MARTY DE MARTINOT Stéphanie – Gaie manipulation

Réf: pt-elsmmgm
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Description

Extrait 1

   Le Moulin était un petit plan d’eau à la sortie de la ville. Il se trouvait sur un axe secondaire peu fréquenté et ne devait son nom qu’aux quelques vestiges qui témoignaient de l’existence d’un ancien moulin à eux. La municipalité avait tenté de mettre en valeur cet endroit en y installant une dizaine de tables de pique-nique et un terrain pour la pétanque. Malheureusement, le lieu était trop éloigné de tout commerce ou de tout autre centre d’intérêt pouvant attirer du monde, ce qui faisait que seules quelques familles venaient y déjeuner l’été. Il fallait même noter que, comme beaucoup de lieux sensiblement isolés, il avait eu l’art de plaire à une population nocturne plus ou moins recommandable. En effet, une prostituée y avait installé son fourgon et la police faisait régulièrement des descentes pour cueillir quelques dealers à la petite semaine. Néanmoins, certains couples qui recherchaient un peu de tranquillité, soit parce que l’un des deux amants était marié, soit parce qu’ils étaient trop jeunes pour s’offrir une chambre d’hôtel, trouvaient également l’endroit tout à fait à leur goût.

   Lorsque j’arrivai sur les lieux, je constatai que le fameux fourgon n’était pas là, et que, mis à part une poignée d’hommes en uniforme, il n’y avait que le légiste.

   Je repérai facilement Matthieu, qui était en train de donner ses instructions à un agent, et le rejoignis. Je n’eus même pas le temps d’ouvrir la bouche pour lui demander ce que nous avions, qu’il m’expliquait déjà :

   - Attention, ce n’est pas beau. Nous venons de découvrir un cadavre qui date un peu.

   Je le regardai, étonnée de ses derniers mots. Il m’éclaircit, avec un petit sourire qui me révéla qu’il était content d’avoir su exciter ma curiosité :

   - Le légiste estime que la mort remonte à plus de trois ans.

   - Trois ans ! m’exclamai-je. Il était caché où pour que nous ne le trouvions que maintenant ?

   - Jeté au milieu du sentier qui part de la route. Bien en évidence, souligna-t-il.

   Sur ces explications, je le suivis jusque sur les lieux du crime. Sur la droite de la route, il y avait les restes du moulin qui avait donné son nom à l’endroit et sur la gauche, un plan d’eau avec sur une berge un parking et en face, les tables de pique-nique. Un petit sentier faisait le tour de l’eau, en partant du fond du parking, pour y déboucher au final par la droite.

   Je m’étais attendue à me trouver nez à nez avec un cadavre puant, en décomposition et grouillant de vers.

   Je fus déçue.

   

Extrait 2

   La maison de la plaignante était tout sauf un petit pavillon. Sans pour autant dire que les propriétaires roulaient sur l’or, il était évident que ces derniers ne devaient pas attendre fiévreusement la fin du mois.

   La bâtisse devait faire environ deux cent cinquante mètres carrés au milieu d’un terrain qui devait en compter au moins trois mille. Le jardin était particulièrement bien entretenu avec son gazon impeccablement tondu et ses multiples plates-bandes et massifs qui regorgeaient de fleurs, de multiples variétés et couleurs, mais assorties avec beaucoup de goût.

   La maison principale était de plain-pied et avait la forme d’un L. Il semblait que l’aile de droite avait été ajoutée à un bâtiment qui avait dû se révéler trop petit pour ses occupants.

   Ce fut la maîtresse de maison elle-même qui vint nous ouvrir, bien que je pus voir dans la pièce en face de l’entrée une femme en train de faire le ménage. Sans doute cette dernière devait-elle être payée pour tenir la maison propre et préparer quelque repas et non pas pour recevoir les gens à la porte.

   La maîtresse des lieux nous conduisit dans le salon où se trouvait la femme de ménage et lui demanda d’apporter du thé et du café.

   Martine Breilh était une femme d’une cinquantaine d’années tout à fait énergique. Elle ne ressemblait en aucune manière à la mère éplorée que je m’étais attendue à rencontrer. Elle portait un tailleur pantalon qui lui seyait parfaitement et qui démontrait un certain goût. J’admirai le chignon qu’elle arborait en me demandant quelle dextérité il fallait pour réussir soi-même une telle coiffure.

   Elle nous invita à nous installer pendant que la femme de ménage revenait avec les boissons. Avant de se retirer, cette dernière nous servit.

   Dès qu’elle fut sortie, Martine Breilh se leva et alla fermer la porte en nous expliquant qu’elle ne souhaitait pas que notre conversation tombe dans des oreilles indiscrètes.

   Aussitôt assise, elle attaqua :

   - Si je suis allée ce matin signaler la disparition de ma fille, c’est, comme vous pouvez vous en douter, qu’elle a disparu depuis plus de quarante-huit heures.

   Dans le regard approbateur de mon coéquipier je lus qu’il appréciait cette femme qui ne s’était pas précipitée au commissariat pour nous signaler un retard de quelques heures, mais qui avait attendu un délai raisonnable.

   - Quand l’avez-vous vu pour la dernière fois ? lui demanda-t-il.

 

Descriptif

Editions EdiLivre année 2009 ISBN 9782812102509, bon état général, couverture souple, tranche et dos légèrement marqués et passés, intérieur assez frais, livre d’occasion broché grand format de 13,7x20,7 cm, 390 pages   

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