Le livre de poche

HIGGINS CLARK Carol – Irish coffee

Réf: pt-ldp31673
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Description

Titre original « Laced » Carol Higgins Clark, 2007.

Traduit de l’américain par Michel GANSTEL

Une enquête de Regan Reilly

Extrait 1

   Ce matin-là, Jane et John Doe nageaient dans l’euphorie. Avant de remonter dans leur Mini Cooper pour quitter Hennessy Castle, ils étaient même allés jusqu’à exprimer leur sentiment de triomphe en esquissant trois pas de gigue. Quiconque les aurait vus se serait à juste titre étonné que des gens de leur âge se livrent à des facéties de ce genre. Sauf que, bien entendu, Jane et John Doe n’étaient pas aussi vieux qu’ils en avaient l’air. En fait, ils étaient tous deux des quadragénaires dans la force de l’âge.

   Anna et Bobby Marston, alias Jane et John Doe, ne se servaient jamais de leurs véritables identités en public, encore moins sur des documents officiels. S’ils voyageaient sous un nombre considérable de pseudonymes, ils avaient décidé depuis longtemps de ne s’adresser l’un à l’autre que par d’affectueux diminutifs utilisés par des milliers de couples un peu partout dans le monde, termes ne pouvant éveiller aucun soupçon ni donner lieu à de fâcheux lapsus.

   Anna était donc « Honey » et Bobby « Sweetie ». Quant aux personnes qu’il leur arrivait de rencontrer en Irlande, elles ne les connaissaient que sous les noms de Karen et Len Cortsman.

   Tandis qu’ils roulaient avec une sage lenteur sur les petites routes tortueuses de la campagne irlandaise, ils savouraient la satisfaction que peut éprouver l’honnête artisan qui rentre chez lui après un travail bien fait. Ils regagnaient le nid douillet qu’ils s’étaient aménagé dans l’île d’Emeraude, un cottage isolé à souhait près d’un petit village de la cote au sud de Galway. C’est là qu’ils comptaient jouir d’une paisible retraite, après avoir réussi encore deux ou trois opérations juteuses, assurant définitivement la sécurité de leurs vieux jours.

   Il était plus facile d’échapper aux radars des forces de l’ordre dans un lieu où les seuls signes de vie, à des kilomètres à la ronde, se bornaient au bêlement d’un mouton solitaire ou aux balancements de la queue d’une vache, trop occupée à brouter les infinies étendues de belle herbe verte pour regarder passer les hommes, faute de trains. Certes, le village n’avait rien de commun avec la frénésie cosmopolite de New York, de Londres ou de Sydney, métropoles qu’ils fréquentaient le plus volontiers. Mais, au cottage, ils pouvaient se détendre, écouter des cassettes pour perfectionner les dialectes et accents qui leur étaient si utile dans leur profession ou surfer sur la toile à la recherche de galas de bienfaisance qui leur offriraient l’opportunité de réaliser leurs derniers coups d’éclat. Aux yeux de qui croisait leur chemin, ils formaient un couple ordinaire, adepte d’une vie simple.  

 

Extrait 2

   A peine eurent-ils aperçu les Reilly dans la salle à manger que Sheila et Brian remontèrent dans leur chambre, empoignèrent leurs manteaux et sortirent du château en catimini pour rejoindre leur voiture.

   - Allons nous offrir un vrai breakfast irlandais grommela Brian.

   Sheila baissa le pare-soleil pour vérifier son rouge à lèvres et sa coiffure dans le miroir de courtoisie.

   - Tu as raison, approuva-t-elle, on n’a pas envie d’un bol de céréales avec du lait froid. Un des pubs du village sera peut-être ouvert. Dès qu’on aura pris livraison du tableau cet après-midi, nous pourrons respirer. A nous le retour en Arizona et à la vie normale !

   - Une vie normale ? bougonna Brian.

   - Quoi, tu ne la trouves pas normale, notre vie ? Après seulement trois ans de mariage, nous avons déjà une jolie maison au soleil. J’ai lancé une affaire qui marche et tu as un très bon job de courtier en Bourse. Avec tout ça, nous sommes des citoyens respectables.

   - Nous ne le seront plus longtemps si cette fichue affaire échoue. Nous n’aurions jamais dû traiter avec Dermot. Investir son argent dans une affaire de souvenirs d’Irlande n’était pas une bonne idée. Pas plus que de profiter de la naïveté de l’artiste.

   - Nous avions besoin de cet argent pour démarrer mon affaire ! protesta Sheila. Le peintre ne se rendra compte de rien.

   Brian garder pour lui son désaccord. Arrivés au village dans un silence maussade, ils découvrirent que les deux pubs n’ouvraient qu’à onze heures trente. Les rues étaient désertes.

   - Il y a bien par ici un endroit où on peut manger quelque chose de chaud, dit Sheila. Tiens, arrêtons-nous pour demander à la pharmacie.

   L’ouverture de la porte déclencha un timbre vieillot. Dans la boutique étroite et tout en longueur, une pharmacienne brune aux cheveux courts, en jean et sweater sous sa blouse blanche, se tenait derrière le comptoir.

   - Vous désirez ? s’enquit-elle d’un air soupçonneux.

   Sheila crut entendre sa pharmacienne habituelle. Les pharmaciens croient-ils tous avoir affaire à un toxicomane en manque, prêt à tout pour se procurer sa dose, où à un dangereux dealer qui leur brandira un pistolet sous le nez pour dévaliser leur officine ?

 

Descriptif

Editions Le Livre de Poche 31673 année 2010 ISBN 9782253127055, état général moyen, couverture souple, tranche et dos moyennement marqués et passés, intérieur assez frais, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché format poche de 11,2x17,8 cm, 352 pages

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