Tallandier

DELLY – Le roseau brisé

Réf: rf-tdrb
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Description

Extrait

1/   Dans la matinée du lendemain, Parville se rendit à Paris pour faire régulariser au ministère de la Marine une pièce relative à son congé de convalescence. En quittant la rue Royale, il s’engagea dans la rue de Rivoli, d’un pas flâneur. Il comptait aller demander à déjeuner au vieil amiral Dejeunes, qui avait été l’ami de son grand-père. Après quoi il ferait quelques courses, une visite à la mère de son ami l’enseigne Martineau. Puis il regagnerait Meudon et la villa cachée dans la verdure où habitait Flavio Salvi, depuis qu’il vivait séparé de sa femme.

   Comme il venait de s’arrêter à une devanture de maroquinerie, une main se posa sur son bras et une voix basse prononça :

   - Bonjour, Emmanuel.

   Il se détourna et eut un mouvement de surprise en reconnaissant la jeune femme qui l’accostait ainsi.

   - Vous, Claire ! Je suis heureux de vous rencontrer !

   Cordialement il serrait la main gantée de soie grise. De beaux yeux aux tons de feuille morte le considéraient avec sympathie.

   - Vous êtes en congé, cher cousin ?

   - Congé de convalescence. Une attaque de typhus, là-bas, en Chine.

 

2/   Emmanuel et Flavio étaient maintenant assis dans le grand salon pavé de mosaïque, un peu obscur et presque frais quand on arrivait de la terrasse ensoleillée. Le comte Mario Pavelli venait de les accueillir avec une courtoisie sans chaleur qui devait être habituelle à cet homme d’apparence froide, réservée, dont le maigre visage creusé de rides eût semblé inexpressif, comme figé, si parfois une lueur jaillie des yeux fatigués ne lui donnait une soudaine vie.

   En face des visiteurs se trouvait la jeune comtesse, assise près de son père sur un escabeau recouvert d’un petit tapis de Perse.

   Emmanuel, s’il n’avait été occupé à se demander lui-même où il avait déjà vu cette petite tête brune, ce visage, ces yeux aux teintes changeantes sous les cils plus clairs que les cheveux, n’aurait pas manqué sans doute de remarquer la vive surprise que semblait éveiller chez son cousin la vue de Giovanna – surprise qui persistait visiblement tandis qu’il donnait la réplique au comte Pavelli avec une apparente liberté d’esprit. Attentive à la conversation qui se poursuivait en italien, langue que parlaient correctement Emmanuel et Flavio, la jeune fille demeurait silencieuse, appuyant à une grande table de marqueterie son avant-bras nu, sortant de la manche demi-courte. Ses doigts fins, nerveux, jouaient avec une petite boite d’ivoire jauni. Parfois, un très léger sourire détendait sa bouche pensive, comme tout à l’heure quand elle accueillait les arrivants. C’était alors qu’Emmanuel ressentait plus fortement l’impression qu’il connaissait déjà cette physionomie.

 

Descriptif                                           

Editions Tallandier année 1952, Assez Bon état général, couverture souple, tranche et dos moyennement marqués et passés avec de petits accrocs sur les reliures, pages moyennement jaunies, tranches des pages moyennement salies, livre d’occasion broché format poche de 12,2x18,8 cm, 224 pages

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