Fleuve Noir

DETIS Jean – Atout Chris, L’aventurier 203

Réf: esp-fnav203
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Description

Extrait 1

   Les deux Malais ne répondent même pas. Ils cherchent vainement une riposte, un moyen de s’en sortir. Le haut-parleur aboie :

   - Jetez vos armes à la mer et placez vos mains sur vos têtes.

   Les Malais se consultent de nouveau, s’inclinent. Leurs pistolets provoquent un petit geyser en touchant la surface de la mer. Leurs mains se joignent au-dessus de leur crâne.

   Des hommes jaillissent alors du ventre du sous-marin. Un canot est mis à l’eau et il ne tarde pas à aborder le sampan. Les quatre hommes qui le montent se hissent à bord.

   Des types de race blanche. Anglais ? Américains ? Shu ne sait pas. Il remarque qu’ils ne sont pas jeunes, qu’ils ont un âge approchant celui de l’Occidental qu’accompagnent les Malais. Ils sont de la même race et, sans doute de la même nationalité.

   Shu a vu aussi que la peau des deux Malais a pâli davantage.

   Un marin vient vers lui, le fouille tandis qu’un autre opère sur les deux Malais, puis il lance vers celui qui semble être le chef une phrase dans une langue totalement inconnue de Shu. Le chef répond par un ordre.

   Deux marins passent dans le dos des Malais, lèvent les revolvers qu’ils tiennent dans leur main. Deux détonations.

   Nuques trouées, les passagers de Shu s’écroulent sur le pont. Du pied, les Occidentaux poussent les corps qui bascules, que la mer engloutit. Un marin se tourne alors vers Shu.

   - Où est l’autre ? interroge-t-il en bahasa.

   - Oui.

   - Le banda ? (blanc)bafouille Shu.

   De l’index tendu, Shu désigne la cabine. Deux des marins se précipitent, réapparaissent encadrant son client qu’ils soutiennent sous les aisselles. Un sourire éclaire la face basanée du chef.

   - C’est bon ! approuve-t-il. En route !

   Ils quittent le sampan, souquent vers le submersible dans les entrailles duquel ils disparaissent. Shu respire mieux, se rend compte qu’il est trempé de sueur. Une longue, très longue inspiration le libère.

   Il l’a échappé belle !

   Des flaques de sang marquent l’emplacement où les deux Malais ont été abattus. Heureusement que les Wei Kuo (étrangers) n’avaient rien à lui reprocher ! 

 

Extrait 2

   Le Beechcraft survole l’aérodrome de Kallang et Chris attend patiemment que la tour de contrôle l’autorise à atterrir. Elle retarde cet instant car arrive, parait-il, une sorte de charter amenant des touristes et dont le vol s’insère entre ceux de deux long-courriers.

   Chris ne s’émeut nullement de ce contretemps. Il a l’habitude. Les aéroports asiatiques ressemblent à l’entrée d’une ruche à l’époque maxima de la floraison.

   De toute façon, il a le temps et il a depuis toujours adopté le fatalisme de l’Asie, la conception du temps qui passe et qui ne compte pas.

   Lorsque le sampan eut abordé Ib, Chris a remis Lun entre les mains de ses Malais, a confié à Doko le soin de veiller à ce que le Chinois demeure dans l’île, ne vienne pas se remettre dans un circuit où il n’a plus rien à faire tant que toutes les questions n’ont pas trouvé de réponse.

   Des questions toujours aussi nombreuses et toujours aussi mystérieuses. En effet l’enquête préliminaire de Li et l’interrogatoire de Lun n’ont finalement appris à Chris qu’une seule chose : c’est Houang, l’armateur, que la rumeur publique prétend richissime, qui a envoyé le sampanier pour traiter avec un client de son transport clandestin.

   Donc Houang connaît forcément ou bien le Blanc ou bien les deux Malais, peut-être même les trois et, seul, il peut livrer un maillon de plus, beaucoup plus important que ceux qui mènent Chris vers lui.

   Chris a également acquis une certitude. Il pensait au début, comme Li, que Lun avait trahi ses clients, les vendant aux gens du sous-marin. La fuite du sampanier pouvait s’expliquer par son désir d’échapper aux représailles des amis des Malais.

   Or, depuis qu’il a obtenu les aveux de Kun, Chris l’innocente pour cette forfaiture. Il a donc légèrement modifié l’histoire telle qu’il la conçoit.

   Les deux Malais, pour une raison inconnue, s’emparent à Pontianak, d’un Occidental qu’ils veulent amener quelque part dans l’île de Singapour. Ils traitent de la traversée avec Houang avec qui ils sont en rapport d’une manière ou d’une autre.

   L’armateur confie le soin d’effectuer le passage à Lun en lui parlant d’un client blanc. Lun, en rencontrant les Malais en qui il reconnaît ses vrais clients, prend peur, contacte Shu à qui il abandonne l’affaire et il annonce aux Malais que son bateau étant en panne, il a trouvé un remplaçant. 

 

Descriptif

Editions Fleuve Noir L’aventurier 203 Chris Malloy année 1974, état général assez bon, couverture souple, tranche et dos un peu marqués et passés, pages jaunies, tranches des pages moyennement salies, livre d’occasion broché format poche de 11,2x17,8 cm, 224 pages

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