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RICE Anne - Taltos

Réf: fh-pt9166
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Description

Titre original « Taltos » Anne Rice, 1994.

Traduit de l’américain par Annick de Scarba

Extrait 1

   Il avait promis au petit homme de le rejoindre à l’intérieur de l’hôtel un peu plus tard.

   - Si tu viens avec moi, avait dit Samuel, tout le monde te remarquera. Garde tes lunettes noires.

   Yuri avait accepté. Cela lui était égal d’attendre un peu dans la voiture devant l’élégante entrée du Claridge. Rien n’était plus réconfortant que la ville de Londres depuis qu’il avait quitté la lande de Donnelaith.

   Cette lande demeurait un souvenir épouvantable. Comment avait-il pu être assez imprudent pour y aller seul chercher des informations sur les Petites Gens et les Taltos ? Il avait trouvé ce qu’il cherchait, mais il avait pris une balle de calibre 38 dans l’épaule.

   Le choc avait été effroyable. Il n’avait encore jamais été blessé par balle. Mais les Petites Gens avaient été un choc encore plus grand.

   Affalé à l’arrière de la Rolls, il revit la scène : une nuit hantée de lourds nuages, le sentier de montagne presque impraticable et le son des tambours et des cors ricochant sur les falaises.

   Ce fut en apercevant les petits hommes dans leur cercle qu’il se rendit compte qu’ils chantaient. Ils avaient des voix de baryton et les paroles de leurs chants étaient incompréhensibles.

   Jusque-là, il n’avait pas réellement cru à leur existence.

   Les formes rabougries et bossues tournaient dans le cercle, levant leurs courts genoux, se balançant d’avant en arrière, laissant exploser leur voix. Certains buvaient dans des chopes, d’autres à même la bouteille. Ils portaient leurs cartouchières à l’épaule et tiraient des coups de pistolet dans la nuit en riant comme des sauvages. Le bruit des coups de feu ressemblait plutôt à celui de pétards. Le bruit des tambours était bien plus assourdissant et les cornemuses gémissaient des mélodies grinçantes.

   Lorsque la balle le frappa, il crut qu’elle venait de l’un d’entre eux, une sentinelle, peut-être. Il faisait erreur.

   Trois semaines s’étaient écoulées avant qu’il ne quitte la lande.

   Et maintenant, le Claridge, et l’occasion d’appeler la Nouvelle-Orléans, de parler à Aaron et à Mona, d’expliquer son silence.

 

Extrait 2  

   - On ferait mieux de partir maintenant, dit Marklin.

   Allongé sur le lit de Tommy, les mains croisées sous la nuque, il examinait pour la énième fois les détails du ciel-de-lit en bois.

   Tommy était assis au bureau, les pieds sur l’ottomane de cuir noir.

   Cette chambre était plus grande que celle de Marklin et exposée au sud, mais Marklin adorait la sienne. Il avait mis dans une valise tout ce qui avait de la valeur pour lui et avait glissé la valise sous son lit. Il était prêt à partir.

   - Appelons ça une prémonition, dit-il. Je ne veux pas rester ici. Nous n’avons aucune raison valable pour rester.

   - Tu es fataliste et stupide, dit Tommy.

   - Ecoute, tu as fait ce qu’il fallait pour les ordinateurs, les quartiers de Stuart sont impénétrables, sauf si on veut prendre le risque de fracturer la porte, et pour couronner le tout, je déteste les couvre-feux.

  - Je te rappelle que le couvre-feu concerne tout le monde, pas seulement toi. Et si nous voulions partir maintenant, on nous poserait des dizaines de questions avant même que nous ayons atteint la porte. Sans compter que partir avant le service funèbre serait un manque de respect.

   - Tommy, je ne supporterai pas une cérémonie aux petites heures du jour avec son lot de discours ridicules sur Anton et Aaron. Je veux partir maintenant. Coutumes, rituels. Ces gens sont des crétins, Tommy. Excuse ma franchise. Et puis il y a plein d’escaliers ici pour filer en douce. Je suis pour décamper tout de suite. J’ai des choses à faire.

   - Moi, je fais exactement ce qu’on nous a demandé, c’est-à-dire observer le couvre-feu et descendre quand la cloche sonnera. Maintenant, Marklin, si tu n’as rien de plus intelligent ou de plus utile à dire, je préfèrerais que tu la fermes.

  - Mais pourquoi t’obstines-tu à vouloir rester ?

   - Eh bien, si tu veux savoir, on a une chance d’apprendre pendant la cérémonie où Stuart garde Tessa.

   - Et comment ?

   - Stuart a sûrement une maison quelque part, une demeure familiale ou quelque chose comme ça, Marklin. En jouant finement, on pourra poser une ou deux questions à ce sujet en prétextant qu’on se fait du souci pour lui. Tu as une meilleure idée ?

   - Tommy, je ne crois pas que Stuart garde Tessa chez lui. C’est un homme lâche, mélodramatique et lunatique, peut-être, mais pas un imbécile. Nous ne le trouverons pas, pas plus que nous ne trouverons Tessa.

 

 

Descriptif

Editions Pocket Terreur 9166 année 1997 ISBN 2266074776, bon état général, couverture souple, tranche et dos légèrement marqués et passés, intérieur assez frais, livre d’occasion broché format poche de 11,2x17,8 cm, 508 pages   

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