Le livre de poche

COOK Robin - Vertiges

Réf: pt-ldp7468
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Description

Titre original « Brain » Robin Cook, 1981.

Traduit de l’américain par Jean-Paul Martin

Extrait 1

   Dans la salle de contrôle, le docteur Martin Philips appuya sa tête contre le mur ; la fraîcheur du plâtre lui fit du bien. En face de lui, quatre étudiants de troisième année de médecine se pressaient contre la cloison vitrée, observant, avec une admiration mêlée d’effroi, la préparation d’un patient pour son passage au CAT Scan – la scanographie.

   Dans la salle du scanner, le manipulateur de radiologie vérifiait la position de la tête du patient par rapport au gigantesque engin en forme de beignet. Il se releva, détacha un morceau de ruban adhésif et fixa la tête du patient sur un bloc de styromousse.

   Se penchant par-dessus la table de travail, Philips saisit la fiche de demande d’examen et le dossier du patient. Il les parcourut l’une et l’autre, à la recherche de renseignements cliniques.

   « Le patient s’appelle Schiller », dit Philips. Les étudiants, absorbés par le spectacle des préparatifs, ne se retournèrent pas pour écouter Philips. « Le malade se plaint principalement d’une faiblesse du bras droit et de la jambe droite. Age : quarante-sept ans. » Philips regarda le patient. Son expérience lui disait que l’homme devait être terrorisé.

   Il remit en place la fiche de demande d’examen et le dossier tandis que, dans la pièce où se trouvait le scanner, le manipulateur mettait en route la table d’examen. Lentement, la tête du patient glissa dans l’orifice du scanner, comme pour y être dévorée. Le manipulateur jeta un dernier coup d’œil à la position de la tête, puis fit demi-tour et regagna la salle de contrôle.

   « Bon, si vous voulez vous reculer de la vitre un instant. », dit Philips. Les quatre étudiants obéirent instantanément, se plaçant sur le côté de l’ordinateur dont les lumières clignotaient déjà.

   Le manipulateur ferma soigneusement la porte de communication et décrocha le micro : « Restez parfaitement immobile, monsieur Schiller. Parfaitement immobile. » Il pressa, de l’index, le bouton de mise en route du tableau de contrôle. Dans la salle du scanner, l’énorme masse qui entourait la tête de M. Schiller commença ses mouvements de rotation brusques, et intermittents, pareils à ceux du rouage principal d’une gigantesque horloge mécanique. Le bruit des déclenchements, fort pour M. Schiller, arrivait assourdi de l’autre côté de la vitre.

 

Extrait 2

   La scène donna la nausée à Martin. Cela lui rappelait des épisodes particulièrement désagréables de ses années à l’Ecole de Médecine. Il frissonna et la sensation de nausée disparut. Evitant délibérément le sang, il fit le tour de la table et passa les portes à battants, pénétrant dans la salle d’anesthésie. Du pied, il maintint la porte entrebâillée d’une vingtaine de centimètres, laissant pénétrer la lumière. Surpris, Philips alluma les tubes fluorescents du plafond.

   Au milieu de la salle, moitié moins grande que la salle d’opération, se trouvait un chariot sur lequel reposait un corps recouvert. A l’exception des orteils, dépassant d’une manière obscène, le cadavre était recouvert d’un drap blanc. Philips se serait senti tout à fait à l’aise sans ces orteils. Ils témoignaient que la forme recouverte était bien un corps humain. Sur le corps, posé avec désinvolture, le dossier médical.

   Osant à peine respirer, comme si la présence de la mort pouvait être contagieuse, Philips contourna le chariot et ouvrit toute grande la porte du couloir. IL aperçut le chirurgien qui dormait et plusieurs aides-soignantes. Il jeta un coup d’œil à droite et à gauche, se demandant s’il n’avait pas tenté d’ouvrir la mauvaise porte quelques instants plus tôt. Incapable de faire la différence, il décida de négliger la question et revint au dossier.

   Sur le point de l’ouvrir, il décida soudain impulsivement, de soulever le linceul. Il savait qu’il ne voulait pas voir le corps et cependant sa main saisit le drap ; il le retira doucement en fermant les yeux. Lorsqu’il les ouvrit, il se trouva face au visage de porcelaine, inanimé, de Lisa Marino. Un œil à moitié ouvert laissait voir une pupille vitreuse et figée. L’autre œil était fermé. Sur le côté droit du crâne rasé, une incision en forme de fer à cheval, soigneusement suturée. On avait procédé à une toilette postopératoire, faisant disparaître toute trace de sang. Philips se demanda si Mannerheim avait pris cette décision afin de pouvoir prétendre que le décès était survenu après et non pendant l’opération. Il recouvrait vivement la tête rasée et emporta le dossier jusqu’au tabouret de l’anesthésiste. Comme la plupart des malades d’une CHU ; Lisa possédait déjà un dossier fourni bien qu’elle n’eût été hospitalisée que depuis deux jours. On y trouvait de longs rapports établis, à divers échelons, par les médecins et autres internes. Philips tomba sur des considérations verbeuses des services de Neurologie et d’Ophtalmologie. Il découvrit même une note de Mannerheim, rédigée d’une écriture totalement illisible. Ce que voulait Martin, c’était le récapitulatif final du chef de service, le docteur Newman.

 

Descriptif

Editions Le Livre de Poche 7468 année 1983 ISBN 2253031437, état général correct, couverture souple, tranche et dos moyennement marqués et passés, pages un peu jaunies, tranches des pages moyennement salies, livre d’occasion broché format poche de 11,2x16,7 cm, 320 pages

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