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WALTERS Minette – Le sang du renard

Réf: pt-p12502
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Description

Titre originale « Fox evil » Minette Walters, 2002.

Traduit de l’anglais par Odile Demange

Extrait 1

   Après une vaine tentative pour joindre son avocat – le répondeur du cabinet informait les correspondants que tous les associés étaient en congé jusqu’au 2 janvier -, Dick Weldon serra les dents et composa le numéro de Shenstead Manor. Si quelqu’un pouvait avoir un homme de loi sous la main, c’était James Jolly-Renard. A en croire Prue, la femme de Dick, il risquait à tout instant de se faire arrêter.

   - Tu vas voir, répétait-elle, la police va bien être forcée d’intervenir. Ce n’est qu’une question de temps.

   Mais surtout, étant, avec lui, l’unique propriétaire dont le domaine jouxtât le Bois-Taillis, James serait mêlé à l’affaire tôt ou tard. Inutile de lanterner.

   Pourtant Dick n’avait pas grande envie de l’appeler.

   Les relations entre Shenstead Farm et le Manoir étaient inexistantes depuis que Prue avait rapporté à la police la querelle qu’elle avait surprise la nuit où Ailsa était morte. C’était la main du destin, disait-elle, qui avait voulu qu’elle soit le témoin auditif de cette scène. En l’espace de trois ans, elle n’avait pas éprouvé une seule fois le besoin d’aller promener les chiens dans le Bois-Taillis à la nuit tombée, alors pourquoi ce soir-là ? Elle était allée rendre visite à leur fille à Bournemouth et rentrait chez elle quand un des labradors s’était mis à geindre, à mi-chemin de la vallée. Quand elle était arrivée au niveau du Bois-Taillis, le remue-ménage à l’arrière du break était tel qu’en maugréant, elle s’était arrêtée sur le chemin boueux et avait lâché les deux chiens.

   Elle avait prévu un simple arrêt pipi, mais la chienne que sa vessie ne préoccupait plus, avait flairé une piste et filé dans le bois. N’ayant pas l’intention de la suivre dans le noir, Prue était retournée à la voiture prendre le sifflet à ultrasons, posé sur le tableau de bord. Au moment où elle se redressait, elle avait entendu des voix irritées s’élever quelque part, sur sa gauche. Elle avait d’abord supposé que le labrador avait fait des siennes puis elle avait reconnu la voix d’Ailsa Jolly-Renard et la curiosité l’avait dissuadée de sifflet la chienne.

   Les Jolly-Renard lui inspiraient une attitude ambigüe. Elle aurait bien voulu, par pur arrivisme, être une habituée du Manoir, pouvoir compter ses occupants au nombre de ses amis et lâcher négligemment leurs noms dans la conversation. Malheureusement, Dick et elle n’avaient été invités qu’une fois depuis leur arrivée à Shenstead trois ans plus tôt – pour un simple apéritif. Elle en était d’autant plus désappointée que toutes ses invitations à dîner à la ferme avaient été accueillies par un refus poli. Dick ne comprenait pas qu’elle fasse tant d’histoires.

 

Extrait 2  

   Eleanor se servit un copieux whisky pour se donner du courage avant d’appeler Prue. Elle savait que son amie serait contrariée d’apprendre qu’il n’y aurait pas d’avocat, pas de police, et pas de Bartlett. Ce n’était pas le moment d’importuner son mari en lui imposant d’importants frais de justice, et elle n’avait pas l’intention d’expliquer pourquoi à Prue. Il était déjà assez humiliant que Julian se soit entiché d’une fille de trente ans et quelques sans porter l’affaire sur la place publique.

   Ses relations avec Prue reposaient sur la confiance absolue qu’elles avaient l’une et l’autre dans la fidélité de leurs maris, dont elles prenaient un malin plaisir à critiquer les moindres travers. Dick était lent. Julian était assommant. Ils laissaient leurs femmes porter la culotte parce qu’ils étaient trop paresseux et trop médiocres pour prendre des décisions eux-mêmes. Ils étaient tellement nuls que si leurs femmes décidaient un jour de les plaquer, ils seraient complètement perdus, incapables de retomber sur leurs pieds. Ces diatribes étaient très amusantes quand on se trouvait en position de force. Elles l’étaient beaucoup moins avec une blonde en coulisses.

   Prue décrocha à la première sonnerie comme si elle attendait l’appel.

   - Jack ?

   Elle avait la voix tendue.

   - Non, c’est Ellie. Je viens de rentrer. Ça va ? Tu as l’air énervée.

   - Oh, c’est toi, bonjour. (Prue semblait faire un gros effort pour feindre l’enjouement). Oui, oui, ça va. Alors comment ça s’est passé ?

   - Pas très bien, j’en ai peur. La situation n’est pas du tout celle que tu m’avais décrite, dit Eleanor d’un ton légèrement accusateur. Ce ne sont pas simplement des routards qui se sont installés pour quelques jours, Prue. Ils sont décidés à s’incruster jusqu’à ce que quelqu’un leur présente un acte de propriété en bonne et due forme. Ils revendiquent ce terrain en vertu du principe d’appropriation par occupation.

   - Qu’est-ce que ça veut dire ?

   - Ils veulent le clôturer et bâtir… exactement ce que Dick et toi avez essayé de faire quand vous êtes arrivés ici. Si j’ai bien compris, le seul moyen de s’en débarrasser serait que Dick ou James apporte la preuve que le Bois-Taillis fait partie de leur propriété.

   - Mais nous n’avons aucune preuve. C’est bien pour ça que Dick a renoncé à le clôturer.      

 

 

Descriptif

Editions Pocket 12502 année 2007 ISBN 9782266151245, état général moyen, couverture souple, tranche et dos un peu marqués et passés, intérieur assez frais, tranches des pages moyennement salies, livre d’occasion broché format poche de 11,2x17,8 cm, 540 pages   

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