ROBERT Michel – L’ange du chaos

Réf: sf-mimrac
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Description

Extrait 1

   Le Templier avait-il dit vrai en annonçant l’établissement de l’Empire dans la contrée ? En plein Territoires-Francs ? Stimbass gratta sa longue cicatrice qui courait sur sa joue. Cela demanderait tout de même un certain temps ainsi qu’une sacrée dose d’organisation pour arriver jusqu’ici en établissant des voies de communication sûres. Un plan à plus grande échelle, alors. Et quelle serait la réaction des autres Puissances face à cette manœuvre d’envergure ?

   Stimbass songea qu’il allait devoir mettre ses affaires en veilleuse. Le temps de voir venir. Il allait également falloir prévoir une nouvelle voie de repli. Qui choisir pour l’aider dans cette tâche capitale ? Aucun de ses servants n’en avait l’étoffe.

   Depuis son auberge, le chef de bande avait rassemblé ses champions, comme tout véritable chef de guerre doit le faire. Stimbass Malar et son clan. Son clan ! Terme bien pompeux pour désigner le sinistre ramassis de brigands de toutes races dont s’était entouré le colosse ventru.

   Tel était Stimbass Malar. Violent, vantard, puant et querelleur. Au centre de l’existence sinistre de Nérine, depuis un an. La jeune femme avait été enlevée lors d’une attaque de caravane, et séquestrée depuis lors – avec un minimum d’égards depuis que Spendoss avait découvert son don. Il obligeait la Rhitan à lui livrer les proies les plus intéressantes. La surveillant en conséquence de très près. Son petit bisou comme il l’appelait.

   Et voilà que Rasten et Jollo venaient lui apprendre qu’un grand guerrier aux allures de loup sauvage venait de lui enlever la Rhitan ! Stimbass brisa sa table d’un unique coup de poing. Ses petits yeux noirs jetaient des éclairs de fureur. Il proféra d’abominables jurons. Assena un revers à Jollo, qui n’avait pas mis suffisamment de distance entre sa colère et lui-même, lui fracturant la mâchoire au passage. Il saisit sa Faucheuse, se couvrit de sa pelisse de fourrure et sonna le rappel de ses troupes.

   Des os brisés, du sang et des lamentations, voilà ce que réclamait le Boucher de Queym pour laver cette injure à son autorité, cet affront à son honneur.

 

Extrait 2  

   Appuyé sur le rocher, aux côtés de Nérine, toute piteuse de s’être fait surprendre, se tenait un homme en vert, les bras nonchalamment croisés sur sa poitrine. Il était de taille moyenne, mais de constitution robuste – trop au goût du guerrier. Le large visage mat de l’homme s’éclairait d’un sourire engageant. La présence derrière lui de deux hommes blonds, arcs bandés pointés vers le sol, n’ôtait rien à la chaleur de ce sourire.

   L’agent des Ombres soupesa ses chances. Trois hommes à affronter. Seulement trois. Toutefois, il se retint. Premièrement, il manquait d’énergie. Et deuxièmement, les deux blonds étaient des Fendyrs. Des vrais, cette fois. Ils naissaient Initiés, l’arc à la main, « une mire dans l’œil », disait-on dans les tavernes du nord des Territoires-Francs. Leur habileté faisait leur réputation.

   Callendhyll leva donc ses grandes mains, paumes en signe de paix. Prêt malgré tout à dégainer de l’une ou l’autre au moindre signe d’hostilité.

   - Bien le bonjour ! lança aimablement l’homme en vert. Belle journée, n’est-ce pas ? Je crois que le printemps est enfin arrivé. Ça va nous changer de cette pluie, hein ?

   Les cheveux et la barbe couleur d’automne, les yeux gris alerte et rieurs, mâtinés d’une sagacité malicieuse, l’homme avait une allure sympathique.

   - Je suis Reydorn, mage du Cercle Vert, annonça sans ambages l’homme en vert. Je sers Aïlaënn, maîtresse de la Sylve. Je ne vous veux aucun mal.

   Cellendhyll retint un juron. Encore un putain de mage !

   Tandis que celui-ci décroisait les bras – Cellendhyll devait s’apercevoir par la suite que Reydorn avait du mal à laisser ses mains au repos – l’Adhan prit le temps de l’examiner.

   Son interlocuteur portait une tunique chatoyante, tissée d’une matière souple d’un beau vert d’eau, avec un grand cercle beaucoup plus foncé, plus profond, en son centre, le signe de reconnaissance du Cercle Vert. Sur le col, et sans doute sur les manches, des runes de pouvoir en fil argenté. Sous sa tunique, qui descendait à mi-jambe, un pantalon de peau teint en vert sapin, et des bottes de daim. Le respectable coutelas qui pendait à son étui de ceinturon, aux côtés d’une fronde, n’était que la moindre de ses armes, estima Cellendhyll. L’Adhan pouvait dénombrer au moins un bracelet torsadé décoré de petites feuilles d’or, cinq des sept anneaux ornant ses doigts tachés par le tabac, un pendentif en gemellite et les petites pierres ovales vertes tressées dans sa chevelure. Sans compter son long gilet de peau qui devait abriter nombre de poches secrètes.

   Cellendhyll se tenait toujours prêt à dégainer.

   - Que fait le Cercle Vert dans les parages ? questionna-t-il. Ces Fendyrs sont loin des terres de la Mère. Vous êtes-vous perdu ?

   - Très drôle ! répondit calmement le mage sans se départir de son expression avenante. Je suis surpris de constater que vous avez encore de l’humour, guerrier, après votre rencontre d’hier…

   Le visage de l’Adhan et sa voix se durcirent brusquement, faisant reculer Reydorn.

   - Que savez-vous de ce qui s’est passé hier ? Que me voulez-vous siffla Cellendhyll.

   Il s’en fallait de peu qu’il ne se lance à l’attaque, malgré sa situation d’évidence peu favorable.

 

 

Descriptif

Editions Mnémos collection Icare année 2004 ISBN 2915159262, bon état général, couverture souple, tranche et dos légèrement marqués et passés, intérieur assez frais, livre d’occasion broché grand format de 13,3x21,8 cm, 352 pages   

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