Fawcett referma sa trousse. Derrière ses lunettes, il posa sur Arlène effondrée un regard plein de compassion.

   - C’est une lourde responsabilité, mon enfant. Deborah savait diriger sa maison aussi bien que ses affaires ; la succession sera difficile. Si je puis vous être utile, n’hésitez pas à faire appel à ma vieille amitié.

   Arlène étouffa un sanglot. Près d’elle, Suzan tamponnait ses yeux avec un mouchoir. Quant à Stanley, isolé au salon, il avalait coup sur coup deux verres de Cutty Sark. En pyjama et non rasé, il n’avait vraiment plus l’air d’un ancien séducteur.

   - A quelle heure remonte le décès ? demanda Lemmy.

   Fawcett lui adressa un coup d’œil méprisant.

   - Vous êtes nouveau dans la maison, jeune homme ?

   Visiblement, il le prenait pour un parasite supplémentaire. Lemmy ne jugea pas utile de le détromper.

   - Eh bien, docteur ?

   - Heu… entre deux et trois heures du matin ; je ne peux pas être plus précis. La rigidité n’est pas achevée et la lividité post mortem s’est portée sur le siège ; ce qui tend à prouver que la défunte était couchée au moment du décès.

   - A moins qu’elle ait été couchée aussitôt après sa mort, rectifia Lemmy.

   Le vieillard sursauta.

   - Mettriez-vous ma compétence en doute, jeune homme ?

   - La lividité des parties basses n’intervient pas immédiatement, que je sache ? Je comprends mal que vous puissiez être aussi affirmatif en prétendant qu’elle est morte dans son lit.

   Fawcett rougit.

   - Je conclus en fonction d’un contexte et non sur la seule étude du cadavre, fit-il, les dents serrées. Il est vrai que Deborah a pu mourir dans un fauteuil, ou même allongée sur le parquet… amis nul d’entre vous ne l’a transportée sur le lit, n’est-ce pas ? Donc, c’est là qu’elle a été emportée par la mort.

   - Admettons, fit Lemmy en haussant les épaules.

   Fawcett eu un mouvement d’humeur.

   - Le doute reste en vous et je le considère comme une injure à ma profession !

   - Dites plutôt à vos déductions.

   - Quoiqu’il en soit, je ne saurais tolérer votre impertinence, jeune homme !

   Lemmy s’énerva, il faillit hausser le ton, puis réalisa ce qu’un éclat de voix aurait d’incongru dans la pièce mortuaire. Il se mordit la lèvre et se détourna.

 

Extrait 2

   - Lemmy ! Toi ! Pourquoi es-tu resté ?

   - Il n’y a pas de plus sûre cachette que celle qui vient d’être visitée par les flics. Avance une chaise, veux-tu. Un nocturne en altitude n’a rien de drôle.

   - Ils peuvent revenir, Lemmy.

   - Robberts n’est pas feu, ma chérie. Je suis certain qu’il a remarqué le lit défait et la barrière. Je peux presque parier qu’il a compris.

   Effarée, Annick amena automatiquement un siège sous l’œil de bœuf.

   - Il n’avait aucune raison de te faire ce cadeau, s’étonna-t-elle.

   Il sauta sur le parquet, se dévêtit à la hâte et se glissa dans le lit.

   - Ouf ! On est tout de même mieux ici. Reposons-nous, on aura besoin de toute notre lucidité demain. Viens, chérie.

   Annick se coula contre son amant, la bouche dans son cou.

   - Je ne vois toujours pas, Lemmy.

   - Je crois avoir percé la psychologie de ce policier. Il cache une grande sagacité sous son air bourru. Certains faits, les fenêtres de la chambre mortuaire de Deborah notamment, lui donnent à penser que je n’exagérais pas en parlant de crime. Il me soupçonne par ailleurs de détenir des éléments d’importance sur ce meurtre. Et il en a conclu tout bonnement qu’il était préférable de me laisser la bride sur le cou. De deux choses l’une : ou je m’étrangle ou je découvre l’assassin. Dans l’un et l’autre cas, Robberts sera gagnant.

   Annick était sidérée.

   - Il aurait donc pensé à tout cela ?

   - Certainement.

   - Mais alors… tu n’as plus besoin de te cacher !

   Lemmy sourit de cette naïveté.

   - Robberts est policier. A ce titre, il doit me rechercher pour me mettre la main au collet. Gageons simplement qu’il fera guère d’efforts pour me retrouver.

   - Que vas-tu faire ?

   - Essayer de coincer ce vieux salaud de Stanley.

   Annick se pressa davantage contre lui.

   - Lemmy… J’ai pensé à tout ça. Te rendre à « Princess Cottage » est vraiment trop risqué. Poussé dans ses derniers retranchements, Stanley est capable de t’abattre en prétextant la légitime défense. En l’état actuel de l’enquête, il aurait la loi de son côté. Veux-tu me laisser faire ?

 

Descriptif

Editions Beaulieu Spectre Noir Espionnage 8 milieu de années 70, état général assez bon, couverture souple, tranche et dos moyennement marqués, intérieur assez frais, livre d’occasion broché format poche de 12x17,8 cm, 176 pages

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