Extrait

   Parmi les visions prophétiques que Nietzsche développa entre 1876 et 1882, au cours de la période où il subit le plus fortement l’influence française, il est intéressant de relever, au premier chef, la préfiguration d’une Europe unie émergeant des ruines d’une Etat-monstre, totalitaire et militaire, qui évoque pour le moins un certain IIIe Reich…

   Nietzsche pensait, semble-t-il, qu’après avoir épuisé leurs discordes ou leurs aspirations à l’hégémonie les Européens sauraient dépasser l’horizon borné de la nationalité et de la race, pour construire une confédération démocratique où les diversités des vieilles nations s’harmoniseraient et enrichiraient le patrimoine de la civilisation. Dans ce concert européen, les vrais bons Allemands seraient ceux qui auraient dépouillé leur germanisme pour accéder à un humanisme supérieur, universaliste. Celui des bons Européens qu’il appelait de ses vœux.

Editions de la Société de la Revue des deux mondes, bon état général, couverture souple, tranche et dos un peu passés et marqués, intérieur frais, tranches des pages un peu salies, revue d’occasion broché grand format de 15,2x23,7cm, 192 pages