Le livre de poche

DRUON Maurice – Le lis et le lion – Les rois maudits 6

Réf: rf-ldprm2891
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Description

Extrait

1/   Comme toute mère qui marie son fils, la reine Isabelle avait les larmes aux yeux. Elle s’efforçait de prier Dieu d’accorder à son enfant toutes les félicités, mais pensait surtout à elle-même, et souffrait. Les jours écoulés l’avaient amenée à ce point où elle cessait d’être la première dans le cœur de son fils et dans sa maison. Non, certes, qu’elle eût, ni pour l’autorité sur la cour ni pour la comparaison de beauté, grand-chose à redouter de cette petite pyramide de velours et de broderies que le destin lui allouait comme belle-fille.

   Droite, mince et dorée, avec ses belles tresses relevées de chaque côté du visage, Isabelle à trente-six ans en paraissait à peine trente. Son miroir longuement consulté le matin même, tandis qu’elle coiffait sa couronne pour la cérémonie, l’avait rassurée. Et, pourtant, à partir de ce jour, elle cessait d’être la reine tout court pour devenir la reine mère. Comment cela s’était-il fait si vite ? Comment vingt ans de vie et traversés de tant d’orages, s’étaient-ils dissous de la sorte ?

   Elle pensait à son propre mariage, il y avait tout juste vingt ans, une fin de janvier comme aujourd’hui, et dans la brume également, à Boulogne en France. Elle aussi s’était mariée en croyant au bonheur, elle aussi avait prononcé ses vœux d’épousailles du plus profond de son cœur. Savait-elle alors à qui on l’unissait, pour satisfaire les intérêts des royaumes ?

 

2/   Charles IV allait présider son dernier conseil dit « conseil dans la chambre du roi », puisqu’il était censé gouverner encore ; son règne ne serait officiellement terminé que le lendemain, à l’instant où son corps descendrait dans la tombe à Saint-Denis.

   Robert d’Artois avait pris l’évêque anglais sous son aile, tandis qu’on attendait les retardataires.

   « En combien de temps êtes-vous venu ? Douze jours depuis York ? Vous n’avez pas traîné à chanter messe en route, messire évêque… un vrai train de chevaucheur !... Votre jeune roi a-t-il eu de joyeuses noces ?

   - Je le pense. Je n’ai pu y prendre part ; j’étais déjà sur mon chemin », répondit l’évêque Orleton.

   Et Lord Mortimer, était-il en bonne santé ? grand ami, Lord Mortimer, grand ami, et qui parlait souvent du temps où il s’était réfugié à Paris, de Mgr Orleton.

   « Il m’a conté comment vous le fîtes évader de la tour de Londres. Pour ma part, je l’ai accueilli en France, et lui ai donné les moyens de s’en retourner un peu plus armé qu’il n’était arrivé. Ainsi nous avons fait chacun la moitié de la besogne. »

 

3/   Résumé

   Avec la mort de Charles IV le Bel s’éteint la dynastie capétienne. La branche Valois la remplace dans le ciel de France.

   Le comte robert d’Artois anime ces années décisives pour l’Occident européen. Nul ne s’est dépensé plus que lui pour faire attribuer la couronne à son cousin Philippe de Valois. En échange, il attend qu’on lui rende le comté de ses aïeux. Pour soutenir son bon droit, rien de l’arrête : ni l’usage de faux, ni le parjure ou les crimes. Déchu de ses titres, banni de sa patrie, c’est lui qui prononcera, devant le roi Edouard III et le Parlement d’Angleterre, la harangue qui sera le premier acte de la guerre de Cent Ans.

 

Descriptif

Editions Le Livre de poche 2891 année 1991 ISBN 2253004650, état général assez bon, couverture souple, tranche et dos un peu marqués et passés, pages moyennement jaunies, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché format poche de 11,2x16,7 cm, 448 pages

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