France Loisirs

FOURNIER Jean-Louis - Veuf

Réf: rf-fljlfv
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Description

Extrait

1/   Elle croyait en moi, et grâce à elle j’ai commencé à y croire. A l’époque, j’étais presque rien, maintenant je suis presque quelque chose.

   Je pense qu’elle était fière de moi. Elle me faisait dédicacer mes livres pour ses amies. Je voudrais qu’elle continue à l’être, maintenant que je sais qu’elle voit très bien de loin. Bien que tu ne sois plus là, je continue à me laver presque tous les jours et à me raser. Je fais attention, je me fais beau, pour que tu ne sois pas honteuse de moi et que tu penses que, malgré tout, je suis courageux. Heureusement, il y a Marie, ma fille. Il faut que je sois à la hauteur. Tu as dû voir come tout le monde t’aimait bien ici-bas. Il y en a beaucoup qui ont pleuré. Moi, je n’ai pas pleuré. Je ne sais pas. Je ne pleure que pour les petits malheurs, pas pour les grands. De toute façon, je crois que je n’ai plus de larmes. Quand j’étais petit, je pleurais chaque fois qu’il faisait froid. J’ai dû épuiser mon réservoir de larmes.

 

2/   Ma fille Marie est venue m’aider. Elle a été formidable. Elle est comme avant. Elle a toujours de l’humour, avec, en plus, de la maturité, ce que je n’ai pas encore. Elle a la patience, la sérénité, peut-être qu’à son contact, je vais les attraper ? Avant de repartir chez elle, Marie a collé des Post-t sur le réfrigérateur avec des consignes : « Changer tous les jours l’eau de Salomé », « Penser à changer la litière, les chats sont délicats », « jouer avec Salomé au bouchon », « Boire du jus de carotte et de la tisane », « Manger des légumes, soupe et salade », « Demander à Dieu des grâces de confiance, de paix et de patience ». J’ai découvert les Post-it après son départ, je lui ai téléphoné pour lui demander si je pouvais demander à Dieu de changer la litière de Salomé. Marie, qui a une confiance totale en Dieu, et qui ne doute de rien, m’a répondu « Bien sûr ».

 

3/   Nous n’irons plus au bois…

   Je n’ai plus envie d’aller au bois de Vincennes. On t allait tous les jours courir ou saluer les oiseaux. Il y avait des corbeaux, je me souviens d’un corbeau qui volait avec, dans le bec, un morceau de papier, une lettre peut-être.

   Je lui confierais bien un mot pour toi. Les oiseaux savent des choses que nous ne savons pas, nous les hommes, ils doivent savoir où tu te caches.

   Depuis que tu es partie, j’ai pu compter jusqu’à sept millions neuf cent quarante-huit mille huit cents. Tu as eu le temps d’aller te cacher loin. Je cherche partout. Je ne te trouve pas, je désespère. La partie de cache-cache dure trop longtemps. Allez, tu as gagné, tu peux sortir de ta cachette, tu as gagné. Sors de ta cachette. Je t’en supplie. J’ai perdu, j’ai tout perdu.

 

Descriptif

Editions France Loisirs année 2012 ISBN 9782298057904, Bon Etat général, couverture souple, tranche et dos un peu marqués, intérieur frais, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché format poche de 11,2x18,2 cm, 144 pages

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