Grasset

DUTEURTRE Benoît – Ballets roses

Réf: rf-gbdbr
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Description

Extraits

1/   A la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, les savants côtoient les étudiants. Ceux qui ne cherchent pas des documents rares aiment travailler dans cet hôtel du Marais, tellement plus calme que leurs appartements en colocation. Penché sur des numéros de L’Aurore, je retrouve ici le goût des bibliothèques où l’on inscrit des cotes sur du papier, où les magasiniers en blouse paraissent sans âge à force de manipuler leurs trésors poussiéreux. J’apprends à patienter en feuilletant les usuels, avant de voir apparaître, sur une table roulante, d’imposants registres jaunis que je feuillette lentement pour dénicher une information minuscule. Ne serait-il pas mieux de tout recevoir sur Internet ? Voilà ce qui manque sur Google.Com : le temps perdu à rêvasser, les hasards qui ponctuent le chemin du lecteur et cette chorégraphie silencieuse autour de moi. Sur les grandes tables studieuses où s’échangent à peine quelques regards, me voilà prêt à remonter le temps pour me rendre d’abord au pied de la butte Montmartre.

 

2/   Conséquence involontaire de la Commune, la République a pris l’habitude de déménager à Versailles. Après l’installation du gouvernement Thiers en 1871, la constitution de la IIIe République y fût votée en 1875 dans l’aile du midi, ajoutée au château par l’architecte Edmond de Joly. LA « Salle des séances » rappelle l’opéra Garnier par ses dorures, ses velours, et ses balcons où se presse le public. Elle accueille épisodiquement le Congrès des députés et des sénateurs, chargé de procéder aux réformes constitutionnelles, mais aussi d’élire le président de la République, avant l’adoption du suffrage universel en 1962.

   Ce 17 décembre 1953, ils sont plus de neuf cents élus dans l’hémicycle, quand retentissent à la tribune quelques coups de marteau. Les voix se taisent et les visages se tournent vers le petit homme qui prends la parole d’une voix ferme :

   - Mes chers collègues, en déclarant ouverte la séance du Congrès du Parlement, je veux dire nos regrets unanimes qu’il n’ait pas été possible au président de l’Assemblée nationale de diriger nos travaux…

 

3/   Résumé

   « En me penchant sur cet épisode des « ballets roses », j’ai suivi un itinéraire à la fois historique et personnel, jusqu’à ce moment du XXe siècle où se croisent trois figures : le héros légendaire (Charles de Gaulle), le bourgeois modéré (René Coty) et l’ambitieux humilié (André Le Troquer).

   J’ai ainsi plongé dans ces années cinquante qui précèdent ma naissance et qui me fascinent comme l’ultime parade d’une France disparue. Sur les pas d’André Le Troquer, j’ai rencontré des starlettes et des modistes devenues reines de Paris, une fausse comtesse roumaine, des politiciens grivois traînant dans les coulisses de l’Opéra, une République encore accrochée à son Empire, une justice paternaliste, des rue sombres et des maisons closes, des music-hall rive-droite où Maurice Chevalier et Damia chantaient encore, des cabarets rive-gauche où Brassens et Ferré chantaient déjà ; bref, ce monde en noir et blanc, si proche et si lointain, juste avant les bouleversements de notre modernité. » Benoît Duteurtre.   

 

Descriptif

Editions Grasset de 2009 ISBN 9782246687610, Bon Etat général, couverture souple, tranche et dos légèrement passés et marqués, intérieur frais, tranches des pages légèrement salies, livre d’occasion broché grand format de 13,3x20,8 cm, 256 pages

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