Tallandier

ANNE-MARIEL – Pourvu qu’il m’aime

Réf: rc-tcrampa
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Description

Extraits

1/   M. et Mme Destremont achevaient leur déjeuner en silence, ils ne s’entretenaient jamais que de sujets d’une déconcertante banalité.

   Leur fortune, sans cesse croissante, leur donnait une sorte de complexe. Méfiants l’un de l’autre, ils redoutaient de laisser percer, devant leurs domestiques, par un mot maladroit, la prospérité de leur situation.

   D’abord, parce qu’il est inutile de créer l’envie chez les subalternes, ensuite parce qu’ils craignaient les demandes d’augmentations de leur personnel. Aussi, durant les repas, les propos échangés étaient d’une si affligeante indigence que souvent Edmond disait à Maria :

   - Si l’on ne le savait pas, on ne croirait jamais que Monsieur est sorti premier de l’Ecole des mines. Avec Madame, il n’a pas plus de conversations que Sébastien…

   Sébastien était le portier, un homme ronchonnant, qui parlait par ellipses et passait pour simple d’esprit auprès des autres serviteurs.

   Le déjeuner achevé, beaucoup plus tard que de coutume, car l’accueil fait à Marie-Claude avait bouleversé l’horaire du service, il était presque trois heures lorsque l’industriel et sa femme se retrouvèrent, seuls dans le petit salon où Edmond avait servi le café. Albine Destremont fit alors part à son mari des inquiétudes qui la taraudaient depuis quelque temps :

   - Sais-tu, Charles, que Marie-Thérèse de Brévent m’a téléphoné ce matin pour me dire que Thierry a encore été vu hier soir à l’Elysée Matignon en compagnie d’Elsa Marny ?

   - C’est une belle fille, remarqua Charles Destremont.

   Sa femme sursauta, son visage s’empourpra d’indignation :

   - Voilà tout ce que tu trouves à dire…

   - Qu’est-ce que tu veux que je dise ?...

 

2/   Jackie et Marie-Claude s’installèrent à une table sur la terrasse. Là, devant deux Martini, elles bavardèrent, ressuscitant le passé.

   « Il est curieux comme, avec le recul, les années enfuies contiennent de mélancolie », se disait Marie-Claude, qui regrettait soudain les camarades du lycée. Tous ceux que la vie avait impitoyablement chassés de sa route. Jackie elle-même lui parut différente. La distance creuse des fissures dans les amitiés les plus solides.

   Lorsque, un peu plus tard, elles se séparèrent, elles se promirent de se retrouver bientôt. Paroles toutes en surface, ni l’une ni l’autre n’était dupe, les voies qu’elles suivaient étaient trop différentes.

   A une heure moins dix, Marie-Claude pénétrait à l’hôtel George-V. Doris l’attendait dans le hall.

   Elle lui déclara :

   - Nous déjeunons toutes les deux seules, maman est à l’institut de beauté. Nous allons en profiter pour nous rendre dans un petit restaurant chinois que l’on m’a indiqué. Il est au Quartier latin et il est paraît-il merveilleux.

 

Descriptif

Editions Tallandier Le Cercle romanesque de 1960, Assez Bon état général, couverture rigide, tranche et dos un peu passés et marqués, pages jaunies, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion relié format poche de 11,7x18,3 cm, 254 pages

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