DIBIE Pascal – Ethnologie de la chambre à coucher

Réf: ess-msh5
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Description

Extrait

1/   Non, la première chambre à coucher n’était pas une grotte, ni un trou creusé dans le sable dur au lac d’une montagne, avec un toit de branchage ttressé, telle que « Kaar-oh-line-au-rouge-nez, belle mère du père de la mère du Barbu, immortel chasseur d’Hothobus » la décrivait, comme je l’ai cru jusqu’à l’âge de neuf ans. Bien que cette vérité fût plus proche que celle que je découvrais, adolescent, dans la nuit des âges toujours terrible et belliqueuse des romans préhistorique de J.H. Rosny Aîné, où les Oulhamr attendaient avec angoisse les départs du soleil, « tassés dans l’ombre d’une caverne ou le surplomb d’un roc, les armes toujours prêtes pour l’ours ou le loup de retour, le corps couvert des cicatrices de combats nocturnes ! »

   La caverne n’est qu’un double toit.

   Comment dormaient Augustine, cette néandertalienne d’Arcy-sur-Cure, son époux chasseur et ses enfants, il y a une glaciation et demie ? André Leroi-Gourhan nous a mis en garde contre les idées toutes faites concernant les hommes préhistoriques et notamment celles que nous nous nous sommes forgées de leur vie quotidienne. Les meilleurs sites ont été découverts dans des grottes ; mais, en réalité, les habitations à l’air libre furent beaucoup plus nombreuses que les installations en grotte. Depuis quelques années, on s’est aperçu que la caverne ou le surplomb rocheux jouaient le rôle de double toit pour des habitations de plein air, construites sur le parvis ou sous le surplomb rocheux de la grotte, quand celle-ci était bien exposée ou assurait une bonne protection contre les fauves et les éléments.

 

2/   Pots de chambre et « bourdaloues « 

  Louis XIV avait pour les voyages un « pot à pisser » en argent, Mazarin également, mais on lui en connaît un autre en verre… Cela dit, lorsque le besoin pressait, les grands ne dédaignaient ni l’étain, ni le cuivre, ni la terre cuite. Nécessaires plusieurs fois par jour et échappant à l’étiquette, les pots de chambre ou « bourdaloues », pour les dames du Grand Siècle, ont une histoire aussi longue que celle de l’humanité. Selon le Larousse du XIXe siècle, « Bourdaloue » est le nom donné à la fin du XVIIe siècle et au commencement du XVIIIe siècle à des vases de nuit de forme ovale et de petites dimensions, sur le fond desquels était peint un œil entouré souvent de légendes grivoises. Ces vases furent ainsi appelés par allusion sans doute aux confidences de toutes sortes que recevait forcément le fameux prédicateur jésuite Louis Bourdaloue, en sa qualité de confesseur des dames de la Cour.

   Rien n’est moins sûr, comme le fait remarquer Roger-Henri Guerrand dans son Histoire des commodités, le fameux œil voyeur n’étant vraiment attesté qu’au XVIIIe siècle. Pierre Larousse, instituteur laïc et anticlérical, ne voulut pas rater le parallèle entre l’objet et le nom d’Eglise sur lequel s’épanchaient les femmes. Or, le sens en est peut-être différent : on sait que les bigote, très nombreuses à venir écouter les longs sermons de Bourdaloue dans l’église des jésuites, rue Saint-Antoine, se munissaient, par précaution, d’un petit vase, chose assez banale à l’époque, que les femmes ne portant pas de culotte sous leurs grandes robes dissimulaient… Les municipalités louaient parfois des pots lors des festivités, comme celle de l’inauguration de la statue de Louis XV à Rennes, le 10 août 1754, ou quarante-huit pots furent loués pour le bal.

 

3/   Résumé

   La grande aventure du repos des hommes présentée ici, non sans humour, est une odyssée dont le navire a pour nom « matelas ».

   L’auteur met en scène les empereurs romains élucubrant au fond de leur lit, réhabilite les rois fainéants, surprend l’Eglise dans le mitan du lit et conte l’invention e la chambre conjugale.

   Il nous apprend aussi que dormir est une technique et la chambre un lieu de culture. Il nous fait pénétrer dans les chambres-villages d’Amazonie, les dortoirs d’enfants en Inde, saute des lits de romance sur les lits de douleur d’où il rebondit sur un K’ang chinois après avoir, au passage, fait un somme sur la banquise, chassé les courants d’air, bravé les parasites, visité nos caves et nos greniers, pour aboutir au Japon dans une chambre escamotable.

   Pascal Dibie nous dit tout ce que nous avons toujours voulu savoir sur la chambre à coucher.

   « Pascal Dibie nous tend un miroir où nous pouvons enfin accomplir l’impossible : nous regarder dormir. Voici un énorme travail tout à la dévotion de Morphée. » Jean-Paul Ribes. L’Expresse Aujourd’hui.

   « La chambre à coucher devient cosmique, le pieu s’oriente, se charge de mythes et de rituels. En fait, le monde est un dortoir et la tâche de Pascal Dibie infinie. » Jean-Didier Wagneur, Libération.

   « Mieux vaut un lit défait que pas de lit du tout. Mieux vaut un livre éveillé qu’un pensum à dormir debout. » Jacques Meunier, Le Monde.

 

Descriptif

Editions Métailié Science humaines 5 année 2001 ISBN 9782356390790, Bon Etat général, couverture souple, tranche et dos un peu passés et marqués, intérieur assez frais, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché format poche de 12,7x19,2 cm, 308 pages

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