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PERRY Anne – Bryanston Mews

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Description

Titre original « Bryanston Mews » Anne Perry, 2013.

Traduit de l’anglais par Florence Bertrand

Extrait 1

   - Vous disiez que vous êtes à la Special Branch, monsieur ? répéta Knox, comme pour se rassurer.

   - Plus maintenant, répondit Narraway. Je n’y ai plus ni responsabilités ni obligations. Cependant si je peux vous aider, dans la plus grande discrétion, naturellement, j’aimerais le faire. Avez-vous la moindre idée de ce qui s’est passé ?

   - Pas encore, avoua Knox à regret. Nous n’avons pas trouvé de traces d’effraction, mais nous continuons à chercher. Le plus curieux, c’est qu’aucun des domestiques n’a fait entrer personne. Du moins ni le majordome ni le valet de pied. Je n’ai pas encore parlé aux femmes de chambre, mais je les vois mal ouvrir la porte à une heure aussi tardive.

   - Si une bonne l’avait fait, elle aurait sûrement été attaquée, n’est-ce pas ? observa Narraway. De toute façon, elle aurait su qu’il se passait quelque chose…

   Il se tut, se rendant compte que l’idée qui lui était venue était déplaisante et injustifiée.

   Knox l’observait avec curiosité.

   - Vous voulez dire que cet homme était attendu ? demanda-t-il, disant tout haut ce que Narraway pensait. Qu’il était connu de Mrs. Quixwood ?

   Narraway le fixa.

   - Mais qui ferait une chose pareille à une femme qu’il connaît ? C’est bestial !

   Le visage de Knox se crispa, et des plis amers se creusèrent autour de sa bouche.

   - Le viol n’est pas toujours commis par des inconnus, monsieur. Dieu sait ce qui s’est passé ici. Mais je jure devant Lui que je le découvrirai. Si vous pouvez m’aider, je vous en serai reconnaissant, à condition que vous n’en disiez rien.

   Il soupira.

   - Nous allons devoir expliquer à Mr. Quixwood ce qui est arrivé à son épouse, mais à mon avis, il serait préférable qu’il ne la voie pas ainsi. Il ne voudrait sûrement pas garder d’elle, une telle image.

   Il passa une main sur son front, repoussant ses cheveux en arrière.

   - Si c’était ma femme ou une de mes filles, je crois que je deviendrais fou.

   Narraway acquiesça. Il n’oublierait pas facilement cette scène, même s’il n’avait jamais rencontré Catherine Quixwood de son vivant.

   Ils furent interrompus par l’arrivée de Brinsley, le médecin de la police. Il était légèrement tassé sur lui-même, et la lassitude se lisait sur ses traits, ce qui n’était guère surprenant. Il était minuit passé et sa journée avait dû être longue.

   - Désolé, lança-t-il à Knox. J’étais sur une autre affaire. Un homme trouvé mort dans une ruelle. Apparemment de causes naturelles, mais on ne peut jamais en être sûr avant d’avoir vérifié.

 

Extrait 2  

   Pitt ne parvenait pas à oublier la tragédie qui avait frappé Angeles Castelbranco.

   Il revoyait le visage de l’ambassadeur, dépouillé momentanément de toute expression, semblable à celui d’un mort. Il songeait au chagrin dévastateur que devait éprouver son épouse. Celle-ci lui rappelait Charlotte, bien qu’elle ne lui ressemblât pas du tout. Isaura était nettement plus petite et beaucoup plus ronde. Ses cheveux étaient noirs, ceux de Charlotte châtains, traversés de riches reflets auburn. Charlotte avait les yeux bleus, ceux d’Isaura étaient comme deux points sombres. Et pourtant, elles étaient toutes les deux mères et ce point commun les rapprochait plus que toutes leurs différences.

   Assis dans son bureau de Lisson Grove, celui qui avait appartenu à Narraway autrefois, il s’efforçait en vain de se concentrer sur les documents étalés devant lui. Il fut soulagé quand on frappa à la porte et que Stoker apparut.

   - Oui ? demanda Pitt avec espoir.

   Aucun plaisir ne se lisait sur le visage osseux de son subordonné.

   - L’ambassadeur du Portugal désire vous voir, monsieur. Je lui ai dit que vous étiez occupé, mais il est prêt à attendre aussi longtemps qu’il le faudra. Je suis désolé.

   Pitt rassembla ses papiers en une pile grossière, retournant le dernier.

   - Il ne sert à rien de retarder l’échéance. Faites-le entrer.

   - Voulez-vous que je vous interrompe dans quinze ou vingt minutes ?

   Pitt lui adressa un sourire morose.

   - Pas à moins que vous n’ayez une vraie raison de le faire, et j’espère bien que ce ne sera pas le cas. Les menaces régulières de violence et de sédition suffisent pour le moment, nous n’avons pas besoin d’autre chose.

   Stoker acquiesça et se retira. Deux minutes plus tard, la porte s’ouvrit de nouveau, livrant passage à Rafael Castelbranco. Il avait vieilli de dix ans en l’espace de quelques jours. Ses joues étaient hâves, la chair au-dessous flasque et sans vie. Ses vêtements soignés, élégants, semblaient narguer le passé, aussi déplacé qu’une plaisanterie à un enterrement.

   Pitt se leva et contourna son bureau pour lui tendre la main.

   Castelbranco la serra avec force, comme si cela en soi était la promesse d’une aide à venir.

  

 

Descriptif

Editions 10/18 collection Grands Détectives 4653 de 2013 ISBN 9782264056764, bon état général, couverture souple, tranche et dos moyennement marqués et passés, intérieur assez frais, livre d’occasion broché format poche de 11,2x17,8 cm, 480 pages   

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