Le livre de poche

CHRISTIE Agatha – Dix petits nègres

Réf: pt-ldp954
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Description

Traduit de l’anglais par Louis POSTIF

Extrait

1/   Véra suivit Mme Rogers au haut de l’escalier. La domestique ouvrit une porte au fond d’un couloir et la jeune fille entra dans une ravissante chambre à coucher dont une des larges baies donnait sur la mer et l’autre à l’est. Véra Claythorne poussa une exclamation de joie.

   « J’espère qu’il ne vous manque rien, miss ? » lui disait Mme Rogers.

   Véra jeta un coup d’œil autour d’elle. Ses bagages étaient là, tout déballés. Dans un coin de la pièce, une porte était ouverte sur une salle de bains aux carreaux bleu pâle.

   « Non ! je n’ai besoin de rien. Merci.

   - Si vous désirez quelque chose, vous n’aurez qu’à sonner, miss. »

   Mme Rogers s’exprimait d’une voix plate et monotone, avec un brin de curiosité. Véra examina cette femme au teint blême. Un vrai fantôme ! D’allure tout à fait correcte, avec des cheveux tirés en arrière et sa robe noire. Ses yeux pâles et mobiles ne cessaient de regarder à droite et à gauche.

   « On dirait, ma foi, que cette femme a peur de son ombre », pensa Véra.

   C’était bien cela. Mme Rogers semblait en proie à une mortelle frayeur.

   Un léger frisson parcourut le dos de la jeune fille. De quoi donc cette malheureuse pouvait-elle avoir peur ?

   Elle dit, aimable :

   « Je suis la nouvelle secrétaire de Mme Owen. Vous devez être certainement au courant ? »

   « Non, miss, je ne sais rien. On m’a simplement remis une liste des messiers et des dames avec les chambres réservées à chacun. »

 

2/   Le coup fut si inattendu que tout le monde demeura stupéfait. Les spectateurs, figés sur place, regardèrent le corps écroulé à terre.

   Enfin, le docteur Armstrong bondit de son siège et s’agenouilla près du jeune homme. Il lui souleva la et ouvrit de grands yeux étonnés.

   D’une voix que la frayeur rendait méconnaissable, il murmura :

   « Mon Dieu ! Il est mort ! »

   Tout d’abord, les autres ne comprirent pas.

   Mort ? Mort ? Ce jeune dieu nordique, débordait de santé et dans la plénitude de sa force, avait été foudroyé en un clin d’œil. Que diable, on ne meurt pas ainsi à cet âge ! L’absorption d’un simple whisky ne saurait avoir raison d’un gaillard de cette trempe !

   Non, vraiment, personne ne pouvait l’admettre.

   Le docteur Armstrong examina le visage du mort et flaira les lèvres bleuies et tordues dans un rictus. Puis il prit le verre où avait bu Anthony Marston.

   Le général Macarthur s’exclama :

   « Mort ? est-ce possible que ce jeune homme se soit étouffé ? »

   Le médecin répliqua :

   « Appelez cela étouffé si vous voulez. Une chose est sûre ! Il a succombé à l’asphyxie. »

 

3/   Dehors sur la terrasse, Philip Lombard disait :

   « Quant à ce canot automobile… »

   Blore regarda son interlocuteur, hocha la tête et dit :

   « Je devine votre pensée, monsieur Lombard. Je me suis posé la même question. Le canot automobile devrait être ici voilà au moins deux heures. Or, il n’est pas encore arrivé. Pourquoi ?

   - Vous y voyez une explication ? demanda Lombard.

   - Ce n’est pas un accident. Voilà ce que je pense. Tout cela fait partie de la mise en scène. Dans cette affaire, tout se tient.

   - Alors, selon vous, le bateau ne viendra pas ? », dit Lombard.

   Derrière lui une voix… Une voix impatiente disait :

   « Le canot automobile ne vient pas. »

   Blore tourna légèrement ses épaules carrées et aperçut celui qui venait de proférer cette dernière phrase.

   « Alors, mon général, vous aussi vous doutez qu’il vienne ? »

 

Descriptif

Editions Le Livre de poche 954 année 1982 ISBN 2253003964, Etat général Moyen, couverture souple, tranche et dos un peu passés et marqués, pages jaunies, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché format poche de 11,2x16,8 cm, 320 pages

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