Editions de la Seine

KOONTZ Dean R. – La maison interdite

Réf: fh-esdkmi
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Description

Titre original « The bad place » Dean Ray Koontz, 1990

Traduit de l’américain par Jean-Daniel Brèque

Extrait 1

   Bobby et Julie durent faire une déposition détaillée à la police, s’occuper de l’enlèvement de leurs véhicules endommagés, puis exposer la situation aux trois cadres supérieurs de Decodyne qui étaient arrivés sur les lieux. Aussi ne rentrèrent-ils chez eux que peu de temps avant l’aube. Une voiture de police les déposa devant leur porte, et Bobby poussa un soupir de soulagement.

   Ils habitaient à l’est d’Orange, dans une maison de six pièces de style pseudo-espagnol qu’ils avaient achetée neuve deux ans plus tôt en grande partie dans un souci d’investissement. Même la nuit, la relative jeunesse du quartier était évidente : aucun des buissons n’avait encore atteint sa maturité ; les arbres étaient si petits qu’ils arrivaient à peine à la hauteur des toits.

   Bobby ouvrit la porte, Julie entra et il la suivit. Le bruit de leurs pas sur le plancher de l’entrée, dont l’écho résonnait sur les murs nus du salon voisin, vide de tout meuble, prouvait si nécessaire qu’ils avaient décidé de ne pas s’attacher à cette demeure. Par souci d’économie et pour favoriser la réalisation de leur Rêve, ils n’avaient pas pris la peine de meubler la salle à manger, le salon et deux des trois chambres. La moquette était bon marché et les rideaux encore plus. Pas un centime n’avait été dépensé pour la décoration. Cette maison n’était qu’une étape sur la route du Rêve, aussi ne voyaient-ils aucune raison d’y investir de l’argent superflu.

   Le Rêve. C’était ainsi qu’ils y pensaient – avec un R majuscule. Ils dépensaient le moins possible afin de financer le Rêve. Ils n’achetaient guère de vêtements, ne prenaient guère de vacances et ne s’intéressaient pas aux voitures de luxe. Grâce à leur travail et à leur volonté, ils comptaient faire de Dakota & Dakota une agence de premier plan qu’ils pourraient ensuite vendre avec un substantiel bénéfice, et ils réinvestiraient la majorité de leurs gains dans leur entreprise afin de la faire croître. Pour le Rêve.

   Au fond de la maison, la cuisine et la salle de séjour – séparées par un coin-repas – étaient confortablement meublées. C’étaient dans ces deux pièces – ainsi que dans la plus grande chambre de l’étage – qu’ils vivaient.

 

Extrait 2

   Candi était dans un de ses mauvais jours ; il n’arrivait pas à accepter la mort de sa mère. Il s’attendait à la voir sur le seuil de chaque pièce à chaque tournant du couloir. Il crut l’entendre fredonner dans le parloir, occupée à se tricoter un nouveau gilet, mais lorsqu’il alla dans cette pièce, le fauteuil à bascule était couvert de poussière et drapé de toiles d’araignées. Il se précipita dans la cuisine, s’attendant à la découvrir là, vêtue d’une robe à fleurs et d’un tablier blanc, en train de préparer des beignets, des crêpes ou même un gâteau, mais, bien entendu, elle ne s’y trouvait pas. Ballotté par un tourbillon d’émotions, Candi se rua à l’étage, persuadé qu’il trouverait sa mère au lit, mais, lorsqu’il pénétra dans la chambre, il se rappela que c’était la sienne à présent, et que sa mère avait disparu.

   Finalement, désireux de chasser cette étrange et troublante fixation, il sortit et alla se recueillir devant sa tombe, située au coin nord-est du vase terrain. C’était là qu’il l’avait enterrée, sept ans auparavant, sous un ciel d’hiver solennel semblable à celui qui cachait le soleil aujourd’hui, et dans lequel un faucon tournoyait tout comme aujourd’hui. Il avait creusé sa tombe, l’avait enveloppée de draps parfumés de Chanel n°5, et l’avait ensevelie en secret, car la loi interdisait d’enterrer les gens dans leur propriété. S’il avait permis qu’on l’enterre ailleurs, il aurait dû aller vivre auprès d’elle, car il n’aurait pu supporter d’être séparé de ses restes plus de quelques minutes.

   Candi tomba à genoux.

   Le monticule de terre s’était affaissé au fil des ans, et il ne subsistait plus de la tombe qu’une légère éminence concave. L’herbe était plus rare par ici, plus drue, plus rêche que sur le reste de la pelouse, mais il ne savait pas pourquoi ; même durant les mois qui avaient suivi ses funérailles, l’herbe n’avait pas mieux poussé. Aucune pierre tombale ne célébrait le souvenir de son trépas ; ben que la propriété fut protégée par la haute haie, il ne pouvait pas courir le risque d’attirer l’attention sur la sépulture illégale de sa mère.

 

Descriptif

Editions de la Seine Succès du Livre année 1995 ISBN 2738207804, état général assez bon, couverture souple, tranche et dos moyennement marqués et un peu passés, intérieur assez frais, livre d’occasion broché grand format de 15,2x23,2 cm, 386 pages

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