Titre original « Stand-in for murder » Leonard Gribble 1957

Traduit de l’anglais par Henri Thies

Extrait

1/   Quelque huit jours plus tard, la Bentley se trouva suivre une petite route ensoleillée du Hampshire. A demi renversé sur les coussins, Race Carlin fumait une cigarette. Le chauffeur, au visage triste et dont la voix semblait être un écho de celle de Frederick Bricker, tourna la tête et son expression lamentable fit passer une ombre sur le visage du jeune homme assis à ses côtés.

   - Ce ne sera pas log. On arrive bientôt.

   Race Carlin acquiesça d’un signe de tête et jeta autour de lui, sur la campagne environnante un regard approbateur. Les haies étaient fleuries et les oiseaux chantaient l’été à plein gosier. Citadin invétéré, Carlin eût été dans l’incapacité de les classer par espèce, mais leurs ramages lui plaisaient. D’un côté de la route s’étendaient des prés verts. De l’autre, le terrain s’élevait en pente douce. Tuiles rouges et ardoises grises s’affrontaient dans un amas de toits surplombant la route étincelante de soleil.

   La Bentley prit un virage et la rue disparut. Carlin se rejeta confortablement sur les coussins.

   Ses recherches, dans les journaux des cinq dernières années, ne lui avaient fourni que peu de renseignements sur Frederick Bricker. De son côté, Slade savait peu de chose. Il avait fait la connaissance de l’industriel quelques années auparavant à l’occasion d’une affaire qui l’avait amené dans les Midlands. Un camion chargé de biscuits Bricker avait été volé. Il avait fallu enquêter dans les bureaux de l’expédition de l’usine et Slade avait rencontré Frederick Bricker qui l’avait invité à déjeuner.

2/   - Où voulez-vous en venir, Glenda ! Où cela nous mène-t-il ! Cessons ce jeu. Vous avez voulu me parler. Jusqu’ici, je ne comprends rien à la situation.

   Elle laissa tomber sa cigarette et l’écrasa du pied.

   - C’est bien. Il est certainement quelque chose que vous devez savoir, Horace. Il serait injuste de vous laisser dans l’ignorance.

   - Dites.

   - Mae Bayleigh est invitée. Elle arrivera demain.

   Carlin étouffa une exclamation. Il avait détourné la tête et son regard se perdait dans les ombres.

   - Voici donc pourquoi Bricker m’a fait venir. Je me demande si Slade lui a dit…

   Il s’interrompit. Sa bouche se crispait, amère.

   - Non, dit-elle doucement en secouant la tête. Il y a une autre raison.

   - Laquelle, Glenda ? demanda-t-il, tourné vers elle.

   - Je ne saurais vous en dire davantage, murmura-t-elle, angoissée. Je vous en prie, n’insistez pas, Horace. Un frisson l’agita. « Mais, comme je vous l’écrivais dans la note, c’est important. Il fallait que je vous mette au courant, que je vous prévienne parce que…

Descriptif                                           

Editions Librairie des Champs-Elysées Le Masque 663 année 1959, Assez Bon état général, couverture souple, tranche et dos un peu marqués et passés, pages jaunies, tranches des pages moyennement salies, livre d’occasion broché format poche de 11,3x17,8 cm, 256 pages