FOURNEL Jean-François – Dans la roue du tueur

Réf: pt-lm2512
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Description

 

Extraits

1/   Le samedi matin, le petit centre-ville de Montfeurgny est assez animé. Des mères de famille surtout qui profitent de ce début de week-end pour musarder dans les rues piétonnes et traquer la bonne affaire dans les magasins en prévision de l’été. Une parenthèse de tranquillité. C’est aussi le jour du coiffeur et de la pharmacie. Les terrasses des bistrots, elles, sont à moitié vides, les hommes préfèrent le dimanche matin pour le PMU ou le marché du mardi…

   - Karyn n’a pas trop râlé que vous veniez avec moi ce matin ? Elle est coincée à la maison avec Pierre.

   - Bof, au point où on en est… Et puis si elle voulait faire des courses, elle pouvait très bien laisser le petit à Yves. Il a l’habitude de la garder.

   Lenormant et Durut se dirigent vers l’établissement de Francis Gelbe. Le corps de l’entraîneur repose à la morgue de l’hôpital ; comme l’exige la procédure quand un décès survient sur la voie publique. Ce matin, lundi au plus tard, un médecin légiste viendra l’examiner pour délivrer le permis d’inhumer et procéder à une autopsie si elle s’avère nécessaire. Une éventualité peu probable dans le cas de Gelbe, la cause de la mort ne soulevant aucun doute.

   Lenormant a décidé de rendre visite à la veuve Gelbe dans le bar que l’entraîneur avait ouvert quelques semaines après son arrivée à Montfeurgny. Le lieutenant a demandé à Durut de l’accompagner. Les deux hommes sont venus à pied de la gendarmerie. Avec l’accumulation de ses interdits mis en place par la mairie, leur voiture les aurait plus gênés qu’autre chose ; depuis que le maire s’est mis en tête de transformer Montfeurgny en ville moderne, la circulation tient du parcours du combattant. Et puis, Lenormant voulait profiter de cette petite marche pour discuter avec son subordonné. Hier soir, il avait pris congé tout de suite après le dîner chez les Durut.

 

2/   Lenormant est arrivé trop tôt. Le carton d’invitation que lui avait adressé le sous-préfet mentionnait pourtant 9h30 précise. En consultant, il s’était étonné ; drôle d’horaire pour l’inauguration d’un service de gériatrie à l’hôpital. En principe, ce genre de cérémonie se déroule plutôt en fin de matinée. Il s’était dit que la chose serait probablement vite expédiée.

   Lenormant déteste les ronds de jambe et les réjouissances protocolaires que lui impose sa fonction. Il se souvient avec agacement de la dernière en date, le dépôt d’une gerbe au pied du monument aux morts pour le 8 mai.

   Son col de chemise trop serré l’étrangle. Lenormant se demande s’il n’a pas un peu forci ces derniers temps, il commence à transpirer dans son uniforme de drap, d’autant qu’il tourne en rond dans le hall d’entrée en attendant que les huiles daignent apparaître. Une table a été dressée sous la plaque que le sous-préfet doit dévoiler, quelques membres du personnel parlent à voix basse, on se croirait à un vernissage, ou à un enterrement… Il reconnaît quelques têtes, mais personne ne semble disposé à lui adresser la parole ; les employés gardent sans doute un mauvais souvenir de la série d’interrogatoires qu’il a menés dans les lieux il y a moins d’un an. L’arrestation du docteur Changy a certe précipité la fermeture du service de médecine générale, mais elle aurait eu lieu de toute façon. L’administration des hôpitaux avait décidé qu’un hôpital général suffisait amplement pour la plaine du Forez. Boesombris l’avait emporté.

   La porte d’entrée coulissante chuinte derrière lui, Lenormant se retourne, curieux de savoir si les autorités se sont enfin décidées à se montrer. Mais c’est une jolie rousse qui apparaît, accompagnée d’une femme d’une soixantaine d’années, à l’air sévère. Quelqu’un d’important si l’on en croit le silence qui se fait dans le hall.

   En l’apercevant, la jeune femme s’approche ans réticence. Enfin un sourire, Juliette est l’infirmière qui a suivi jusqu’au bout Sylvie Louapre, la protégée du docteur Jaquet. Ils ne se sont pas revus depuis les obsèques de Sylvie auxquelles il avait tenu à assister ; là encore, il aurait pu pousser plus loin ses investigations…

 

3/   Résumé

   Après Mortels enfantillages et Médecine dure, on retrouve la gendarmerie de Montfeurgny et son chef de brigade, Lenormant, qui se morfond dans un poste qui n’est pas à sa mesure. Mais un militaire ne se plaint pas et ses subordonnés en savent quelque chose. Montfeurgny ronronne dans un calme apparent, mais la région va bientôt être bouleversée par des morts inexpliquées lors de courses cyclistes amateurs. Se pourrait-il que le dopage et ses excès ne concernent pas que les athlètes de haut vol ? Le club local serait-il contaminé ? Lenormant devra mener son enquête avec tact, car des intérêts politiques et économiques qui le dépassent sont en jeu… Et lui-même pourrait bien être personnellement impliqué dans l’affaire.

   Au-delà du suspense de l’intrigue, une analyse documentée des dérives du sport et une peinture tendrement féroce de la vie en province aujourd’hui, loin des clichés de la littérature de terroir.

 

Descriptif

Editions Le Masque 2512 de 2008 ISBN 972702433942, Bon état général, couverture souple tranche et dos un peu marqués et passés, intérieur frais, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché format poche de 11,2x17,8 cm, 254 pages.

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