MANTEAU Bernard – Les théorèmes du port de la Lune

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Description

Extrait

1/   Question danger, je n’étais jamais sûr de rien et je m’étais fait ma petite expérience. En plus du Capitaine et de quelques autres qui me tapaient dessus régulièrement, je craignais également beaucoup les foudres du ciel, les colères de Dieu, les feux de l’Enfer, et d’une façon générale, tout ce qui pouvait me tomber dessus d’en haut. Alors tous ces types jaunâtres dans leur costume sombre, je leur trouvais des airs de tromperie menaçante.

   C’étaient parfois des femmes également, tante Marguerite, tante Jacquot, tante Suzanne, mais cela ne changerait rien à l’affaire ? Dès qu’un être vivant cessait d’appartenir à cette catégorie, il passait de l’autre côté, celui de l’obscurité, celui de Dieu, du diable, des anges, des saints, des âmes, de toutes ces choses invisibles et pourtant dotées de pouvoirs terribles que je connaissais personnellement très bien. Par exemple, ils étaient capables de deviner tout ce qui se passait dans le fond de ma tête, même les pensées les plus secrètes et surtout les plus interdites, les plus horribles aussi.

   Le curé me l’avait certifié au catéchisme, et j’avais plusieurs fois vérifié la réponse avec d’autres, Dieu pouvait savoir tout ce qui se passait dans notre tête, et pas seulement lui. Alors, les vilaines choses, je les pensais le plus vite possible avant qu’ils aient le temps e tout entendre, et si je n’étais pas assez rapide et que c’était vraiment du mal, alors ils pouvaient m’envoyer dans la minute même des crampes féroces dans le ventre, ou pire encore, une sensation étrange de danger de mort alors que j’étais bien à l’abri. On ne pouvait pas s’échapper, Dieu peut nous trouver partout, c’est sans issue de secours. J’avais à la fois le diable dans le corps et Dieu dans la tête qui voyait tout ça. Pour tenir le coup, j’avais trouvé un endroit de la maison, dans la penderie de ma chambre, à condition que je ferme la porte de l’intérieur et que j’étouffe dans le noir, où Dieu lui-même ne pouvait rien savoir, quand je pensais du mal, mais je ne disposais que de fort peu de temps.

 

2/   Résumé

   Grandir dans les années 50 n’est pas une aventure de tout repos pour le jeune Léonard. Rebelle que l’on veut mater, agité que l’on ne sait calmer, surdoué que l’on sous-estime, ce garçon qui parcourt un port de la Lune encore chargé de mystères, endure une enfance pleine de fureur, de violence… et de drôlerie. Balancé entre bonne bourgeoisie et centres de rééducation, il subit le rejet d’une mère malade et la violence d’un père qui voudrait le dresser. Mais ce qui pourrait être une histoire terrible devient, sous la plume alerte et incisive de Bernard Manteau, le récit plein de verve et de vitalité d’un cancre magnifique, enfant de Dieu et du diable qui masque sa souffrance par des pitreries et des pirouettes. Roman enchanteur, Les théorèmes du port de la Lune vous fera connaître la poétique et singulière mathématique d’un héros que vous n’oublierez pas de sitôt.

 

Descriptif

Editions Librairie Mollat année 2009 ISBN 9782909351957, Bon état général, couverture souple, tranche et dos légèrement marqués et passés, intérieur assez frais, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché grand format de 13,7x21,7 cm, 216 pages

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