Casterman

GELUCK Philippe – Oh toi le belge, ta gueule !

Réf: ess-cpgtbtg
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Description

Les lettres et les dessins de Vivement Dimanche Prochain.

Préface de Michel Drucker

Extraits

1/   Cher Pierre Bellemare

   En vous saluant tout à l’heure, j’ai eu l’impression de serrer la main à la tour Eiffel ou à l’Arc de Triomphe, tant vous semblez être là depuis toujours. Vous qui passez votre temps à nous raconter des histoires extraordinaires, connaissez-vous sans doute celle de ce mammouth sibérien retrouvé par une équipe de scientifiques dans un état de conservation absolument parfait. Pour l’étudier, les chercheurs l’ont décongelé selon les règles et lorsqu’il s’est retrouvé à température ambiante, son cœur s’est miraculeusement remis à battre, il a ouvert les yeux et quand on lui a dit qu’on était en 2005, ses premiers mots ont été : « Est-ce que Pierre Bellemare est toujours à l’antenne ? » C’est vous dire que vous ne laissez personne de glace et que vous avez marqué de nombreuses générations. S’il fallait résumer votre carrière en deux mots ce serait sans doute : éclectisme et longévité… car vous avez tout inventé, pratiqué tous les genres et cela pendant plus longtemps que quiconque. Et quand Michel me parle de son expérience et me dit : » Tu vois, mon p’tit Philippe, quarante ans de télévision et de bicyclette, ça forge le caractère et les mollets ! », je ricane en me disant qu’à côté de vous, il a l’air d’un débutant.

 

2/   Cher Julien Clerc

   Ne le prenez pas mal, mais vous êtes un type énervant. On a revu ces derniers temps pas mal d’archives sur votre carrière et force est de constater que vous faites de plus en plus jeune. Comme si le projectionniste avait passé le film de votre vie à l’envers. Et de voir quelqu’un qui rajeunit alors que l’on vieillit soi-même inexorablement, c’est agaçant. Alors imaginez ce que je dois ressentir moi, moi qui faisais déjà vieux lorsque j’étais enfant. Adolescent, je tentais de séduire les filles, mais j’avais l’air tellement âgé qu’elles me prenaient pour le père de leur copine et me traitaient de pédophile lorsque j’essayais de les embrasser. Et déjà à l’époque, je vous en voulais parce qu’elles n’avaient d’yeux que pour vous. Elles se pâmaient en écoutant Ivanitch ou La cavalerie. Et moi, dans mon coin, je ricanais jaune en marmonnant : « Profites-en mon pote, parce que ça ne durera pas, la mode va passer, et dans quelques années, lorsque tu attraperas du bide et que perdras tes cheveux, tu auras l’air moins fier ! »

 

3/   Cher Jean Rochefort

   Ce que j’ai a vous dire demande un préambule, car vous pourriez mal comprendre mes propos. Sachez que je suis hétérosexuel pratiquant et même, n’ayons pas peur des mots, intégriste. Maintenant que vous savez cela, je peux bien vous l’avouer : je vous aime. Non pas comme tant d’admirateurs qui louent votre talent, votre affabilité et vos airs de gentleman. Non, moi, c’est différent : je vous aime d’amour. Moralement bien sûr, mais aussi physiquement. Et je le répète, sans aucune ambiguïté. Je vous trouve beau. Mais je ne vous désire pas pour autant. Comme on peut admirer un tableau de Van Gogh, sans pour autant vouloir passer la nuit avec lui. Comme on peut se passionner pour l’érection d’une statue sans pour cela vouloir y entrer soi-même.

   Mais nous devons bien nous l’avouer, cher Jean, notre amour est impossible. Car je le vois bien, je vous parle de statue et vous restez de marbre et j’ai beau retourner le problème dans tous les sens rien ne fonctionne.

 

Descriptif

Editions Casterman de 2006 ISBN 2203342137, Bon état général, couverture souple, tranche et dos un peu passés et marqués, intérieur assez frais, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché grand format de 14,5x22,7 cm, 288 pages

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