Marabout

VERNES Henri – La galère engloutie

Réf: ra-mj21
5,00 € TTC
 Hors stock
Ajouter au panier
Description

Une aventure de Bob Morane

Couverture de Pierre Joubert

Illustrations de Dino Attanasio

Extrait 1

   Le professeur Clairembart avait ignoré le verre de whisky and soda posé devant lui par Morane. Son étonnant visage à la fois vieux et enfantin – enfantin sans doute par l’extraordinaire jeunesse du regard – se détachait en pâle dans la pénombre du salon-bureau, car Bob avait éteint le plafonnier pour laisser allumée la lampe de travail seulement. Devant chaque œil du vieillard, la réverbération de la lampe posait, sur les verres des lunettes, comme deux perles d’argent fondu.

   Clairembart parlait d’un ton soutenu, sans jamais hésiter sur les mots, sûr, en conférencier aguerri, de l’efficacité de ses périodes.

   « A cette époque, il y a une vingtaine d’années de cela, j’explorais une des chaînes de collines rocheuses, entrecoupées de gorges profondes, qui s’étendaient de la vallée du Nil aux plages de la mer Rouge. J’étais accompagné seulement de mon guide indigène, Ali, et de quelques mulets de bât transportant mon matériel de chercheur.

   « La vallée encaissée que nous suivions passait pour renfermer le tombeau de Néfrat, appelée « La Princesse Fantôme » par les fellahs. D’après eux, ce tombeau, bien qu’ayant servi réellement de sépulture, était vide depuis longtemps. S’il fallait en croire la rumeur populaire, des pilleurs de tombes l’avaient un jour découvert, à la fin du siècle dernier, et, après l’avoir exploré, n’y avaient trouvé aucun trésor, aucun sarcophage, aucune momie. Pourtant, avant leur arrivée, la tombe était soigneusement fermée et scellée. A coup sûr, d’autres voleurs, qui pouvaient les avoir précédés, ne l’auraient pas refermée aussi hermétiquement après leur passage et, d’ailleurs, les scellés paraissaient fort anciens. Par la suite, le secret de l’emplacement du tombeau avait été perdu et une légende avait couru, selon laquelle la jeune et belle princesse Nefrat était sortie de sa tombe, tout de suite après sa mort, pour errer à jamais, fantôme gracieux et redoutable, à travers le monde des vivants.

   « Personnellement, je ne croyais pas à ces légendes, poétiques ou terribles, qui pourtant comme la prétendue malédiction de Toutankhamon, confèrent l’attrait du mystère aux recherches archéologiques. Ali, lui, devait être d’un tout autre avis, car plus nous avancions à travers la vallée rocheuse et aride, plus il montrait des signes d’inquiétude. A un moment donné, comme il cheminait en tête, il arrêta sa mule et se tourna vers moi avec une grimace de mécontentement peinte sur ses traits d’habitude si sereins.

   « - Ali pas aimer aller plus avant, dit-il. Lui sentir mauvaises choses.

 

Extrait 2

   Ce fut un bien étrange spectacle que celui qui s’offrit, deux heures plus tard, au professeur Clairembart et à Frank Reeves, attablés dans le hall de l’hôtel Alhambra. La porte s’ouvrit et un vieil Arabe, vêtu d’une robe crasseuse, fit son entrée en souriant. Derrière lui, une épave humaine se traînait. Une épave humaine incapable, ou presque, de poser un pied devant l’autre, et dans laquelle Clairembart et Reeves eurent bien de la peine à reconnaître le fringant Bob Morane, encore si vif et alerte le matin même.

   Quand l’étrange couple fut parvenu près de la table occupée par le vieux savant et Frank, Morane se laissa tomber lourdement dans un fauteuil.

   - J’ai marché toute la journée, dit-il d’une voix de boxeur à court de souffle, mais, au retour, j’ai eu tort de vouloir soutenir le train de ce vieux champion de marathon. Cela m’a achevé… Hello, garçon, un triple jus de citron, avec de l’eau, beaucoup de sucre et de la glace. Et en vitesse !...

   Quand Bob se fut désaltéré et eut un peu réparé ses forces par un apport massif de calories, Clairembart lui demanda en désignant le vieil Arabe qui se tenait, debout et souriant, à deux mètres de leur table :

   - Qui est-ce, le centenaire ?

   Morane releva la tête et une lueur d’intérêt se ralluma dans ses yeux éteints.

   - J’oubliais, dit-il, de vous présenter notre sauveur probable : mon vieil et cher ami Ben Ouafa, grand pêcheur et champion de footing.

   - Notre sauveur ? interrogea Reeves. Qu’est-ce que cela signifie ?...

   - Tout simplement qu’il connaît peut-être l’endroit où repose la galère, dit Bob avec une indifférence feinte.

   Il s’interrompit et cessa d’employer l’anglais, compris, dans une certaine mesure, par Ben Ouafa, pour dire en français, à l’adresse de Clairembart :

   - Je l’ai amené pour que vous lui tiriez les vers du nez, Professeur, car avec les rares mots composant mon vocabulaire arabe, je me sens en état d’infériorité manifeste. Prenez garde toutefois de ne pas lui révéler le but réel de notre mission… Si quelques billets verts suffisent à allumer la convoitise de mon vieil ami, que sera-ce si nous lui parlons d’or et de pierres précieuses…

   En quelques mots, Bob mit ses compagnons au courant de sa rencontre avec Ben Ouafa et des circonstances l’ayant amené à parler de la « pieuvre de roc » qui pouvait « tenir un bateau entre ses bras ».

 

 

Descriptif

Editions Marabout junior 21 des années 1960, état général assez bon, couverture souple, tranche et dos un peu marqués et un moyennement passés, pages jaunies, livre d’occasion broché format poche de 11,3x18,2 cm, 160 pages

Produits pouvant vous intéresser