Extraits

1/   Ssecem rit pour décontracter son ami.

   - Mais nous n’en sommes pas là, heureusement ! Je vais faire chercher ce… commanditaire et le contacter. En attendant, tu restes ici.

   Aimlin comprenait clairement que l’incident était sérieux, mais il n’arrivait pas à l’accepter, pas sous cette forme, il avait tant cru à une erreur que Ssecem eût arrangée dans la seconde.

   - C’est peut-être une… une bévue d’un de tes… d’un type qui travaille pour toi et… et ne m’a pas reconnu.

   - Tu es l’Intouchable, Aimlin. Tous mes… tous les types qui travaillent avec moi savent exactement ce que cela signifie.

   Rien qu’à l’entendre, il n’était pas possible de se méprendre sur les horreurs qu’il ferait subir au contrevenant.

   - Et cela ne se serait pas passé ainsi. De plus…

   La phrase resta en suspens.

   - De plus ?

   - Je ne veux pas savoir ce que tu penses de moi, mon ami, mais je ne suis pas le parrain d’une mafia planétaire. Je suis le… le médiateur d’une communauté de lésés et de parias qui survit d’expédients. Cela n’exclut pas le meurtre, parfois, mais… et merde ! Ce n’est pas à moi de parler de déontologie criminelle !

   Aimlin aimait encore moins le mot déontologie que le mot criminelle, mais il prêtait leur association à l’usage exclusif de l’un ou de l’autre, sachant que, sous bien des aspects, ils étaient indissociables.

   - Beurk, dit-il (c’était une rengaine). Et il ajouta : Merci.

   - ta chambre est prête, comme d’habitude.

   - merci.

   C’était écœurant de devoir autant et toujours à quelqu’un qui ne vous avait jamais rien demandé.

2/   Ils avaient fui par des trappes qui ouvraient sur le sous-sol de la boite, puis d’autres trappes ouvrant sur d’autres niveaux encore plus enfoncés sous la ville, et d’autres encore donnant sur des réseaux de chauffage, d’égouts et de conduites d’eau. C’était bien préparé, cela allait vite. Les groupes se séparaient à chaque croisement, deux Maraudes ouvrant et fermant chaque colonne de leurs torches halogènes. Les échanges de paroles étaient rares, les hésitations n’existaient pas.

   - Ils peuvent s’accrocher avec leurs détecteurs thermiques, s’esclaffa Ssecem.

   - pourquoi l’as-tu tué ? répliqua Aimlin. Il était dans les pommes, il ne pouvait plus nuire.

   Ils étaient à la tête d’une petite troupe : deux Maraudes, le Falien, le Koo-sa et la femme chauve, l’Encapuchonné, un couple à l’origine indéterminable mais probablement Confed et une douzaine d’Ignellains, des provinciaux. Aimlin n’avait aucune idée de l’endroit où ils étaient, par rapport à la ville, mais ces galeries avaient été celles d’un sub à une époque fort lointaine, la travée au milieu et le rail deltaïque accusaient au moins le millénaire.

3/   Résumé

   « Tous ceux qui le connaissaient évoquaient Genesis comme un ordinateur doué d’une conscience intelligente, mais les Taj Ramanes savaient que rien n’était plus inexact. (…) Genesis n’était pas une machine et encore moins un outil informatique, Genesis était vivant, c’était l’organisme le plus complexe de la galaxie. »

   Dans cette galaxie grouillante d’Etats et de communautés aux intérêts si divergents, Genesis, la créature-monde, essaie de fédérer l’humanité sous la bannière du Daym. Pour seul outils, il dispose de l’Histrion, dont l’unique fonction est de jouer les trouble-fête. Et pour l’Histrion, il a choisi un/une sexomorphe, individualiste farouche, qui déteste le pouvoir et n’a pas été consulté€ sur ce rôle qu’on veut lui voir tenir…    

Descriptif

Editions J’ai lu S-F 3526 année 1994 ISBN 2277235261, état général Moyen, couverture souple, tranche et dos moyennement passés et marqués, intérieur jauni, tranches des pages moyennement salies, livre d’occasion broché format poche de 11,3x16,3 cm, 382 pages