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BOYLL Randall – Monssstre

Réf: fh--pt9082
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Description

Titre original « Mongster » Randall Boyll, 1991.

Traduit de l’américain par Claude Califano

Extrait 1

   Il était huit heures, et une heure et demie s’était écoulée depuis la bagarre sur le parking. Les flics avaient finalement séparé Frank et le belliqueux infirmier, et les avaient mis au courant des peines qu’ils encouraient pour leur conduite. L’infirmier avait nié être le propriétaire du Colt 45, et il avait accusé Frank de l’en avoir menacé. A grands cris, Frank avait prétendu le contraire. La grosse infirmière s’était pointée à son tour et avait demandé à ce qu’on ramène Arnold dans sa chambre, mais Frank, en tant que responsable légal de l’enfant, en avait décidé autrement et l’avait embarqué avec lui. Les flics étaient repartis en hochant la tête, surtout soucieux de ne pas aggraver l’affaire.

   Arnold n’avait encore rien raconté à personne. Il commençait à comprendre qu’en l’occurrence, il valait mieux tenir sa langue. De plus, il s’agissait d’un vrai secret. Un secret concernant un trésor enterré quelque part, pour être plus précis.

   « Quand tu vas savoir ce qui s’est passé… chuchota-t-il à l’intention de sa sœur.

   - Maman a dit qu’il fallait que tu dormes. » dit-elle en s’approchant quand même.

   Elle mordit dans son cookie. Le pyjama qu’elle portait avait autrefois appartenu à Arnold, et il se souvenait très bien des petits voiliers bleus et verts qui voguaient sur les poches. L’école ne commencerait pas avant neuf heures, et Melissa ne semblait pas pressée de se préparer. Pas mal de choses s’étaient passées depuis la veille au soir. Arnold ne pouvait qu’imaginer la scène qui s’était déroulée dans la petite maison quand Frank s’était réveillé de son coma éthylique post-oignon et avait découvert qu’Arnold était à l’hôpital. Par miracle, Karen ne s’était pas trouvée là. Elle savait très bien ce qu’elle risquait en emmenant Arnold se faire soigner. Cela n’avait d’ailleurs pas servi à grand-chose : on lui avait mis un bras dans le plâtre et un turban autour du crâne, et Karen avait récolté un coup de poing. Et Arnold était maintenant de retour à la maison, exactement comme Frank le voulait.

 

Extrait 2

   Arnold s’arrêta à côté de la batteuse à grains, observant la silhouette sombre du zombie qu’il avait personnellement créé, une créature couverte de boue, comme l’était Arnold lui-même, qui progressait lourdement dans la clarté de la lune, laissant derrière lui les spectres de la rangée d’ormes qui bordait le chemin. Son ombre, une authentique ombre zombie, ne le quittait pas d’une semelle. Pourquoi avait-il (Norman) essayé de la (Arnold) tuer ? Pourquoi diable un zombie voudrait-il s’en prendre précisément à l’être humain qui l’a ressuscité d’entre les morts, hein pourquoi ?

   Puis comme si une image spectrale venait d’entrer latéralement dans son champ de vision, Arnold vit Atkinson couché dans ses draps d’hôpital frais et craquants, en train de griffer l’air autour de lui et de s’asphyxier peu à peu, ses poumons racornis ne parvenant même plus à aspirer leur dernière goulée d’air.

   Isis ki Osirus. Ne prononce ces mots que lorsque tu en auras vraiment besoin.  

   Mais bien sûr. Le truc, le hic, le double sens. On te donne trois vœux, mon pote, et sur les trois, il y en a deux de trop. Il faut savoir ne pas abuser. Demande donc à n’importe quel junkie qui s’était juré de se fixer une fois, pour voir, une seule fois, juste une fois pour voir l’effet que ça fait. Pose-lui la même question dix ans de zone plus tard, quand il a eu le temps de vendre son âme au diable et que tu le retrouves en train de crever la gueule ouverte dans un caniveau au sud de Times Square, dans l’un de ces quartiers où les rats se régalent des oreilles des clodos et des yeux des junkies qu’ils viennent ronger pendant leur sommeil. Tu peux t’amuser mon pote, mais faut pas abuser.

   Beurk. Le froid fit frissonner Arnold. Norman Parker le concernait plus. Toute tentative de rapprochement ne ferait que mener au désastre. Et de toute façon, il était déjà presque arrivé au bout du chemin, là où passait la US 40 qui l’amènerait où bon lui semblait.

 

Descriptif

Editions Pocket Thriller 14490 année 2011 ISBN 9782266207003, état général correct, couverture souple, tranche et dos moyennement marqués et légèrement passés, intérieur assez frais, livre d’occasion broché format poche de 11,2x17,8 cm, 354 pages   

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