Titre original « Shadowy third »

Traduit de l’anglais par Catherine Grégoire

Extrait

   Calder quitta son appartement au début de la matinée et se dirigea vers l’avenue Lexington où il acheta les journaux et alla déjeuner dans son café habituel. Au moment où il terminait son breakfast, il s’aperçut de la présence d’un homme en complet gris, au visage mince, taillé à coups de serpe ; l’homme lui emboîta le pas lorsqu’il sortit du café et le suivit, tout le long de l’avenue Madison et jusqu’à son bureau. Le lieutenant Flanner n’a pas tout à fait confiance, songea Calder et il se demanda si l’homme l’avait filé depuis qu’il avait quitté la maison de Krassin, la veille au soir.

   Il trouva Ann à genoux derrière son bureau ; elle s’escrimait d’une main sur une prise de courant, tandis que de l’autre elle empêchait une mèche rebelle de lui tomber sur les yeux.

   - Grands Dieux, Annie, dit Calder d’un ton de reproche, vous n’avez pas besoin de m’accueillir à genoux. Tout ce que je demande, c’est un simple : « Bonjour, monsieur », prononcé avec respect.

   - Cette sacrée prise, grommela Ann. Elle ne marche pas.

   - Eh bien, vous m’avertirez quand vous aurez réussi à la faire fonctionner, déclara Calder, jovial, en franchissant le seuil de son bureau.

   - Si elle marchait, reprit Ann, d’une voix plaintive, je ferais du café. J’ai acheté une petite bouilloire électrique et un percolateur.

   - Du café ? Calder se retourna et s’agenouilla à son tour. Il étudia la situation, arrangea un fil défait et remit la prise en place.

   La petite bouilloire se mit aussitôt à chantonner et Calder la considéra avec satisfaction.

   - Etonnant ! Quel bienfait pour l’humanité ! J’appellerai cette invention : électricité.

   Il passa dans son propre bureau et jeta un coup d’œil par la fenêtre. Complet gris, posté de l’autre côté de la rue, surveillait l’entrée de l’immeuble. Calder se replongea dans la lecture des journaux. Ils exposaient en long et en large l’affaire Krassin, mais ne lui apprirent rien qu’il ne sût déjà. Il constata avec soulagement que Stanley Prince était toujours le suspect numéro un et que la presse et la police semblaient estimer que la disparition du violon était liée à l’assassinat du virtuose.

Descriptif

Editions Nicholson &Watson Le Livre plastic La Tour de Londres 49 Année 1950, état général correct, couverture souple, tranche et dos moyennement passés et marqués, pages jaunies, livre d’occasion broché format poche de 13,3x17,6 cm, 194 pages