THILLIEZ Franck – Deuils de miel

Réf: pt-ldvrrn13
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Description

Extrait 1

   Midi approchait et je n’avais qu’une envie, m’évader, fuir loin de ces lugubres tourments. Au 36, les assauts de questions des inspecteurs m’avaient vidé de toute forme d’énergie. On croit faire le bien, mais en définitive, on prolonge ce bras assassin qui, par tous les biais, cherche à répandre sa foudre.

   Aujourd’hui, je venais de tuer un innocent dont les yeux exorbités contre la vitre de leur masque, s’ajouteraient au catalogue de mes plus sombres souvenirs.

   Des morts… Encore et toujours des morts…

   Leclerc m’avait congédié jusqu’à nouvel ordre, dans l’attente de preuves formelles sur la véracité de mes dires. Fini donc, l’accès au dossier de ce qu’on appelait déjà l’affaire Tisserand. Une enquête qui, de par son caractère particulièrement élaboré, avait embrasé les parquets du 36, me reléguant au rôle de piètre spectateur. Un spectateur déçu, qui rentrait dans son appartement pour y broyer du noir.

   Arrivé à mon étage, je songeai brusquement à la petite fille enfermée dehors depuis la veille.

   Je dévalai le tourbillon d’escaliers. Pas de réponse ni au numéro sept, ni chez Willy. Décidément, tout m’échappait.

   Des grésillements moussaient de ma télévision. Je posai mon doigt sur l’interrupteur quand :

   - Non ! Laisse ouvert !

   Je sursautai ! Assise à l’indienne, cernée de trains haletants, la fillette ne levait pas les yeux de la neige du téléviseur.

  

 

Extrait 2

   Le déluge. Le dernier pan de l’énigme était en train de s’abattre…

   Je me redressai, les yeux braqués sur une autre paroi. A l’origine, ces compartiments devaient servir à séparer les différentes marchandises, mais lui, leur avait attribué un aménagement plus personnel ! Combien de sas macabres recelait cette cale gigantesque ?

   Je fis basculer l’ouverture de ferraille de toutes mes forces, dans un roulement dramatique. Des effluves de marécages, de champignons me plissèrent soudain le visage… Ainsi qu’une chaleur de four.

   Des frémissements d’ailes, des bourdonnements déments. Sur le sol, dans d’immenses cuves couvertes de filets, des centaines de moustiques vibraient, agglutinés sur les parois translucides ou des nénuphars. L’eau verdissait de microbes, de larves, d’œufs, de bestioles crevées. Bien cloisonnées, au sec, des souris couinaient, effondrées par le poids des insectes qui leur pompaient le sang. Derrière, entre deux vitres de la terre, creusée de tunnels. Vestiges d’une fourmilière… vidée de ses occupantes… Ces tranchées de ténèbres dévoilaient l’inimaginable, les frontières d’une forteresse noire, cachée dans les limbes d’un esprit malade.

   Du fin fond de ma terreur, je m’aperçus que trois des cinq cuves avaient été vidées de leurs hordes sanguinaires. Il manquait des milliers de moustiques. Le fléau… Nous arrivions peut-être trop tard.

   Je posai mes doigts sur les tempes, fermai les yeux, à la recherche d’un calme intérieur, appelant des ressources qui m’aideraient à comprendre, à LE comprendre ! Le Déluge, l’Apocalypse, les fusains, les Tisserands…

 

Descriptif

Editions La vie du Rail Rail Noir 13 de 2006 ISBN 2915034427, Bon état général, couverture souple, tranche et dos un peu marqués et passés, intérieur assez frais, livre d’occasion broché grand format de 12,8x19,7 cm, 336 pages   

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