Librairie des Champs-Elysées

HALLIDAY Michael – La solitude des damnés

Réf: pt-cdm386
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Description

Michael Halliday est un des pseudonymes du romancier John Creasey, dont un des plus connus est Anthony Morton, sous lequel il écrivit les aventures du Baron.

 

Titre original « As lonely as the damned » John Creasey, 1971

Traduit de l’anglais par Josette Auge

Extrait 1

   Le Superintendant Hardy était un homme puissamment bâti, aux cheveux gris argentés et à l’allure aristocratique. Il portait des lunettes fumées à monture d’écaille qui dissimulaient le regard pénétrant de ses yeux bleus. Lorsque Cellini entra dans la petite salle à manger attenante à la cuisine, il trouva Hardy assis dans un fauteuil, une tasse de café à la main. Le policier voulut se lever, mais Cellini l’en empêcha d’un geste de la main.

   Il approcha une chaise, ajusta sa robe de chambre et s’installa. Sa femme lui apporta du café.

   - Bonjour, John. Qu’est-ce qui vous amène de si bonne heure ?

    Hardy fronça les sourcils :

   - Il est plus de onze heures !

   - Mon Dieu ! lança Cellini avec l’expression d’un enfant qui vient d’être surpris les doigts dans un pot de confitures.

   - Etiez-vous chez Robert Gregory, à Hethersett, la nuit dernière ? demanda Hardy.

   - Pour être précis, j’y étais aux premières heures de la matinée.

   - Plus exactement ?

   - Entre trois heures et quatre heures et demie.

   - Tout était normal dans la maison lorsque vous êtes parti ?

   Cellini baissa sa tasse de café et étudia le visage de son interlocuteur. Hardy s’adossa à son fauteuil et l’observa également. Des bruits de friture leur parvenaient de la cuisine par la porte entrouverte. Tous deux avaient l’un pour l’autre un profond respect, mais ils se trouvaient souvent dans des positions opposées. Cellini était presque toujours retenu par la défense, dans un procès, plutôt que par la police, bien qu’elle fasse appel à lui de temps en temps.

   - Tout était peut-être normal dans cette maison, par rapport à la situation habituelle. Mais selon mes critères à moi, ça ne l’était pas.

   - Qu’est-ce qui n’allait pas ?

   - Pourquoi me posez-vous ces questions, John ?

   - Je veux connaître les réponses avant de vous expliquer.

   - Dites-moi au moins ceci : est-ce que quelqu’un est mort ?

   - Non, répondit Hardy d’un ton brusque. Vous vous attendiez à ce que quelqu’un meure ?

   - Je m’attendais à tout. Bon… Je vais vous raconter exactement ce qui s’est passé.

   Il fit le récit des événements de la nuit devant un solide breakfast. Hardy l’écouta avec une extrême attention, sans poser de questions. Cellini conclut, presque tristement :

   - Je sais que j’aurais peut-être dû vous appeler, mais… - Il haussa les épaules – pensé que Robert Gregory finirait par accepter de me voir. J’aurais pu ainsi lui parler de ces trois hommes.

 

Extrait 2

   Le Superintendant Hardy regarda Robert Gregory sortir de la pièce où ils venaient de discuter pendant une heure. L’endroit était presque nu ; là seulement, plus de trois millions de livres avaient été dérobées en tableaux et pièces d’antiquité. Un Vermeer, un Rubens, un Van Gogh et un Utrillo, parmi tant d’autres, avaient disparu ; ainsi qu’un tapis turc officiellement estimé à dix mille livres, deux coffres anglais très anciens, un cabinet rempli d’objets en or et de bijoux précieux. De plus, on avait emporté une édition princeps de Shakespeare.

   La porte se referma sur Gregory. Sa veste froissée et ses cheveux ébouriffés lui donnaient curieuse allure. Il n’était pas rasé, et, visiblement, n’avait pas dormi. Qu’allait-il faire à présent ? A son arrivée, Popple l’avait supplié de ne pas se rendre chez sa femme. Il était en proie à une colère froide, et les questions de Hardy – qui pourtant impliquaient ouvertement qu’il avait pu prendre part au vol – l’avaient à peine ébranlé.

   La liste des pièces disparues était encore incomplète, mais les policiers et les représentants de la compagnie d’assurances s’efforçaient ensemble de l’établir.

   Hardy se leva et se dirigea vers la fenêtre. Gregory montait dans sa voiture.

   - Il a peur d’aller affronter cette mégère là-haut, remarqua l’inspecteur Percival qui venait d’entrer. Quelle maison !

   Hardy se retourna et regarda son subordonné, pensif. C’était un homme grand et maigre, au visage anguleux et aux yeux enfoncés sous un front large. Contrairement à Gregory qui venait de sortir, il était tiré à quatre épingles, et souriait de toutes ses dents.

   - Qui vous a dit que Mrs Gregory est une mégère ? demanda le Superintendant d’un ton de reproche.

   - Eh bien, d’après ce qu’on entend…, commença Percival ; puis il s’arrêta brusquement et son sourire s’évanouit. – Excusez-moi, chef.

   - On ne peut pas se permettre d’avoir de préjugés lorsqu’on mène une enquête, lui fit observer Hardy. A-t-il dit où il allait ?

   - A son club et ensuite à son bureau.

   - Qui est chargé d’examiner les questions financières dans cette affaire ?

   - Evans est allé se renseigner auprès de la police de la Cité pour vérifier les activités commerciales de Gragory.

 

Descriptif

Editions Librairie des Champs-Elysées Club des Masques 386 année 1979 ISBN 2702409210, Bon état général, couverture souple, tranche et dos un peu marqués et passés, pages moyennement jaunies, livre d’occasion broché format poche de 11,2x16,7 cm, 192 pages

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