Le livre de poche

BUZZATI Dino – Un amour

Réf: re-ldp2147
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Description

Traduit de l’italien par Michel BREITMAN

Extrait

1/   Qui était-elle ? Où allait-elle ? Qu’espérait-elle ? pourquoi faisait-elle cette vie ? Une fillette aussi fraîche, aussi vive, tellement authentique. Si elle était née dans une famille comme la sienne, celle d’Antoine, serait-elle jamais venue là, chez Ermelina ? Quelle enfance trahie traînait-elle derrière elle ? Ou bien n’était-ce qu’un désir effréné de liberté, de révolte, un désir de belles robes, l’envie rageuse de s’humilier, de s’abaisser, de se perdre, de se vendre, d’abandonner son corps à des corps inconnus, la volupté de la chute ?

   Tout en se rhabillant, dans cet état d’esprit particulier, tranquille et mélancolique qui suit l’épanchement des sens, Antonio souleva le petit rideau de mousseline qui cachait la fenêtre. Et il vit au-dehors.

   Il ne pensait pas se trouver tellement haut. En face, il y avait une maison de la même taille, peut-être davantage. Mais à droite de cette maison s’ouvrait un passage par où le regard pouvait planer sur une perspective infinie de terrasses et de toits. Surtout de toits, noirs, cachant des milliers de greniers, là-bas.

   Là-bas, c’était le Milan d’où venait Laïde. Les maisons garnies de balcons sentant le chat, les vases emplis de fleurs fanées et de caleçons suspendus à la fenêtre et la voix d’une jeune fille qui chante avec abandon et l’horrible dispute entre elle et lui en des termes qu’il serait honteux de rapporter, le soleil bat sur le jardin de l’hôtel particulier réchauffant un peu les murs jaunâtres où s’inscrit encore un blason de pierre…

 

2/   résumé

   Il arrive parfois qu’une silhouette à peine entrevue laisse dans la mémoire une empreinte vive. Plus sensible qu’un autre à la beauté et à l’équilibre des formes de par son métier (il est architecte), Antonio Dorigo a remarqué ainsi dans une rue de Milan une jeune fille en qui son imagination se plaît à voir incarné le symbole éternel du peuple Italien. Ce souvenir gracieux revient s’imposer avec force quand il rencontre pour la première fois la petite call-girl Laïde chez Mme Ermelina. Il n’en faut pas plus pour que naisse un « sentiment d’attirance et d’attachement » qui est la définition même de l’amour.

   Dorigo est long à mettre un nom sur sa rongeante impatience de revoir Laïde, de connaître ses antécédents ou ses faits et gestes. Son instinct lui dicte qu’elle ment, le gruge et se moque de lui, mais il reste sourd au bon sens. Qu’attend-il de cette gamine vénale et froide sinon qu’il ne pourra jamais obtenir ? Il lui faudra deux années d’enfer pour s’en rendre compte et s’avouer qu’il a perdu la bataille. Mais n’est-ce pas cela même qui a donné un sens à sa vie ?

   A travers l’aventure poignante de Dorigo, Dino Buzzati pose à nouveau l’interrogation passionnée qui résonnait déjà dans son autre roman justement célèbre, Le Désert des tartares : comment vivre sans absolu ?      

 

Descriptif

Editions Le Livre de poche 2147 année 1967, état général correct, couverture souple, tranche et dos marqués et passés, pages jaunies, tranches des pages moyennement salies, livre d’occasion broché format poche de 11,2x16,7 cm, 384 pages

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