Fleuve Noir

CONTY Jean-Pierre – Mr Suzuki fait la part du feu

Réf: esp- fne391
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Description

Extraits

1/   Mr Suzuki ne se sentait nullement l’âme d’un touriste. Les plaisirs du « Hambourg by night » ne le tentaient guère. La légende du Sankt Pauli et de la Reeperbahn qui alimente les rêveries des petits bourgeois fédéraux et des marins du monde entier laissait son esprit parfaitement en repos. Celui qui a connu les rues chaudes de Tokyo est vacciné contre tout étalage de « chair de plaisirs », sous quelque forme que ce soit.

   C’est pourquoi Mr Suzuki avait loué un fauteuil d’orchestre à la Staatsoper, où on donnait Tristan et Isolde, avec la ferme intention d’aller se coucher après les derniers accords de la plainte pathétique des amants éternels.

   Une circonstance qui n’avait rien de fortuit changea ses projets du tout au tout…

   Tandis qu’il attendait un taxi sur le seuil de l’opéra, il remarqua un homme de petite taille coiffé d’une casquette à visière qui détonnait parmi les visons et les manteaux noirs. Une sorte de besogneux en vareuse bleue comme on en rencontre dans tous les ports du monde. Mr Suzuki avait déjà vu ce bonhomme quelque part. Devant son hôtel ? Peut-être… A l’entracte, au théâtre ? Certainement !

   Sans plus réfléchir, Mr Suzuki monta dans un taxi de la file longeant le trottoir et conseilla une allure modérée au chauffeur en disant : « Je suis filé. Je ne voudrais pas qu’on me perde de vue… »

   Le vieux chauffeur, qui en avait vu d’autre, estima que ce client valait un coup d’œil « en direct » et se retourna pour l’examiner.

 

2/   Il ignorait que bien avant son arrivée, la police avait investi l’hôtel… Son ennemi Tischbein veillait sur lui, l’arme au poing, dans la chambre numéro 1, première du palier. Par le trou de la serrure du 1, on apercevait tout ceux qui débouchaient de l’escalier.

   Un second inspecteur veillait à la cuisine, vêtu d’une veste de valet de chambre louée en hâte au costumier du Thalia-Theater.

   Un « auxiliaire » de la police se tenait dans la cour, prêt à intervenir. Le Herr Kommissar Kolbe en personne se tenait dans l’entrée de la maison voisine, un talkie-walkie à la main, prêt à faire démarrer un car de police garé dans la cour d’une usine voisine.

   Jamais la sécurité de l’humble crapule nommée Beckmann n’avait donné lieu à pareil déploiement de forces.

   Au bout d’une heure et demie de vaine attente, le Kommissar prit sur lui d’aller aux nouvelles. Ayant mis l’émetteur récepteur dans sa poche, il se rendit à l’hôtel.

   - Avez-vous une chambre disponible ? demanda-t-il à l’agent déguisé en valet qui se porta à sa rencontre.

   - Oui, nous avons une chambre, répondit ce dernier, signifiant par là qu’aucun visiteur ne s’était présenté depuis l’arrivée de Beckmann.

    La nuit était tombée…

   Dans l’hôtel, rien n’avait bougé. Bientôt les locataires allaient regagner leurs chambres. Le policier ne s’en ressentait pas pour déclencher une bagarre dans ces conditions.

   - Tant pis ! décida-t-il. Je vais voir ce que fabrique Beckmann et j’attendrai les événements dans sa chambre.

 

Descriptif

Editions Fleuve Noir Espionnage 391 année 1963, Etat général Moyen, couverture souple, tranche et dos moyennement passés et marqués, pages jaunies, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché format poche de 11,3x17,5 cm, 224 pages

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