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BORDONOVE Georges – Charles V le Sage

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Description

Les rois qui ont fait la France – Les Valois

Extrait

1/   Dès que son père fut mort, Jean regagna Vincennes en toute hâte pour assumer le pouvoir. Il n’était que le second roi Valois et la précaution s’imposait eu égard au climat politique. Son premier acte fut de promulguer une ordonnance sur l’affaiblissement des monnaies. Il fallait trouver de l’argent pour financer les dépenses du sacre. Ni les difficultés de trésoreries, ni les ravages de la peste noire dans le royaume, ni les effets sur l’économie (une redoutable crise de main-d’œuvre sévissait dans l’agriculture) ne retinrent le nouveau roi d’étaler sa magnificence. La cérémonie eut lieu à Reims le 25 septembre 1350. Elle fut, au dire des témoins, encore plus grandiose que le sacre de Philippe VI. Après son couronnement, Jean II conféra la chevalerie au dauphin Charles (devenu le second personnage du royaume en sa qualité d’héritier présomptif), à son frère le comte de Poitiers, à Charles d’Alençon (fils du comte tué à Crécy) et à d’autres jeunes seigneurs de la Cour. Le nouveau roi était de trente et un an. Il avait une certaine expérience des affaires. On a vu que son père lui avait confié plusieurs missions importantes. Jean l’avait servi avec un loyalisme exemplaire, d’où l’on peut déduire qu’il existait une entente réelle entre les deux princes. La clémence qu’il montra à l’occasion de son avènement, laissa bien augurer de son règne, mais elle abusa quelque peu la noblesse sur son caractère. En effet, il libéra de leur prison les fils de Robert d’Artois. Cependant, les fêtes du couronnement étaient à peine achevées, qu’il manifesta une cruauté qui stupéfia l’opinion. Le connétable Raoul de Guines avait été pris par les Anglais en 1346. Edouard III l’autorisa à revenir en France pour réunir les 60 000 écus de sa rançon. En cas de non-paiement, le connétable devait retourner en Angleterre ou céder à Edouard le château de Guines proche de Calais. Raoul était un brillant chevalier, connu pour sa courtoisie. Il se présenta à la cour de Jean II, lequel, dès qu’il aperçut son connétable, lui dit :

   - Comte de Guines, suivez-moi. J’ai à vous parler.

   L’autre sans défiance et se croyant toujours aimé du roi répondit :

   - Volontiers, monseigneur.

   Jean l’emmena dans une chambre et lui montra une lettre :

   - Comte de Guines, vîtes-vous cette lettre ailleurs qu’ici ?

   Le connétable se troubla, pâlit.

   - Ah ! Mauvais traitre, s’écria le roi, vous avez méritez la mort ! Je n’y faillirai pas, par l’âme de mon père !

 

2/   Résumé

   Petit-fils de Philippe VI de Valois, le vaincu de Crécy, fils de Jean le Bon, le vaincu de Poitiers, Charles V assuma la régence pendant la captivité de son père.

   Au cours de cette période tragique, il sut faire front aux Anglais, aux Navarrais, à la commune insurrectionnelle suscitée par Etienne Marcel, aux routiers des Grandes Compagnies.

   Devenu roi, il parvint avec l’aide de Du Guesclin, à reconquérir la totalité des provinces cédées par le traité de Brétigny.

   Pragmatique, méfiant, habile diplomate, il démontra tout au long de son règne, en dépit d’une santé chancelante, la supériorité de l’intelligence sur la force.

   Son surnom de Sage a deux significations : il atteste sa modération et suggère qu’il fut exceptionnellement instruit pour son époque, presque savant. A ce résistant, à ce restaurateur, s’applique, plus qu’à n’importe quel autre de nos rois, la maxime : »Le courage est la lumière de l’adversité. »

 

Descriptif

Editions France Loisirs Les rois qui ont fait la France année 1988 ISBN 2724239237, Bon Etat général, jaquette, couverture rigide, tranche et dos légèrement passés et marqués, intérieur frais, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion relié grand format de 16,3x24,8 cm, 320 pages

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