TREVES Kathleen – Le temps d’aimer

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Description

Titre original « Time for loving »

Extrait 1

   Le dîner à Honeybank, était une sorte de cérémonie. Tout le monde arrivait au même moment, même Luc. Corbie mettait le couvert avec le plus grand soin et la grande pièce, si sombre dans la journée, était brillamment éclairée.

   La gouvernante s’était appliquée à rendre les jumeaux présentables et ils vinrent dire bonsoir. Les pensionnaires descendirent.

   Avec amusement, Diana constata qu’Irène s’arrangeait pour entrer la dernière. Ses cheveux blonds retombaient sur ses épaules dans un apparent et gracieux désordre : l’air humide les faisait friser davantage et les ondulations naturelles s’achevaient en boucles serrées. Sur une autre, la coiffure aurait semblé artificielle : sur Irène, elle était parfaite. Les deux hommes la regardèrent comme s’ils n’en croyaient pas leurs yeux, admirant visiblement son teint rose et blanc, son jeune corps souple, ses grands yeux bleus et la vitalité latente qui transparaissait sous ses gestes languissants. Comme Sheila, Irène ne cessait jamais de jouer la comédie, mais elle s’était exercée plus longtemps que sa sœur et son effet se révélait meilleur.

   Diana fit les présentations. Sans avoir l’air de faire de différence entre les deux hommes, Irène témoigna subtilement plus d’intérêt au moins âgé.

   Après les protestations courtoises de rigueur, quand Luc Birchell eût affecté une attitude de patiente résignation, Gilles Markham prit le temps de regarder autour de lui.

   - Quelle pièce magnifique ! dit-il. Les boiseries sont-elles vraiment en chêne ?

   - Oui. La salle à manger fait partie des anciens bâtiments, qui datent des Stuarts. La majeure partie de la maison est moderne. Abominablement moderne.

   Luc parlait avec froideur. Pour une raison inconnue de lui seul, il n’aimait pas les questions sur sa demeure.

   André Whitecross jeta un regard étonné à M. Birchell, puis il surprit un sourire amusé dans les yeux d’Irène. Gilles Markham, quant à lui, semblait trouver Luc sympathique, et, pendant tout le repas, c’est à lui qu’il s’adressa.

   Les jumeaux avaient dit bonsoir gentiment ; ils avaient ‘air propre et sage et ne prenaient pas leur air mystérieux. Ils avaient sommeil, ce qui – Diana l’avait déjà remarqué – leur restituait leur jeune âge. A cette heure tardive, ils n’étaient plus que des enfants, potelés, bien lavés, doux, attendant qu’on les eût embrassés pour s’en aller.

 

Extrait 2  

   Irène ; de loin vit sa sœur sortir du presbytère.

   - Si je lui disais que les jumeaux ressortent dès qu’elle a le dos tourné, elle ne me croirait pas, remarqua-t-elle.

   Elle cherchait à mettre son chevalet d’aplomb au bord du sentier qui descendait vers la plage. André taillait un crayon : il leva les yeux.

   - De toute façon, vous ne prendriez pas la peine de l’avertir ! dit-il.

   - Ne soyez pas méchant ! J’en prendrais la peine si cela devait donner un résultat, mais l’ennui avec Diana, c’est qu’elle court après les soucis. Si j’étais elle, je me laverais les mains des jumeaux : tant qu’ils sont vêtus, nourris et qu’ils ont un toit sur la tête, qu’importe ? L’essentiel est que les autorités sachent que la famille veille à leur éducation. Comme cela, nous ne risquons rien.

   - Penseriez-vous la même chose pour vos propres enfants ? demanda André sans regarder la jeune fille.

   - Je n’y ai jamais réfléchi.

   - Et en y réfléchissant ?

   -En réfléchissant à quoi ? André, je vous en prie tournez votre tête comme elle était et restez tranquille. Je voudrais bien réussir à faire accepter ce tableau.

   - Et vous croyez qu’une fabrique de cigarettes vendra plus ses produits parce que j’apparaitrai dans la publicité ?

   - Il ne s’agit pas d’une fabrique de cigarettes mais d’une fabrique de pipe, et ce qui m’intéresse, c’est qu’ils apprécient votre profil avec une de leurs pipes entre vos belles dents. Non, ne bougez pas !... Là… C’est parfait !

   - Qu’y a-t-il de si important dans ce tableau particulier ?

   - Si je pouvais obtenir de l’agence d’autres travaux du même genre, je n’aurais pas besoin de me rendre chaque jour dans un horrible bureau ! J’aime ma liberté, je n’ai aucune envie de travailler pour une firme. Soyez gentil et aidez-moi.

   - D’accord. Si vous répondez à mes questions, je ne bougerai plus. Voulez-vous me dire d’abord ce que vous feriez pour vos propres enfants ?

   - Je ne peux pas vous dire cela : j’ai d’autres détails à organiser d’abord.  

 

 

Descriptif

Les Editions Mondiales Collection Delphine 336 année 1974, bon état général, couverture souple, tranche et dos un peu marqués et passés, intérieur assez frais, livre d’occasion broché format poche de 11,3x17,8 cm, 224 pages   

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