Flammarion

FINNEY Patricia – Un assassin à la cour

Réf: j-flgc1
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Description

Extraits des journaux de Lady Grace Cavendish Tome I

Extrait

1/   Tout à l’heure, j’ai dû m’arrêter net, parce qu’on a frappé à ma porte, tout doux.

   A peine avais-je dit : »Entrez !» qu’Elsie et Masou se faufilent à l’intérieur avec des mines de conspirateurs. Aussitôt, je les gronde à voix basse :

   - Vous perdez la tête, vous deux ! Si o vous trouve ici, vous allez vous faire…

   - Pas de danger, milady ! coupe Elsie. Voyez : on m’a chargée d’apporter vos affaires pour demain…

   - affaires ! se récrie Masou. Quel manque de manières ! Pour une dame de la cour, on ne dit pas « affaires », c’est très impoli. On dit « atours », n’est-ce pas, milady ?

   - Avec moi, on dit ce qu’on veut. Et arrêtez de m’appeler milady, vous deux !

   Elsie a tiré la langue à Masoun, mais moi, il me tardait de voir cette robe.

   Et elle est belle, il faut dire ce qui est ! Tout en velours et lin, entièrement brodée au point arrière. Pour la dessiner, la faire confectionner, Mrs Champernowne et la reine complotaient depuis l’automne. Sa Majesté aussi émoustillée que si j’étais sa fille. Tout cela, je le savais, mais je ne m’attendais pas à un tel résultat.

   - Elle est juste repassée, me dit Elsie. Tu as vu ces plissés, là ? C’est moi qui les ai faits.

 

2/   Ma mère, Lady Margaret Cavendish, était l’une des dames de compagnie de la reine, plus précisément l’une de ses dames du lit, et l’une de ses plus proches amies. Au soir du 13 février 1568, après m’avoir bordée sur ma couche, elle était retournée auprès de Sa Majesté afin de dîner avec elle dans l’intimité, lorsqu’un envoyé du secrétaire particulier de la reine vint annoncer un message urgent en provenance d’Ecosse. La reine elle-même m’a raconté qu’alors elle se leva, et recommandant à ma mère de boire un peu de vin afin de soulager sa migraine. Puis elle alla s’enquérir des nouvelles venues d’Ecosse.

   Alors ma mère se servit un doigt de vin et en but une gorgée…

   Chaque fois que ‘y pense, c’est là que je voudrais être un ange. J’entrerais à tire-d’aile dans cette salle et je dirais à ma mère : »Lady Cavendish ! Lady Cavendish ! ne buvez pas ce vin-là ! » Saisie, ma mère laisserait tomber le gobelet, et l’un des canaris de la reine – le jaune verdâtre, celui qui est méchant et vous picore les cheveux – se précipiterait pour en boire une goutte. Aussitôt il tomberait raide mort, et ma mère déciderait de ne pas boire de ce vin.

 

Descriptif

Editions Flammarion de 2005 ISBN 2081624733, Bon Etat général, couverture rigide, tranche et dos légèrement passés et marqués, intérieur frais, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion relié grand format de 14,8x19,8 cm, 228 pages

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