Marabout

OUVAROFF Serge – Torpilles humaines

Réf: ra-mj25
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Description

Préface de Jacques Cousteau

Couverture de Pierre Joubert

Illustrations de Dino Attanasio

Extrait 1

   Lorsque dans les premières années de ce siècle, la flotte russe entreprit son mémorable périple, de la Baltique à la mer de Chine, pour venir en fin de compte se faire battre à Tsushima, elle dut traverser la Manche ; c’est à hauteur des côtes anglaises que survint un fâcheux incident.

   - Alerte ! cria en pleine nuit un veilleur.

   - Torpilleur japonais, murmura l’officier de quart.

   - Ouvrez le feu, prescrivit le Commandant.

   Et à « l’imitation », toute la ligne cuirassée, un quart d’heure durant, canonna une modeste flottille de pêcheur britanniques.

   A quoi fut due cette méprise ? A la hantise provoquée dans l’esprit de tous les marins par les développements techniques apportés à la redoutable et sournoises torpille, qui naviguant sous les eaux, frappe à mort le navire de bataille le plus invulnérable. Dorénavant, le moindre remous sera, dans l’esprit des veilleurs, un sillage, et le moindre soliveau un périscope de sous-marin.

   Les années passèrent. On s’habitua à lutter contre les submersibles, on admit même l’idée que les avions-torpilleurs apportaient à cette arme redoutable, un surcroît de puissance. Mais quand, en 1939, éclata la guerre, une nouvelle légende courut les carrés. Si, sur terre, l’on disait : Attention aux parachutages, sur mer, on répétait sans cesse : Attention aux hommes torpilles.

   Même lorsque le navire était ancré au fond de la rade la plus abritée, le marin ne se sentait plus en sécurité. Quelque démon, franchissant les obstructions qui barraient les passes, n’était-il pas en train de piquer vers le bord ? Pourtant, à l’analyse, qui pouvait y croire ? Comment admettre que l’être humain aurait assez de courage pour glisser entre deux eaux et se faire sauter dans une gerbe de feu et d’eau aux phosphorescentes poétiques.

   Ce n’est qu’une légende, affirmait-on, mais bientôt, à travers les communiqués de guerre, accolé à des noms prestigieux : Malte, Gibraltar, Pearl Harbor, Singapour, filtraient les renseignements. Les torpilles humaines, les hommes-grenouilles, des UDT américains comme on les appelait, étaient une réalité.

   Arme secrète et nouvelle ? Sous-marins de poche ? Torpilles montées ? Comment opéraient ces héros ? Se jetaient-ils dans la mort, ou une fois leur mission replie, parvenaient-ils à fuir à bord de leurs engins ? Avant que de répondre à toutes ces questions, rappelons deux faits historiques.

 

Extrait 2

   Non-sens peut-être que de faire la guerre du fond d’un bureau ! On joue les conspirateurs, on rêve à des projets, et, barbouillant du papier, du papier, encore du papier, l’on bâtit un réseau. Le matériel ! Plusieurs centaines d’ouvriers travaillaient à la construction des engins qui étaient réceptionnés à l’arsenal, puis amenés dans les hangars bâtis près de la Villa ; d’autres équipes de spécialistes assuraient la réparation et l’entretien. Le personnel ! Il fallait l’instruire, maintenir l’entrainement, le répartir dans les bases avancées. Les opérations ! Elles nécessitaient des études minutieuses et rigoureuses tenue à jour des renseignements fournis par le Deuxième Bureau. En outre, le commandant de la base était responsable de son propre système de contre-espionnage. L’escadrille Teseo Tesei s’appuyait maintenant sur une lourde organisation qui occupait plus de mille personnes.

   Le commandant Giorgini tapa du poing sur la table. Je brasse des courants d’air, se dit-il, puis il songea à Tesei qui avait toujours eu foi dans le destin des « cochons ». Giorgini se remit à préparer G IV. Pour cette nouvelle expédition, il comptait faire appel aux trois chefs d’équipe revenus une première fois de Gibraltar. Pourquoi ce choix ? Pourquoi désigner toujours les mêmes ? D’autres brûlaient du désir de les remplacer, mais ceux-là étaient déjà familiarisés avec les phares et les amers de la côte. En somme, ils connaissaient l’ambiance du lieu et par conséquent seraient moins impressionnés à l’avance. Naturellement, le placide Borghese mettrait les équipes à pied d’œuvre.

   Il fallait se hâter. Supermarina s’impatientait. « La pie » de Gibraltar pépiait, grâce à son petit poste émetteur : « Venez vite, toute la flotte est là ; le Nelson a jeté l’ancre dans le port. » Est-ce qu’enfin cette opération sera une réussite, se demandait le commandant ; sa plume courait sur le papier, il rédigeait les dernières instructions.

   « Ordre aux pilotes d’agir isolément. »

   Un peu plus tard, Visintini, Catalano et Vesco lurent et relurent le plan de l’opération. Tous trois avaient foi en leur étoile : les engins dont ils disposaient possédaient maintenant de nouveaux moteurs et des arbres porte-hélice d’un modèle simple et résistant.

 

 

Descriptif

Editions Marabout junior 25 des années 1960, état général assez bon, couverture souple, tranche et dos un peu marqués et un moyennement passés, pages jaunies, livre d’occasion broché format poche de 11,3x18,2 cm, 160 pages

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