Vaugirard/Gérard de Villiers/Vauvenargues

PENDLETON Don – Enfer à Tingo Maria – L’Exécuteur 98

Réf: pt-vhe98
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Description

Extrait 1

   Ce qui pouvait tout vouloir dire. Brognola reprit :

   - Bien qu’il ne tienne guère à voir sa fille et lui-même de nouveau sous les projos de l’actualité, Dan Finley était décidé à alerté la cavalerie, quand je lui ai suggéré d’attendre encore un peu. Il se doute que je vais essayer quelque chose, mais il ignore quoi. Tout cela reste strictement entre toi et moi. Si tu ne trouves rien, je laisserai Dan sortir le grand jeu.

   Bolan fit signe qu’il avait compris. Bien que ce type de boulot ne soit pas vraiment son trip, il empocha l’enveloppe brune en promettant :

   - Je ferai au mieux.

   Ils commandèrent des cafés, les avalèrent sur le pouce et le fédéral régla l’addition, avant de se lever.

   - Ah, j’oubliais, dit-il tandis qu’ils gagnaient la sortie. Au Pérou, méfie-toi de tout et de tous. Entre la mafia locale fortement liée à celle de Colombie, le bordel su Sentier lumineux, les tiraillements de l’opinion populaire et la guerre fratricide que se livrent la Dircote et la Guardia Civil, les différents SR militaires et les aventuriers de tous poils attirés par la coke et autres trafics, le pays est un véritable panier à crabes. L’espionnite, la délation, la corruption et l’assassinat politico-crapuleux sont élevés au rang de sport national. Les amici locaux travaillent au bazooka, Sentier lumineux coupe les têtes de tout ce qui n’est pas maoïste, la Dircote et la Guardia torturent allégrement et quant aux SR, tu vois ce que je veux dire…

   L’Exécuteur voyait. Il hocha la tête, pas vraiment impressionné. Dans un tel paradis, le tout était effectivement d’être armé.

   - Mais dans un premier temps, sourit Brognola, tu passeras inaperçu. Suffit d’avoir le look. A Lima et dans la plupart des villes, les hôtels fréquentés par les hommes d’affaires sont pleins de mecs pas très nets, à la recherche de combines qui le sont encore moins. On peut tout aussi bien y recruter un garde du corps qu’un tueur à gages et tout le monde le sait.

   L’Exécuteur sourit à son tour. Son boulot, à lui, était on ne peut plus net. Et sans bavures. Il se résumait en un mot.

   La mort.

   - OK, dit-il en quittant le fédéral. Je te tiens au courant.

   Il regarda son ami se fondre dans le petit crachin qui s’était mis à tomber sur Washington, puis, regagnant le char de guerre stationné non loin de là, il éprouva un peu de regret. Vraiment dommage qu’il ne puisse emporter son arsenal au Pérou. Mais après tout, un simple petit PM suffirait peut-être pour se payer la tête de Zino Ferra. Car c’était quand même là le but de l’opération.

   Pour Janet Finley, c’était une autre paire de manches.

   L’aiguille dans la botte de foin.

 

Extrait 2

   - J’ai appris ce qui s’est passé ici cette nuit, señor. Cette histoire est dingue.

   Media Negra venait de faire irruption dans le bar du Sheraton. Il sentait la sueur, l’alcool et la marijuana. D’ailleurs, un pétard éteint restait obstinément collé au coin de sa bouche. Encore un qui ne craignait pas le qu’en-dira-t-on. Fébrile, il posa son maigre postérieur sur le siège voisin de Bolan, repoussa son informe chapeau clair en arrière, s’essuya le front d’un revers de la manche et enchaîna :

   - Je te cherche depuis ce matin ! J’ai même téléphoné deux fois.

   - Je n’étais pas là, résuma Bolan sans plus de précisions.

   Pour ne pas risquer de se faire voler son argent durant la nuit, il avait dormi dans la Land-Rover et il venait d’arriver. Par précaution, il avait largement graissé la patte du portier de l’hôtel en le chargeant de surveiller le véhicule, prétextant qu’il renfermait du matériel de géologie. Pas de quoi vraiment tenter les convoitises. De toute façon, avec les câbles et les énormes cadenas qui arrimaient maintenant les caisses aux structures de la Land, toute tentative de vol à la roulotte confinerait à l’exploit.

   - C’est dingue ! répéta Media Negra. Complètement dingue !

   Il semblait dans tous ces états. Baissant le ton pour ne pas être entendu des rares clients, il souffla :

   - Un type assassiné dans ce parking et la nana qui l’accompagnait enlevée ! Des clients de l’hôtel ont tout vu de leur fenêtre. Une histoire de fou ! Et le mort, c’est justement le guide de ma cliente ! Celle qui voulait un calibre.

   Bolan tiqua.

   - Commentça ?

   Des témoins qui avaient sûrement vu aussi sa Land-Rover. Il valait mieux quitter le Sheraton. Plus confidentiel encore, l’indic précisa :

   - Tu sais bien ! Cette Américaine dont je t’ai parlé.

   - Celle que tu as également adressé à Gomez ?

   - Si !

   Il s’en tordait les mains d’énervement, l’indic bicolore. Et ça devait lui donner soif, car il louchait sur le verre de Hennessy-Glace posé devant Bolan. Mais celui-ci avait d’autres idées en tête.

   - justement, fit remarquer Bolan. Il se pourrait bien que cette Américaine et son… guide m’aient filoché allégrement. Juste avant l’enlèvement et le meurtre.

   - Hein ?

   Incrédule, l’indic fixait l’Exécuteur de ses petits yeux délavés.

   - Alors… tu veux dire que t’étais là ? Que t’aurais tout vu ?

   - Affirmatif.

   Sous son chapeau clair, l’indic roulait des yeux effarés.

   - Merde ! fit-il avant de garder un silence interloqué.

   Puis revenant au sujet, il questionna.

   - Tu veux dire que c’est en te filochant que la nana s’est fait enlever ?

   - Affirmatif.

   Media Negra réfléchit, finit par laisser tomber, dubitatif :

   - Alors comme ça, t’es encore surveillé ?

 

Descriptif

Editions Vaugirard Hutner année 1991 ISBN 2258034787, état général assez bon, couverture souple, tranche et dos un peu passés et marqués, intérieur frais, livre d’occasion broché format poche de 11,2x17,8 cm, 224 pages   

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