Titre original « City of desire » Anton Gill 1996
Traduit de l’anglais par Corine Derblum
Extrait
1/ Chaemhet n’avait pu déléguer autant qu’il l’escomptait les tâches requises par le départ d’Ankhsenamon. Bien que Téyé l’obsédât, sa carrière conservait pour lui une importance vitale ; or, de l’attention qu’il portait à la Deuxième Epouse dépendait son ascension.
Il croyait comprendre la jeune reine. Cette femme menue au doux visage possédait une immense fierté. Elle ne prenait aucune part à la vie sociale du quartier palatial, toutefois une sorte d’amitié était née entre elle et Ti. La Première Epouse. Celle-ci l’encourageait dans son espoir d’avoir un héritier. Ay n’invitait Ankhsi à partager sa couche qu’une fois tous les cinq jours, et son étreinte se réduisait à une pénétration, devant des serviteurs témoins de cette union. Aussitôt après, ils raccompagnaient la reine jusqu’à ses appartements. Ay lui marquait de la bonté et la comblait de présents, mais dans son cœur elle doutait que de telles circonstances fussent propices à la procréation d’un héritier. Et voilà que cette visite officielle, la première depuis son retour sur le trône, entraînait une séparation. Chaemhet ne savait comment l’interpréter. Ay espérait-il par l’abstinence, restaurer ses forces déclinantes ? Si une nouvelle vie palpitait dans la matrice de la reine, Chaemhet eût été parmi les premiers informés.
2/ Quelques lignes étaient tracées sur un fragment de papyrus presque translucide à force d’avoir été réutilisé. Comme c’était à craindre, on suggérait une rencontre à l’endroit habituel et le plus tôt possible. Le jour même ? Qu’il envoie la réponse par Imbou. Le temps avait été si long ! On avait hâte de le voir.
Le ton de la lettre était à la fois suppliant et menaçant. Cette fois, il fallait se tirer de ce guêpier. Chaemhet serait-il capable d’assez de fermeté ?
Il était impossible d’éviter une rencontre et vain d’atermoyer. De retour chez lui, Chaemhet profita de l’absence de Mia pour appeler Imbou et lui dicter le message à transmettre à Téyé – rien de plus que l’heure où il se trouverait à l’endroit convenu ce soir-là. Il n’apprécia pas l’expression réprobatrice de son serviteur. Dorénavant, devrait-il également se montrer méfiant à son égard ? Non. Il avait trop besoin de lui pour ne pas le mettre dans la confidence. Il fallait une fois pour toutes en finir avec Téyé. Que de plaisirs déraisonnables se transformaient en un long joug impossible à secouer !
3/ 4e de couverture
« La grande trouvaille d’Anton Gill est d’avoir situé sa série de romans à une période difficile de l’Egypte antique, à la fin de la XVIIIe dynastie (entre 1360 et 1350 av ? J.C.).
Pour les yeux de son héros, le scribe Huy, il nous promène dans une société très rigide où les luttes de pouvoir entre l’armée, le pharaon, les marchands et les prêtres suscitent bien des manœuvres. Grâce à ce personnage, aux personnages récurrents de son entourage, Anton Gill braque une loupe sur une période fascinante. Avec un réel bonheur d’écriture, il invente des scènes superbes que l’on n’est pas près d’oublier. » Michel Amelin, Bulletin 813
Descriptif
Editions 10 18 Grands détectives 2977 année 2000 ISBN 2264026901, Bon état général, Un accroc sur la page blanche de garde, couverture souple, tranche et dos un peu marqués et passés, intérieur assez frais, tranches des pages moyennement salies, livre d’occasion broché format poche de 11x17,8 cm, 320 pages