Fleuve Noir

CAROFF André – Le banquet des espions

Réf: esp-fne734
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Description

Extraits

1/   Au Crillon, Paul et Natacha fumaient maintenant une cigarette en regardant le plafond.

   - En réalité, disait la jeune femme, ce n’est pas vraiment une mission, n’est-ce pas ?

   Il faisait chaud. Elle était nue. Bonder posa la main sur son ventre plat.

   - Non, dit-il, ce n’est pas une mission. Personne n’a volé les plans d’une arme secrète, personne n’a trahi, et nous n’avons pas le moindre petit savant atomiste à faire passer de l’Est à l’Ouest… Si tout le monde restait tranquille, ce séjour à Paris pourrait se transformer en vacances.

   Natacha prit la main de Bonder, la fit glisser sur sa poitrine ferme.

   - Qui peut avoir intérêt à semer le désordre ?

   - Théoriquement, fit Bonder, aucun des SR en présence ne devrait souhaiter que les choses s’enveniment avant la fin de la conférence.

   - Les Chinois ?

   - Je n’y crois pas. Ce sont eux qui ont proposé le rassemblement anticipé des délégués parce que le père Mao commence à fatiguer leurs nerfs. Si le Lien Lo Pou ne voulait pas entrer dans une ère de négociation, pourquoi serait-il venu ?

   Natacha l’embrassa tendrement et dit, l’esprit ailleurs :

   - A moins que le colonel Walcott n’ait pas tout dit ?

   Bonder eut un rire silencieux.

   - Je me suis déjà posé la question, avoua-t-il. Walcott est assez vicieux pour manigancer une sombre combinaison. Il peut nous obliger à manœuvrer à sa guise, mais, compte tenu des circonstances, je ne comprends pas le but final de l’opération.

   Natacha roula sur le côté, écrasa son mégot dans le cendrier, et dit :

   - Pendant la dernière semaine de mon stage au « salon » de Langley, j’ai beaucoup entendu parler de GEEI…

   Bonder se mit sur un coude. Natacha le dévisagea. Il dit :

   - Que vient faire le Groupement d’Espionnage Economique International dans cette histoire ?

   - Je l’ignore. Je sais simplement qu’il en sera encore question pendant la conférence, et que la section 2 de la CIA va entreprendre une action d’envergure contre cette organisation.

 

2 /   Au téléphone, Walcott avait une voix de canard amoureux :  

   - Je ne savais rien du tout, Paul ! Evidemment, je n’ignorais pas que quelque chose pouvait se produire, mais…

   Il mentait effrontément. Bonder le laissa parler, profita d’une reprise de respiration pour placer :

   - Tanaka, Herter, Martin, c’était de la figuration ?

   Walcott hésitait. Ce n’était pas dans sa manière.

   - Ecoutez, mon colonel, dit Bonder qui savait que Walcott n’aimait pas ce titre, ici c’est la foire d’empoigne. Le GEEI vient de nous lancer un ultimatum. Si nous ne lui déclarons pas notre neutralité, il y aura beaucoup d’arrêts du cœur et quelques ruptures du système sanguin ! Cela, vous le saviez !

   - Okay ! Fermez-la ! Je vous rappelle dans deux minutes.

   Walcott raccrocha férocement et Bonder reposa le combiné sur son support. Il téléphonait depuis l’appartement de la rue de la Faisanderie mais, apparemment, Walcott craignait des oreilles indiscrètes. Dans son bureau de Langley ! Démoralisant !

   Bonder, Natacha et Tanaka ne pipèrent mot. L’inquiétude très perceptible du Vieux le contaminait. La pendule marquait 2 heures du matin. Paris était silencieux. Après avoir expédié « le découpé » à Nice, Herter et Martin se reposaient dans des chambres voisines, l’esprit en paix. Pourquoi s’en faire ? Le GEEI n’avait-il pas déclaré qu’il ne s’attaquerait pas aux représentants des USA avant le banquet du 14 au soir ?

   A la suite de la fusillade de Neuilly, c’était un assez surprenant revirement !

   Le téléphone sonna et Bonder décrocha.

   - PB 444 ? s’enquit une voix féminine.

   - C’est moi, confirma Bonder.

   Son anxiété venait de monter d’un degré. Pour que Walcott descende au salon de la section 6, il fallait qu’il fût atteint d’espionnite aigüe.

   - Ne quittez pas, 444, je passe en réservée.

   Natacha et Tanaka, qui écoutaient grâce à l’ampli-transistorisé, échangèrent un regard glacé. Jamais Walcott n’avait usé de telles précautions.

   - Paul ?

   La voix de Walcott ne canardait plus. La ligne directe, branchée en réservée, donnait l’impression qu’il se trouvait dans la pièce.

   - Allez-y dit Bonder avec un début d’énervement, confiez votre gros secret !

 

Descriptif

Editions Fleuve Noir Espionnage 734 année 1969, état général moyen, couverture souple, tranche et dos moyennement marqués et passés, pages jaunies, tranches des pages moyennement salies, livre d’occasion broché format poche de 11,3x17,7 cm, 256 pages

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