Tallandier

ANDRE Alix – Les cent chevaux du roi

Réf: f-crtaaccr
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Description

Extrait
 
   Je ne me souviens pas du moment précis où ces mots : « Château de Mauvent » me frappèrent. Du reste, me frappèrent-ils ? Mon regard, plutôt, les effleura au passage, mais ils ne marquèrent pas mon esprit. Ainsi, depuis le matin de ce même jour, tout ce qui faisait partie de ma route : les prés, les arbres, les rivières, les champs et les maisons, courait à ma rencontre et disparaissait derrière moi sans que je lui accorde la moindre attention.
   Par les vitres baissées des portières, le vent fouettait mon visage et sifflait à mes oreilles. Sa force m’eût révélé la vitesse de ma course si je n’avais tout de même, parfois, consulté le compteur. Cent… Cent dix… allure difficile à maintenir dans le pays que je traversais en ce moment – le centre de la France. Mais je ne me rendais guère compte du danger. Cent dix, ce n’était pas assez… pas assez pour fuir mon âme, mon bonheur, ma raison de vivre ; pour mettre, entre eux et moi, plus de kilomètres, toujours plus !
   J’avais pris ma décision de départ la veille, et en quelques secondes. Aussitôt informé, mon père avait usé, pour m’en détourner, des meilleurs arguments que la sagesse et la tendresse, réunies peuvent trouver. Sans grand espoir, du reste. Il me connaît trop. En vingt ans d’existence je lui ai donné peu d’occasion de douter de mon orgueil et de ma volonté.
   Et pourtant, étrange contradiction, n’était-ce pas la crainte de les voir faiblir, cet orgueil et cette volonté, qui me poussait, aujourd’hui, m’emportait, à travers la France, à tombeau ouvert ? Patrice ! O Patrice ! Je vous aimais donc tant que cela !

Editions Le Cercle romanesque Librairie Jules Tallandier année 1971, état général correct, couverture rigide, tranche et dos un peu passés et marqués, pages jaunies, livre relié moyen format de 12,6x18,3 cm, 238 pages

 

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