Le livre de poche

CANIN Ethan – America, America

Réf: re-ldp32222
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Description

Titre original » America America « Ethan Canin, 2008

Traduit de l’américain par Céline SCHWALLER

Extraits

1/   Ce dimanche matin-là, alors que je lavais le Massey-Ferguson dans le grand garage, une Corvair jaune rouillée s’arrêta derrière moi et un homme tenta de s’en extirper avec difficulté. Il dut coincer sa cigarette entre ses lèvres et s’appuyer des deux mains sur la portière pour libérer ses jambes du siège du conducteur, mais ensuite, sans se retourner pour me regarder, il lança ses clés derrière lui par-dessus le toit juste entre mes mains.

   Lorsqu’il finit par se lever, je vis à quel point il était gros.

   « Bonjour, monsieur. »

   Il s’arrêta et regarda derrière lui d’un air théâtral, comme si je venais de parler à quelqu’un d’autre. Il contourna la voiture en boitillant pour venir se poster à côté de moi, ajustant sa chemise mouillée de sueur. Il se pencha en avant pour tirer sur sa cigarette.

   Je passais mon éponge sur le coffre boueux du Ferguson.

   « Que puis-je pour vous, monsieur ? »

   Il promena à nouveau un regard théâtral autour de lui.

   « Tu sais qui je suis ?

   - Non, monsieur.

   - Alors, c’est pour ça que tu m’appelles « monsieur ».

   - Pardon ?

   Il se pencha en avant et m’examina.

   « Tu ne t’en rends même pas comte, hein ? Incroyable ! » il se redressa. « Je suis le barreau au bas de l’échelle, mon garçon. » Il coinça à nouveau la cigarette entre ses lèvres et me tendit la main. « Glenn Burrant. Du Buffalo Courier-Express. Je couvre la politique.

   - Corey Sifter. Je donne un coup de main à Aberdeen West.

 

2/   Ma confiance à propos de Dunleavy s’avéra de courte durée. En fait, lorsque nous arrivâmes à la gare routière d’Islington, elle s’était envolée ; et ce n’était même plus un souvenir quand on vint me chercher deux heures plus tard à l’arrêt du Greyhound à Highton avec le break de l’école, un engin sombre orné de panneaux de bois et conduit par une espèce de jardinier s’exprimant avec ce que je pris pour l’accent anglais. A ce moment-là, je me sentais terriblement mal.

   J’avais entamé ma descente vers cet état d’introversion qui allait me freiner pendant les deux années suivantes – en fait les six années suivantes -, une appréhension inhibante qui s’empara de moi au moment où je posai le pied dans les couloirs en pierre de taille particulièrement sonores de cette école. Durant toute ma première année, que je viendrais bientôt à considérer comme ma période d’imposture, elle allait s’exprimer sous la forme d’une hésitation qui s’emparait de moi chaque fois que je prenais la parole ou simplement que je bougeais en présence de mes camarades de classe. Elle ne relâchait son emprise que lorsque j’étais sur le terrain de foot – je découvris que j’étais l’un des meilleurs joueurs de l’école – ou lorsque je rentrais chez moi pour les grandes vacances, au moment où je descendais du car à Islington en décembre et en mai, son poids quittait mes épaules, comme un manteau que je ne sentais plus.

 

3/   Résumé

   Début des années 1970. Corey Sifter, issu d’une famille ouvrière de l’Etat de New York, devient assistant dans le somptueux domaine d’une puissante famille, les Metarey. Grâce à leur générosité, il poursuit ses études dans une école privée et, loin de ses modestes origines, participe à la campagne présidentielle du sénateur de New York, Henry Bonwiller.

   Mais Corey se retrouve vite mêlé au scandale qui éclabousse le politicien. Trente ans plus tard, alors que le sénateur est mort, Corey revient sur sa jeunesse. Confronté à la réalité du monde politique, il découvre la vanité et le vice que cache le rêve américain.

 

Descriptif

Editions Le Livre de poche 32222 année 2011 ISBN 9782253156703, Bon état général, couverture souple, tranche et dos légèrement passés et marqués, intérieur frais, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché format poche de 11,2x17,8 cm, 608 pages

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