WILLOCKS Tim – Dog Lands

Réf: ra-stwdl
4,00 € TTC
 En stock
Ajouter au panier
Description

Traduit de l’anglais par Benjamin Legrand

Extrait 1

   Neuf mois plus tard, Furgul avait acquis sa taille adulte. Il était en bonne santé, fort, avec des muscles solides et il pouvait sauter par-dessus une barrière de plus d’un mètre vingt, sans élan et d’un seul bond. Mais il gardait cette capacité secrète. Il vivait toujours dans la Maisonnée avec le bouledogue, Churchill, et les deux grands – le gentil pêcheur et sa femme, dont il avait appris les noms : Gerry et Harriet. Il avait un endroit chaud et doux pour dormir, et deux grands bols de croquettes parfumées au poulet par jour. Il avait sa part de caresses et de tapes affectueuses, dont il devait admettre qu’elles étaient plutôt agréables. Et de temps en temps, il avait droit à des suppléments croustillants et à des restes spectaculairement goûteux des repas de Gerry et Harriet.

   En bref, il avait tout ce qu’un animal de compagnie aurait pu souhaiter. Pourtant, petit à petit, Furgul se rendait compte que pour obtenir des suppléments de la table des grands, l’âme devait apprendre à en payer le prix. Et jour après jour, il sentait son âme mourir au fond de lui.

   Lors de ses premiers jours dans la Maisonnée – après s’être remis des drogues que le véto lui avait administrées -, Furgul avait découvert qu’il lui fallait intégrer beaucoup de choses. Il se retrouvait dans un monde de règles. Règles qui n’avaient pas beaucoup de sens, ou pire semblaient totalement injustes. Ces règles étaient les suivantes :

   Ne fais pas ci ne fais pas ça.

   Ne va pas ici et ne va pas là-bas.

   Si tu as une impulsion, réprime-la.

   Si tu veux quelque chose, tu ne peux pas l’avoir.

   Reste tranquille.

   Ne dérange pas les grands quand ils regardent la boite-à-bruits.

   Ne te lèche pas le bas-ventre devant la maîtresse.

   Et même si les grands font quelque chose, cela ne signifie pas que tu peux faire de même.

 

Extrait 2  

   Le camion fonçait et il prit encore plusieurs virages violents. Les autres chiens commençaient à trembler de trouille, même Skyver, mais Furgul avait une drôle de sensation. Il ne savait pas pourquoi, mais il était euphotique. Le fourgon freina dans un grand crissement de pneu. Les piégeurs sautèrent hors de la cabine et ils ne souriaient plus.

   Dehors, au-delà des portes, Furgul entendait le bruit d’un chien qui grognait. C’était un rugissement comme il n’en avait jamais entendu – défiant, enragé et fier. Cela lui faisait dresser le poil sur l’échine, mais pas de peur. Cela faisait battre son cœur plus vite dans sa poitrine, et sa queue se dressait haut en l’air. Le rugissement était sauvage, et pourtant il le faisait frissonner de joie. C’était un son tel que pourrait émettre le dernier chien libre du monde.

   Tess se recroquevilla dans sa cage. Zinni était dévorée de curiosité. Skyver s’aplatit sur le sol le plus qu’il pouvait, comme un tas de chats morts de lâcheté.

   En même temps que ces rugissements terribles, Furgul entendait les cris terrifiés des piégeurs. Des sirènes hululaient. Des flashs de lumière bleutée clignotaient sur les parois intérieures du fourgon. On aurait dit qu’une bataille se livrait. Puis les rugissements féroces s’éteignirent et furent remplacés par un grognement grave, monstrueux ? Quelque chose vint cogner les portes du fourgon et un piégeur hurla, à l’agonie. Il y eut ensuite des bruissements, des cris et des grognements. Puis encore davantage de cris et de hurlements de douleur.

 

Descriptif

Editions Syros de 2012 ISBN 9782748511796, état général moyen, couverture souple, tranche et dos moyennement marqués et passés, intérieur assez frais, livre d’occasion broché grand format de 15,3x22,2 cm, 348 pages   

Produits pouvant vous intéresser