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VANCE Jack – Papillon de lune

Réf: sf-pp5097
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Description

Anthologie réunie et présentée par Jacques Chambon

Dans ce recueil

- Préface de Jacques Chambon

- Maître de la galaxie (1951)

- Personnes déplacées (1953)

- Quand se lèvent les cinq lunes (1954)

- La papillon de lune (1961)

- Le dernier château (1966)

- Alice et la cité (1974)

- Le tour de Freitzke (1977)

- Biographie de Jack Vance

 

Extrait de « Maître de la galaxie »

   Après avoir posé au sol son traineau volant, Ceistan resta assis quelques minutes afin d’examiner la cité morte de Therlatch : un mur de briques de terre de trente mètres de hauteur, un portail poussiéreux, et quelques toits croulants dont les faîtes s’élevaient au-dessus des remparts. Derrière la cité, le désert s’étendait jusqu’aux contours brumeux des Montagnes d’Allune, à l’horizon, roses sous la clarté des soleils jumeaux.

   Il avait examiné le sol depuis les airs et n’avait noté aucun signe de vie. Il ne s’était d’ailleurs pas attendu à en trouver, après des milliers d’années d’abandon. Peut-être quelques gratte-sable se vautraient-ils dans la chaleur de l’ancien bazar. Autrement, les rues seraient fort surprises par sa présence.

   Ceistan sauta au bas du traineau volant et s’avança vers le portail. Il passa sous l’arche et regarda avec intérêt sur sa droite et sa gauche. Dans l’air desséché se dressaient les immeubles de brique, presque éternels. Le vent avait adouci et arrondi tous les angles ; le verre avait été craquelé par la chaleur du jour et la froidure de la nuit ; des monticules de sable obstruaient les passages.

   Trois rues partaient du portail et Ceistan ne vit rien qui pût l’aider à faire un choix. Toutes étaient poussiéreuses, étroites et serpentaient hors de vue après une trentaine de mètres.

   Ceistan se frotta pensivement le menton. Quelque part dans cette cité devait se trouver un coffret cerclé de cuivre contenant le Parchemin de la Couronne et du Pavois. Selon la tradition, ce document exemptait légalement les maîtres de fiefs des taxes sur l’énergie. Glay, le suzerain de Ceistan, qui avait cité le parchemin pour justifier son délit, avait été défié d’en prouver l’existence. A présent, il croupissait au fond d’une geôle, accusé de rébellion, et serait cloue au fond d’un traîneau volant et envoyer à la dérive vers l’ouest, dès le lendemain matin, à moins que Ceistan ne revint avec le parchemin en question.

   Après un millier d’années, pensa Ceistan, il n’avait guère de raisons de se montrer optimiste. Cependant, le seigneur Glay était un homme loyal, et Ceistan était décidé à retourner chaque pierre de la cité… S’il existait, le coffret devait se trouver dans un lieu public : le Légalique de la ville, la Mosquée, le Palais des Reliques, ou encore dans le Somptuaire. Il se rendrait dans chacun de ces lieux, s’accordant deux heures par fouille de chacun des bâtiments ; les huit heures ainsi employées prendraient fin avec le jour.

 

 

Extrait de « Le dernier château » 

   La présentation des Tabards Antiques était un défilé annuel de Phanes vêtues de somptueux atours. Elle se tenait dans la Grande Rotonde, au nord de la place centrale.

   Environ la moitié des gentilshommes, mais moins d’un quart des dames, possédaient des Phanes. Ces créatures étaient originaires des grottes de la lune d’Albireo Sept ; c’était une race docile, enjouée et affectueuse qui, après plusieurs millénaires de sélection, avait produit des sylphes d’une piquante beauté. Drapées dans un tissus vaporeux et délicat sécrété par des pores se trouvant derrière leurs oreilles, le long des bras et sur le dos, elles étaient absolument inoffensives, toujours désireuses de plaire, et d’une innocente vanité. La plupart des gentilshommes les considéraient affectueusement, mais on connaissait des cas où une dame avait plongé une Phane qu’elle haïssait dans de l’ammoniaque, ce qui avait pour effet de supprimer à jamais le brillant de sa peau et de dissoudre les voiles qui la couvraient.

   Un gentilhomme quo s’éprenait d’une Phane était considéré comme un bouffon. La Phane ressemblait à une délicate jeune fille, mais si on l’utilisait sexuellement, elle se fanait, pâlissait et ses voiles tombaient lamentablement. Ainsi, chacun savait que tel gentilhomme avait abusé de sa Phane. Les dames du château faisaient tout pour montrer leur supériorité, en se conduisant d’une façon si extravagante et provocante que les Phanes semblaient par comparaison être de frêles esprits naturels. Elles vivaient environ trente ans, durant leurs dix dernières années, après avoir perdu leur beauté, elles s’enveloppaient dans des voiles gris et plus épais et accomplissaient diverses tâches domestiques : cuisine, couture, garde des enfants, etc.

   La Présentation des Tabards Antiques était plutôt prétexte à admirer les Phanes que les tabards eux-mêmes, quoique ces derniers, tissés avec des voiles de Phanes, fussent d’une beauté raffinée.

   Les propriétaires de Phanes étaient assis aux premiers rangs, emplis d’espoir et de fierté, triomphants lorsqu’une présentation était particulièrement réussie, plongé dans un noir désespoir lorsque les postures rituelles manquaient de grâce ou d’élégance. Pendant chaque présentation un gentilhomme d’un clan différent de celui du propriétaire jouait sur le luth une musique fixée par la tradition. Le propriétaire ne jouait jamais pour accompagner sa propre Phane. La présentation n’était pas à proprement parler une compétition et les applaudissements étaient interdits, mais les spectateurs se formaient une opinion en silence et le propriétaire de la Phane la plus gracieuse et enchanteresse voyait sa réputation grandir.

 

 

Descriptif

Editions Presses Pocket 5097 collection Le grand temple de la science-fiction année 1988 ISBN 2266023578, état général moyen, couverture souple, tranche et dos moyennement marqués et passés, intérieur assez frais, livre d’occasion broché format poche de 11,2x17,8 cm, 416 pages   

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