Fleuve Noir

GAREN J.P. – Une semaine pour la défense

Réf: pt-fnsp848
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Description

Extraits

1/   Un gros sergent en manches de chemise, la casquette sur la nuque, tape sur une antique machine à écrire comme sur un suspect qu’il voudrait obliger à avouer.

   - Ouais ? grogne-t-il en m’apercevant.

   - Je suis maître Adams et je voudrais voir le capitaine Carlting.

   Mon nom ne doit pas lui être tout à fait inconnu car une petite grimace déforme son visage simiesque.

   - Attendez un instant, je vais voir si le capitaine peut nous recevoir.

   Moins d’une minute plus tard, le flic reparaît et me désigne une porte du doigt.

   - Entrez, le chef vous attend.

   Le bureau de Carlting est triste et poussiéreux ; des mégots de cigarettes traînent par terre et la corbeille à papier déborde de gobelets en carton. Carlting est assis derrière sa table de travail surchargée de dossiers. Il a largement dépassé la cinquantaine ; le visage est carré, le nez fort. Des cernes sous les yeux indiquent qu’il ne passe pas toutes les nuits dans son lit. Sa silhouette massive est trompeuse car sous la couche de graisse, roulent encore des muscles solides. D’un signe de menton, il me désigne un fauteuil. Je me laisse tomber sur le siège qui gémit sous mon poids.

   - Sale affaire, maître Adams, soupire-t-il.

   Je connais Carlting depuis plusieurs années et nous nous sommes souvent rencontrés au tribunal. J’avoue que, parfois, je lui ai fait subir des contre-interrogatoires difficiles mais il ne m’en a jamais gardé rancune car à plusieurs reprises, j’ai contribué à la découverte d’un coupable.

   - J’ignore encore tout de l’affaire. J’ai passé ces trois derniers jours à la pêche dans un coin absolument isolé. Pouvez-vous me donner quelques explications ?

   U énorme soupir s’échappe de sa poitrine et il pousse vers moi un exemplaire du Pin City News.

   - L’article de ce journal vous résume très exactement la situation. Tout ce qu’il dit est rigoureusement exact.

   - Je l’ai lu mais je ne pensais pas la situation aussi mauvaise.

   - Elle est pire ! Ce qui me déconcerte le plus, c’est le silence obstiné de votre femme. Elle n’a pas prononcé trois mots depuis son incarcération et a même refusé de donner toute indication qui aurait permis de vous retrouver rapidement.

 

2/   Il est 10 heures lorsque j’arrive à mon bureau ce mercredi matin. Hier soir, après le départ de Bill, j’ai travaillé jusqu’à l’aube pour préparer une ébauche de dossier. Pour l’instant, en dehors du témoignage de Joë, je ne dispose d’aucun argument en faveur de Sylvia mais j’espère acquérir d’autres preuves pendant l’audience. J’appelle Carlting au téléphone.

   - Un point me chiffonne, dans le dossier du District Attorney. J’ai trouvé hier, un témoin qui affirme que ma femme était chez elle, le vendredi soir et non au Sexy-club avec Tyler.

   Comme la loi m’y autorise, je ne cite pas le nom de Joë mais, en avertissant ainsi le chef de la police, on ne pourra m’accuser d’avoir gardé des éléments indispensables à l’enquête.

   - Est-ce encore un de vos tours de passe-passe ? grogne Carlting.

   - Non, c’est sérieux. J’aimerais également visiter les lieux du crime, comme disent les journalistes.

   - C’est impossible, nous avons apposés les scellés.

   - C’est bien pourquoi je vous appelle dis-je ironique. Si vous refusez, je me verrai contraint, dès l’audience préliminaire, de demander une suspension jusqu’à ce que le juge m’accorde cette satisfaction.

   - OK, capitule Carlting, je vous retrouve dans une demi-heure, devant le 2225, 15e Rue nord.

   Je le remercie et vais récupérer ma voiture au parking.

   J’arrive en même temps que le capitaine devant une petite maison sans étage, peinte en blanc et séparée de la route par une minuscule pelouse. En compagnie des policiers, je pénètre dans un living-room qui avait dû être agréable avant le drame. Il règne un beau désordre. Les flics de l’identité ont tout couvert de poussière blanche à la recherche d’empreintes et ont laissé traîner des ampoules de flash et des mégots un peu partout.

 

Descriptif

Editions Fleuve Noir Spécial police 848 année 1971, état général correct, couverture souple tranche et dos moyennement marqués et passés, pages jaunies, tranches des pages moyennement salies, livre d’occasion broché format poche de 11,2x17,7 cm, 240 pages.

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