Nathan

LINDGREN Astrid – Kati à Paris

Réf: j-fnialkp
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Description

Titre original « Kati in Paris »

Traduit du suédois par Philippe Ranvin

Couverture de Gérard Aublé

Extrait 1

   Le matin de mon mariage, c’est un rossignol qui m’a réveillée. Il était perché sur un arbre du petit jardin d’à côté et chantait à pleine gorge. Eva dormait sans rien entendre. Peut-être que le jour de son mariage on est particulièrement sensible au chant du rossignol.

   Je m’approchai doucement de la fenêtre pour regarder si nous étions les seuls à être éveillés, le rossignol et moi. Non, un prêtre du pensionnat voisin se promenait dans le jardin en lisant son bréviaire. Comme tout était silencieux et calme ! Il était difficile de s’imaginer qu’on se trouvait au cœur d’une capitale tonitruante. Mais ce doux ciel gris sur les petits toits serrés et sur les cimes vertes des arbres, pas de doute, c’était bien le ciel de Paris.

   Je m’assis sur le rebord de la fenêtre, tout heureuse pour un moment d’être seule avec moi-même. Le rossignol ne me dérangeait pas du tout. Est-il meilleur fond sonore au matin de ses noces que les trilles d’un rossignol en amour, du moins pour une mariée heureuse comme moi ?

   J’étais folle de bonheur. Mais maintenant que le grand moment s’approchait, je me sentais un peu inquiète aussi. « Rossignol, crois-tu que ça ira bien, Lennart et moi ? Il y en a tant qui échouent après avoir commencé en s’aimant autant que nous nous aimons tous les deux ! Pourquoi, joli rossignol ? Et dis-moi ce qu’il faire pour faire durer l’amour autant que la vie. »

   - Titrili, répondit le rossignol.

   - non, petit menteur. Le tirili ne suffit pas, je le sais bien, moi qui ne sais pas grand’chose. Je crois qu’il faut beaucoup plus : de la gentillesse, de la franchise, du courage… Oh ! si je pouvais apprendre tout cela !

   - Tirili, me rassurait le rossignol et son trille était encourageant.

   Au même moment Monsieur le marié passa sa tête à la fenêtre, sa tête aux cheveux fous.

 

Extrait 2

   Ce jour-là Peter et Lennart n’étaient pas avec nous. A la sortie du métro Clignancourt, Eva sauta sur un petit vieux et lui demanda de nous indiquer le Marché aux puces, rayon des pendentifs anciens.

   - C’est là, dit le vieux en indiquant quelques rangées de baraques où l’on vendait de vieux habits et du bric-à-brac.

   Nous nous approchâmes, assez déçues et méfiantes. Il n’y avait à perte de vue que des broches affreuses, des montres bon marché, des colliers en vrac avec des cendriers, des tours Eiffel miniatures et autres souvenirs de Paris. Pas de pendentifs anciens. Eva farfouilla un peu dans les colliers pour voir si par hasard les émeraudes étaient par-dessous. Mais non. Pas la plus petite émeraude.

   Nous arrivâmes aux antiquaires. Mais il était clair que quelques amateurs étaient passés avant nous et qu’ils avaient raflé tout ce qui valait la peine. J’essayai de me convaincre devant un horrible petit fauteuil que c’était une trouvaille extraordianire, et commençai à me demander s’il y aurait assez de place pour lui dans la voiture. Mais Eva déclara tout net que si je voulais amener cette ordure en Suède il fallait dès aujourd’hui convoquer le service d’épouillage pour qu’on envoie quelqu’un à la douane avec de gros soufflets. Eva ne trouva pas de pendentifs anciens et pour finir, nous fîmes toutes les deux acquisition d’un bon peigne de corne. Ça sert toujours.

   Mieux vaut ne pas parler du Marchés aux puces – ou sinon je brandis mon peigne et grogne – hein ! regardez les merveilleuses trouvailles qu’on y fait !

   - Dire qu’il faut que je rentre cette nuit ! gémissait Eva, et pourquoi, je vous le demande ?

   Nous lui offrîmes un dîner d’adieu.

 

Descriptif

Editions Fernand Nathan Collection Isabelle année 1969, bon état général, couverture souple, tranche et dos un peu marqués et passés, intérieur assez frais, livre d’occasion broché grand format de 13,8x21,2 cm, 160 pages     

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