Presses de la cité

EBERT Alan – De l’autre côté de la lumière

Réf: re-pcaeacl
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Description

Titre original « Marriages » Alan EBERT, 1987.

Traduit de l’anglais par Nicolas GOHIN

Extraits

1/   Sara lavait avec douceur les jambes de ses filles, Dana et Naomi, chacune à un bout de la baignoire. Elles étaient toutes roses et volubiles, fredonnant des bribes de chansons entendues à la radio, échangeant les derniers potins de leur école. Elles n’excluaient pas leur mère de ce bavardage. Ele faisait partie de leur monde, et se réjouissait de reconnaître les noms de tous les enfants qu’elles évoquaient. Elle savait aussi ceux des profs, les gentils et les autres. En fait, il y avait très peu de choses que Sara ignorait à propos de ses enfants. Ils n’avaient pas de secret pour elle.

   Sara adorait ce moment de la journée. Ses filles protestaient parfois en disant qu’elles étaient assez grandes pour prendre leur bain toutes seules, mais elle se refusait à renoncer à cette habitude. C’était pour elle un si grand réconfort et ce soir elle en avait particulièrement besoin. Ce soir, après avoir couché les enfants, elle sortait… Elle quittait Princeton… Pour New York. Elle prit une profonde inspiration. Elle aurait voulu se réfugier dans la baignoire entre ses deux filles, dans leur monde rassurant de petits rires et de bulles de savon. Elle ne voulait pas sortir de sa maison. Stefan et ses collègues n’avaient pas besoin d’elle pour fêter l’obtention de nouveaux crédits pour leurs recherches.

   Il serait avec elle. Il lui avait promis de rester à côté d’elle pendant tout le dîner. Sa main serait toujours là, prête à prendre la sienne pour la rassurer.

   Elle n’en pensait pas moins qu’elle ne devrait pas y aller. Evan couvait un rhume et se faisait du souci pour sa Bar-mitsvah, la semaine suivante. Et le pauvre Robert était terriblement jaloux. Toute l’attention dont il avait bénéficié l’année passée s’était reportée sur son frère. Il avait besoin de ses encouragements, ce soir plus que jamais. A quatorze ans, il était encore trop jeune pour garder ses sœurs. C’était ce qu’elle avait dit à Stefan, qui avait assuré qu’ils seraient de retour à onze heures, minuits au plus tard, et que les garçons ne se couchaient pas beaucoup plus tôt le vendredi soir.

 

2/   Les pieds de Stacey remuaient sans arrêt, signe de sa nervosité. Joanna lâcha le volant d’une main et la posa sur celle de sa fille. Elle était froide. Joanna laissa la sienne plus longtemps qu’à l’ordinaire. Stacey n’eut aucune réaction.

   Tout en conduisant vers Berverly Whilshire Hotel, Joanna repensa à leur soirée en tête à tête la semaine précédente. Elles n’avaient pu se comprendre, malgré ses tentatives pour, sinon abattre le mur qu’il y avait entre elle et sa fille, du moins y ouvrir une brèche. Mais ce mur était d’acier. Même la question directe « Stacey, pourquoi ne pouvons-nous pas nous parler ? » n’avait obtenu qu’un « Manque d’entraînement, je suppose. » laconique et détaché. Lorsqu’elle avait suggéré de s’entraîner, Stacey avait simplement haussé les épaules et jeté :

   - D’accord, tu commences.

   Joanna s’était exécutée, d’une manière sans doute un peu maladroite.

   - Stacey, tu sais bien que je t’aime.

   Sa fille l’avait regardée d’un air à la fois amusé et incrédule.

   - Tu me dis que tu m’aimes, maman. J’attends le « mais ». il y en a certainement un, il y a sûrement quelque chose que tu t’apprêtes à critiquer.

   - Ce n’est pas du tout ce que j’allais faire, avait-elle répliqué, bouleversée. Je voulais dire : tu sais que je t’aime, alors pourquoi ne sommes-nous pas amies ?

   - Parce que tu es ma mère. Et puis j’ai déjà des amies.

   Joanna avait bien vu l’insulte qui se cachait derrière cette remarque, mais elle n’avait pas réagi. La conversation avait glissé vers des sujets moins sensibles. Ce qui n’était déjà pas si mal. Quand elle avait proposé à Stacey de participer au défilé de mode de l’UNICEF sur le thème de la mère et la fille, elle avait réagi avec enthousiasme. Deux des participantes s’étaient fait porter malades, et elles se seraient que des remplaçantes de dernière minute portant des robes choisies pour d’autres. Mais ce serait amusant de parader avec France et Candice, Janet et Jamie Lee, toutes superbes et paraissant assez jeunes pour être sœurs.

 

3/   Résumé

   Après des années de séparation et d’oubli, trois amis d’enfance, Joanna, Sara et Dean, se retrouvent. Ils ont quarante ans et s’interrogent : qu’ont-ils fait de leur vie ?

   Joanna, attachée de presse au sommet de sa carrière, mène grand train en Californie, entourée de son mari et de sa fille. Sara, mère au foyer, vit pour sa famille qu’elle adore, mais apprend bientôt qu’elle ne s’est pas assez occupée d’elle-même. Dean, enfin, ne peut se vanter que d’une relation homosexuelle stable et d’une superbe maison à New York. Est-ce suffisant ?

   Rien n’est suffisant, voilà ce que tous trois vont comprendre la nuit de leurs retrouvailles, qui les catapultera dans un cauchemar bien plus terrifiant que tout ce qu’ils avaient pu imaginer.

 

Descriptif

Editions Presses de la Cité année 1988 ISBN 2258025842, état général moyen, couverture souple tranche et dos moyennement marqués et passés, intérieur assez frais, tranches des pages moyennement salies, livre d’occasion broché grand format de 14,2x22,7 cm, 352 pages.

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