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ETXEBARRIA Lucia – Beatriz et les corps célestes

Réf: re-1018de3401
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Description

Traduit de l’espagnol par Alexandra CARRASCO

Titre original « Beatriz y los cuerpos celestes »

Extrait

1/   N’essaie pas d’ensevelir la douleur : elle s’étendra sur la terre sous tes pieds, elle s’infiltrera dans l’eau que tu bois et t’empoisonnera le sang. Les plaies se referment, mais il reste toujours des cicatrices plus ou moins visibles qui gênent lorsque le temps change, rappellent leur existence sur ta peau, et avec elles le coup qui les a causées. Or le souvenir du coup influera sur tes décisions futures, réveillera les peurs inutiles, des chagrins misérables, tu deviendras une créature lâche et terne. Pourquoi vouloir t’enfuir et quitter la ville où tu as chu ? Parce que tu espères vainement qu’ailleurs, sous un ciel plus clément, tes cicatrices ne te feront plus mal et que tu boiras une eau plus pure ? Les ruines de ta vie se reformeront toujours. Où que tu ailles, tu emporteras ta ville avec toi. Il n’y a ni terre ni mer nouvelles, la vie que tu as ratée demeure ratée n’importe où sur la planète. J’ai vingt-deux ans et je parle à travers les autres.

 

2/   Pourtant quelque chose clochait dans son image de gros dur. Il essayait d’avoir l’air content de lui, mais sa nervosité permanente trahissait une piètre estime de soi ; il fumait cigarette sur cigarette, sa langue fourchait quand il parlait et il ne fixait jamais un point précis plus de cinq secondes d’affilée. Son regard fuyant contredisait l’assurance écrasante qu’il aurait aimé avoir.

   Cat l’adorait d’une autre façon, différente de l’amour qu’elle portait aux autres. Elle lui vouait une profonde admiration, respectait son jugement, ses idées, ses activités, et parlait toujours de lui d’un ton approbateur frôlant la révérence. Barry avait pris soin d’elle lorsqu’elle venait d’arriver en ville, lui avait trouvé son premier emploi de serveuse au Negotians, présenté la plupart de ceux qui étaient devenus ses amis. J’éprouvais quelque chose de très bizarre à l’égard de Barry. Je l’admirais, le respectais, le craignais, l’évitais… Si j’avais eu un rival, c’eut été Barry. Mais je jouissai s d’un avantage ; Cat ne couchait pas avec des hommes. Elle était lesbienne, elle le clamait haut et fort. Elle n’était pas bisexuelle et, si possible, évitait tout contact avec des femmes bisexuelles.

   C’est absurde, lui disais-je. Comment peut-on être si radicale ?

 

Descriptif

Editions 10 18 Domaine étranger 3401 année 2002 ISBN 2264033495, Bon Etat général, couverture souple, tranche et dos légèrement passés et marqués, intérieur assez frais, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché format poche de 10,8x17,8 cm, 320 pages

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