Titre original » The Palace of illusions « 

Traduit de l’anglais (inde) par Mélanie BASNEL

Extraits

1/   Si Krishna et moi nous entendions si bien, c’était peut-être à cause de la couleur de notre peau ; nous étions très sombres tous les deux. Dans une société patriarcale qui regarde de haut tout ce qui n’a pas la teinte du lait et des amandes, c’était pour le moins regrettable, surtout pour une fille. Je l’ai payé par des heures passées entre les mains de ma nourrice, à supporter les frictions d’exfoliants et les badigeonnages d’onguents blanchissants, sans succès. Elle a fini par abandonner, désespérée. Et j’aurais moi aussi été désespérée s’il n’y avait eu Krishna.

   Il était évident que Krishna, dont le teint était encore plus foncé que le mien, ne considérait pas sa couleur comme un handicap. J’avais entendu les histoires qui racontaient comment il avait charmé le cœur des femmes de son village natal, Vrindavan – il les avait toutes séduites, les seize mille ! Puis il y avait eu l’affaire de la princesse Rukmini, l’une des plus grandes beautés de notre époque. Elle lui avait envoyé une lettre d’amour tout à fait inconvenante dans laquelle elle lui demandait de l’épouser (ce à quoi il avait répondu prestement, et de façon tout à fait cavalière, en l’enlevant dans son char). Il avait également d’autres épouses – plus d’une centaine, selon les comptes les plus récents. Se pouvait-il que la noblesse de Kampilya eût tort ? Se pouvait-il que les peaux sombres aient un magnétisme bien à elles ?

   A l’âge de quatorze ans, je rassemblai suffisamment de courage pour demander à Krishna si une princesse à la peau si foncée que certains disaient qu’elle était bleue pourrait changer l’histoire. Il sourit. C’est ainsi qu’il répondait le plus souvent à mes questions, par un sourire énigmatique qui me forçait à me faire ma propre opinion. Mais cette fois-ci, il ajouta quelques mots.

   « Un problème ne devient un problème que lorsqu’on pense qu’il en est un. Et la plupart du temps les autres te voient comme tu te vois toi-même. »

2/   Résumé

   Chitra Banerjee Divakuruni, la romancière de La Maîtresse des épices et de La Reine des rêves, plonge dans le temps enchanté de la mythologie indienne et place une femme au cœur de la fresque épique du Mahabharata. Elle conte l’histoire de Draupadi, née dans le feu céleste et vouée à un destin hors du commun dès sa venue au monde. Alors qu’elle était encore petite fille dans les palais de son père, le sage Vyasa lui a prédit son avenir : elle épousera les cinq plus grands héros de son temps et sera la maîtresse du plus magique des palais, mais elle déclenchera aussi ne terrible guerre qui mettra fin au « Troisième âge de l’Homme ». Elle connaîtra la gloire, la solitude, l’infortune et l’amour… Draupadi, fière et rebelle, suivra-t-elle le chemin que les dieux ont tracé pour elle ?

   Ce roman foisonnant d’intrigues, de ruses, de magie et de passion est le roman d’une femme au cœur de l’Histoire, celle de l’Inde des anciennes légendes et des dieux tout-puissants qui se mêlent aux mortels. Le Palais des illusions est la réalisation envoûtante d’une promesse que Divakuruni, s’était faite, enfant, en lisant la Mahabharata : » Si un jour j’écris un livre… je placerai les femmes au premier plan de l’action. Je dévoilerai l’histoire invisible qui repose entre les lignes des prouesses de hommes. »

Descriptif

Editions Le Grand Livre du mois année 2008 ISBN 9782286045296, Bon état général, couverture souple, tranche et dos légèrement passés et marqués, intérieur frais, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché grand format de 13,7x20,8 cm, 464 pages